Formé en Californie en 2004, Condemned rejoint la flopée de formations brutal death sévissant dans cette région, choisissant parallèlement un patronyme maintes fois utilisé. Sa démo
Mass Burial lui permet de rejoindre les rangs du label tchèque Lacerated Enemy, et d'enregistrer son premier album en été 2006, doucement nommé
Desecrate the Vile, et muni d'une pochette absolument fabuleuse du maître Pär Olofsson.
Avec deux membres de
Cephalotripsy dans ses rangs, Condemned présente des similitudes avec son voisin, à commencer par les vocaux immondes d'
Angel Ochoa, d'un vomitif particulièrement caricatural. Le groupe ne verse pas en revanche dans le groove propre aux formations slam death, mais délivre une musique proche du brutal death de
Disgorge (US) ou d'
Inherit Disease, riche en brutalité et en atmosphères soignées.
Techniquement, Condemned assure honnêtement ses rythmiques, sans toutefois posséder un jeu d'une richesse exceptionnelle, à l'image d'un
Brain Drill ou d'un
Decrepit Birth bigrement plus impressionnants. En revanche, le groupe décline habillement ses riffs et multiplie adroitement les tempi, accroissant l'efficacité de ses morceaux, à l'image des bons Fixation Of Suffering & Habitual
Depravity, bien que ses compositions restent tout de même relativement interchangeables.
Malgré l’originalité de son timbre vocal,
Angel Ochoa ajoute de surcroît une certaine linéarité, faute à l'omniprésence de ses éructations glaireuses & incompréhensibles, sur un ton hélas trop similaire. En revanche, lorsque le groupe invite Shawn Whitaker, Levi Fuselier & Sam Townsley (
Insidious Decrepancy,
Disgorge (US), Parasitic) sur le titre Chapter Of
Defilement, il devient d'un coup autrement plus percutant, grâce à l’alternance des vocalises, qui permet de gagner une dynamique très appréciable.
Toutefois,
Desecrate the Vile défile en seulement vingt trois petites minutes, se concluant par des bruitages caverneux bien pensés, mais s'étalant sur neuf longues minutes, laissant une fâcheuse impression d’une extention artificielle de la durée totale, afin de dépasser le cap psychologique de la demi-heure.
Servi par une production correcte, dotant tout de même les guitares d'un son légèrement plat ou encore la caisse claire d'une résonnance un peu creuse,
Desecrate the Vile demeure un bon album de brutal death, alignant rafales de riffs et harmoniques aiguës, comblant les inconditionnels de la scène brutal death US. En tout cas, le talent et les idées sont là, permettant sans aucun doute à Condemned de passer d'un premier missile convaincant à des ogives beaucoup plus meurtrières.
Fabien.
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