Disconnected Brain, jeune groupe français d’Aix-les-Bains, sort sa toute première réalisation en dur et en autoprod intitulée «
Descent into Hell ». Démo et/ou EP à la fois, ce premier effort des Français aura toutes les chances de séduire les amateurs de Thrash
Metal.
Prenons néanmoins le temps d’opérer quelques distinctions. Récemment, le Thrash
Metal profite d’un nouveau regain d’intérêt. D’une part, les « revivalists » de la scène Bay
Area dont les noms rappellent souvent des titres de groupes plus connus (no comment) et d’autre part, les centaines de groupes œuvrant dans la scène «
Blackened Thrash
Metal » qui s’inspirent de
Venom et/ou de la scène sud-am, sans parler même des vieux groupes qui se reforment profitant de la cure de jouvence du style. Les premiers nous réchauffent à tour de bras des recettes développées en leur temps par
Exodus et consorts, les deuxièmes n’en finissent plus de « minimaliser » le genre…
Et
Disconnected Brain dans tout ça ? Ni l’un, ni l’autre. Les Frenchies sont des mecs « au naturel » et ne comptent ni sur le look « veste à patch / moule-bites / baskets à languettes » ni sur une quelconque filiation avec le Black
Metal. Leur Thrash
Metal est puissant, naturel et parfaitement adapté à l'ère du temps. Bien que doté d'une prod qui sonne relativement moderne, on évite avec brio les écueils d'un truc trop aseptisé, trop digitalisé, qui font que bien souvent les groupes se prennent des mandales en concert pour ne pas pouvoir reproduire ledit son.
Les influences de
Disconnected Brain semblent assez nombreuses. Tout d’abord pour la puissance dégagée autant par la prod que par le chanteur et des leads inspirés, on pensera un peu à
Pantera. Pour autant, dans la composition et dans l'exécution, c'est à trois albums que je pense tout particulièrement :
Master of Puppets de qui vous savez, Among the Living d'
Anthrax (le timbre du chanteur de
Disconnected Brain étant ausis relativement proche de celui de
Belladonna) et aussi pour cette décontraction affichée un peu beaucoup de
Suicidal Tendencies dans ce que nombre de Thrashers avertis considèrent comme leur meilleure période : Feel Like
Shit / How
Will I Laugh Tomorrow.
De
Metallica, on retient la science du riff incisif, d’
Anthrax, les compos catchy comme sur un Medusa ou Armed and
Dangerous et de ST, cette bonhomie bienvenue. Au final, c’est six titres qui sentent bon le Thrash US tel qu’on se l’imaginait à la fin des 80s, plus positif et de bonne humeur que l’école allemande, avec des mecs qui aiment boire des bières et trainer avec plein de filles à leurs côtés. Une école qui ne fait désormais quasi plus recette mais qui pourtant respire bien plus la sincérité que tous les « vintage looks » et autres revivals dont nous sommes gratifiés (en long et en large).
Bonne chose aussi avec la variété des titres. Have to
Fight ou Demolition sont des titres suffisamment explicites pour vous éviter de rentrer trop dans les détails qui justement évoquent ce petit côté catchy d’
Anthrax. Last
Night sent bon les anciennes « ballades » de
Metallica tandis que « Doggystyle » rappelle les délires de ST voire même des débuts d’
Acid Reign. Bref, du très bon dont le seul défaut audible est l’accent un poil trop franchouillard du chanteur, mais rien qui ne vienne gâcher notre plaisir et surtout rien qui ne puisse être amélioré.
Au final, je ne peux que recommander chaudement cette galette que vous vous empresserez de commander directement auprès du groupe.
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