Liste des groupes Fusion Aspirateur De Langue Desire

On s’était quitté la dernière fois avec Aspirateur de Langue sur la deuxième partie de leur tryptique « Sweet ». Voici donc « Desire » qui vient clôturer cette aventure en trois volets et des dires de leur management, la Fusion d'ADL (je vous renvoie à la chronique précédente) avait gagné en Metal sur ce dernier tableau.

Force est de constater qu’à l’instar de la progression observée sur le deuxième album d’Urban Dance Squad, Persona Non Grata, la musique du groupe français, a effectivement un peu plus durci le ton. Plus sombre que « Sweet », « Desire » accentue un peu plus la ressemblance trouvée avec Morphine. Qu’on ne s'y méprenne pas cependant, le groupe n'est pas devenu pour autant un brulot ou un condensé de haine façon Rage Against The Machine, mais le côté plus fun de « Sweet » dévoile ici une facette plus personnelle du groupe, ce que laissait révéler « Soberty » à la fin du deuxième volet.

La maitrise toujours hallucinante des instruments, qu’ils soit à cordes ou à vent, apporte toujours cette touche particulière à Aspirateur De Langue. Si certains pouvaient un peu avoir peu du côté assumé « fun » à la française avec un tel nom de groupe, l’écoute du disque devrait leur faire comprendre qu’hormis un sobriquet pas très « sérieux », les compos savoureuses du groupe, jamais dans le vulgaire, sont dignes des plus grands noms de la Fusion, genre un peu oublié ces derniers temps.

Que ce soit le morceau titre qui rappellerait presque les Mighty Mighty Bosstones, Bla-Bla et son reggae métallisé avec son pétage de plomb en régle en fin de morceau, Tequila qui part sur les chapeaux de roue avec ses claviers d'outre-espace ou bien Roll qui clôture l'EP comme un Dave Matthews Band sous acide (saturé évidemment), aucun morceau n'est à jeter.

Toujours classieux, jamais à court d’idées, de bonnes idées, et doué d’un sens aigu de la composition, Aspirateur de Langue a vraiment tout pour devenir un grand nom du genre et peu importe si Nantes fait moins fun que Los Angeles ou San Francisco puisque leur musique, ouverte d’esprit par essence, détruit sans vergogne les frontières géographiques ou musicales.