Derrière la Lumière

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Hevius
Nom de l'album Derrière la Lumière
Type Album
Date de parution 2005
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Viens Sauver Ton Âme 07:02
2. Ange Noir 04:37
3. Agonie (du Vrai) 06:26
4. Azalée 02:04
5. D'Ici... 05:30
6. Encore 04:12
7. Une Lueur Passe 04:28
8. Toucher le Ciel 04:13
9. Oublie-Moi 05:19
10. Nous Sommes Des Rois 05:27
11. Derrière la Lumière 04:44
Total playing time 56:22

Acheter cet album

 $0.99  €1,29  €1,29  £0.99  buy  buy  €1,29
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Hevius


Chronique @ LeLoupArctique

08 Juin 2014

Un disque avant tout sincère, et réalisé en y prenant du plaisir

Ce disque est pour moi le modèle-type du disque qui a du charme. Seul album (pour l'instant) du groupe francilien Hevius, ce Derrière la Lumière comporte une multitude de petites erreurs, mais est composé avec une telle sincérité qu'on ne peut qu'être charmé. C'est le disque à ressortir pour perdre une heure à ne rien faire d'autre que se laisser emporter par la voix sublime de David Dias. C'est un disque pour s'échapper de l'agitation qui nous entoure. Pas nécessairement pour voyager loin, mais simplement pour penser à autre chose. On peut s'imaginer un week-end à la campagne, car étrangement c'est toujours ce qui me vient à l'esprit quand j'écoute cette galette. Bref, il y a de quoi passer du bon temps.

Malgré une discographie assez courte (un unique album), Hevius est un groupe qui a une histoire. Les destins des membres sont étroitement liés à ceux de cette scène francilienne peu connue mais regorgeant de musique de qualité. Au chant donc, David Dias, qui quittera le groupe peu après, et dont on entendra malheureusement plus parler dans le monde du metal. Viennent les frères Ferrier, Alexandre à la batterie et créateur du groupe, et Julien, guitariste jouant aussi chez Oniromancy. Étienne Chauvet s'occupe de la basse, et Fabien Wielgosz des claviers, que l'on retrouvera ensuite chez Polarys.
Hevius est donc fortement intégré à cette scène obscure mais qui a contribué à l'essor du metal français sous ses formes heavy principalement, mais aussi power, mélodique, et progressive. C'est donc grâce à Hevius, mais aussi à des noms comme Whitechapel, Aching Beauty, Polarys, Gaiden, que le metal français est aussi développé aujourd'hui.

Retentissent alors les premières notes de "Viens Sauver Ton Âme", le morceau d'ouverture. On se rend alors soudainement compte d'une chose : le son est tout simplement hyper-mauvais. Hyper-mauvais mais inoubliable. Je n'ai jamais entendu une batterie sonner comme ça ; on croirait qu'Alexandre Ferrier donne des coups sur un tonneau en bois. La basse a un son très sec et cassant. La guitare de Julien elle aussi subit la production, avec ce son bien saturé mais tellement vieillot ... Cependant, ce n'est pas parce que la production n'est pas bonne que ça rend mal ; et c'est exactement là où je veux en venir. La production est mauvaise objectivement, mais peut être appréciée subjectivement. Ce son fait tout le charme de ce disque. Cette batterie donne finalement un aspect beaucoup plus chaud à la musique, presque plus humain ; et le son de la guitare rappelle un peu les vieilles heures du metal français. De plus, le mix est particulièrement bien équilibré, ce qui fait ressortir correctement tous les instruments.

Viens Sauver Ton Âme donc. Premier des onze morceaux, d'une durée de sept minutes, c'est un titre épique et entraînant qui permet de bien rentrer dans la musique du groupe. Les sept minutes passent très rapidement ; suivant dans une première partie une alternance couplets-refrains très power metal avant de poursuivre sur des mélodies plus progressives avec cassures de rythme, ponts et soli. Le refrain est bien construit, assez long, original mais extrêmement catchy. Ce titre doit faire des étincelles en concert. Le chant est très convainquant, sincère et sérieux, même s'il n'est pas exempt de petits couacs et de quelques passages sonnant un peu faux. Autre qualité du vocaliste David Dias : il articule bien et les paroles sont parfaitement intelligibles. C'est un gros point fort, surtout que le groupe a prit la peine d'écrire ses textes en français. C'est aussi ça, avoir du charme. Heureusement d'ailleurs que le chant est bien articulé, car le livret est peu lisible.

Si Hevius est référencé comme jouant du heavy mélodique sur votre site préféré, c'est simplement par facilité, car les morceaux d'Hevius peuvent sonner aussi bien pur Heavy que Power mélodique ou encore Hard Rock (sans compter les nombreuses ballades). On notera toutefois une certaine proximité avec les groupes de Power metal à l'européenne. Le commentaire ci-dessous évoque Sonata Arctica, Stratovarius et Helloween, et il a bien raison (c'est MetalAngel quand même, le batteur de Cyril Lepizzera ne peut pas se tromper). En effet, des morceaux puissants et rapides comme D'Ici peuvent faire penser aux citrouilles (Hevius et Helloween se trouvant à côté dans ma discothèque, il y a dû avoir contamination), tandis qu'un Derrière la Lumière ne peut que rappeler Ecliptica, avec son intro en duel guitare-claviers.
Ange Noir et Toucher le Ciel sont clairement dans la même veine, remontant le temps vers les débuts du Power metal (la production aidant aussi). C'est d'ailleurs sur ces compositions typées "power" que la batterie se déchaîne. Plutôt mis en avant dans le mix, Alexandre Ferrier se lâche complètement, et sa frappe se fait à la fois puissante et précise ; ce qui donne un jeu très riche.

Dans un registre plus progressif on retrouvera une composition au nom mystérieux : Agonie (Du Vrai). C'est le premier morceau que je me souviens avoir entendu d'Hevius, et si je suis en ce moment-même en train d'écrire une chronique dessus, c'est qu'il a marqué ma mémoire. Les lignes vocales sont originales et de ce fait assez déconcertantes ; la présence de deux refrains ajoute encore à cette originalité. Le morceau se caractérise ensuite par une majestueuse partie instrumentale, qui donne la part belle aux claviers (les mêmes claviers qui créeront plus tard les ambiances spatiales de Polarys). La guitare s'offre enfin un joli solo, assez technique et hyper-mélodique.

Mais ce n'est pas tout ce que sait faire Hevius, car en bon groupe de heavy mélodique, ils savent aussi faire ... des ballades ! Romantiques que sont les cinq parisiens, ils nous ont concocté avec Azalée la parfaite chanson d'amour. Le rythme est calme au début pour monter en volume vers la fin, où le chant se fait plus aigu. Les paroles, profondément romantiques certes, sont néanmoins loin de toute niaiserie : "Et je pourrai rire, et je pourrai te dire, combien j'aime lire ton sourire ..." Qui n'a jamais voulu déclarer ça à une fille ?
Encore et Oublie-Moi se font beaucoup plus sombres, voire plus tristes. Les paroles sont toujours belles, mais prennent un tournant plus pessimiste, qui colle mieux aux thèmes des autres chansons. L'instrumentation reste dans le cadre de ce qui a déjà été entendu, avec un clavier sympathique et une guitare assez effacée (bah oui, ce sont des ballades).

Le titre de l'opus, "Derrière la Lumière ...", signifie une musique assez obscure (même si toujours mélodique), mais peut aussi évoquer un groupe qui n'est pas sous les feux des projecteurs. Car Hevius, en composant cet album, n'a jamais eu pour but d'être dans la lumière. Le choix du chant en français en est l'une des preuves. On pourrait alors comparer ce disque aux premiers essais de Blind Guardian, Edguy, ou encore Sonata Arctica. C'est un disque avant tout sincère, et réalisé en y prenant du plaisir. On se fiche que le production ne soit pas parfaite, que le chanteur ait quelques passages faux ; il faut simplement apprécier la musique comme elle est, avec ses défauts mais ô combien chaleureuse et humaine.


À l'heure actuelle, neuf ans tout de même après cet unique album, Hevius est un groupe toujours actif. Les cinq apparaissent de temps en temps sur scène aux côtés de leurs collègues mentionnés plus haut. Julien le guitariste s'est emparé du micro suite au départ de David Dias, et attend toujours un vrai remplaçant. Du line-up de l'époque il ne reste en effet plus que les frères Ferrier. Fabien est définitivement parti rejoindre les extraterrestres de Polarys, et c'est Florian Altairac, frère du chanteur de Whitechapel Fabrice Altairac, qui est venu le remplacer. Olivier Louis-Servais fait maintenant lui aussi partie du combo, en alternance avec Asylum Pyre, autre groupe parisien véritablement en train de percer. Le metal n'est finalement qu'une grande famille.

2 Commentaires

2 J'aime

Partager
MightyFireLord - 08 Juin 2014: Merci pour la chronique.

Je me demande de temps en temps (quand je fouille mes étagères et que je retombe sur leur album) ce que devient ce groupe, vu que je ne suis plus en région parisienne depuis 3 ans je n'ai plus eu l'occasion de les voir depuis 2007 avec Fairyland et 4-5 autres groupes locaux. Tu as l'air d'être mieux renseigné que moi héhé.

Et sinon, MetalAngel tout batteur qu'il soit, peut se tromper, mais sur SoM ce n'est plus un scoop (haha).
LeLoupArctique - 08 Juin 2014: Ils continuent leur chemin, je crois qu'ils ont de quoi enregistrer un nouvel album mais ils restent bloqués faute de chanteur. J'avais juste envie de parler de MetalAngel, j'ai découvert il y a pas longtemps qu'il jouait pour un guitar hero ... Il s'est même fait une autobiographie sur SoM :D Et en plus il écrit parfois de belles c*nneries (je me souviens d'un Dream Theater considéré comme du NWOBHM ...)
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Commentaire @ MetalAngel

27 Juillet 2006
Il est incroyable de voir, depuis quelques années, que le nombre de groupes de heavy metal en France a doublé voire triplé depuis le milieu des années 90. Et parmi les nouveaux groupes, Hevius qui nous propose sa version de ce style déjà exploré de long en large et même en travers. Il est à noter que ce groupe possède une personnalité unique qui transparaît via trois élèments principaux : tout d'abord le chant dans la noble langue de Molière que, malheureusement, peu de musiciens emploient. Ensuite, Hevius joue énormément sur les mélodies, c'est même la base de sa musique, peu importe qu'elles soient jouées à la guitare ou aux claviers. Enfin, la voix de David, personnelle et originale. Ces trois choses reliées à la maturité instrumentale des 4 autres musiciens font de Hevius un groupe d'exception. Ce qui gâche un peu l'ensemble c'est le son de l'album : un peu faiblard et trop clair, il aurait nettement gagné en séduction s'il avait été un peu plus puissant et plus heavy. Mais, cette erreur reste minime et l'on peut aisément leur pardonner cet écart en raison du fait que 'Derrière la Lumière' est leur premier enregistrement studio et que l'essai a été transformé à 95%. Bien sûr, cette production reste bien en dessous des autres productions metal francophones, mais quand on est un "nouveau groupe", il faut bien débuter en faisant des petits couacs...Ceci étant dit, il nous faut nous intéresser à la substance épinière de ce premier opus : composé de 11 titres, tous très bons par ailleurs, d'une atmosphère plutôt ténèbreuse en raison des paroles assez sombres, ce qui correspond bien au titre de l'album ('Derrière la Lumière'), dont on a l'impression qu'il explore le côté obscur de la lumière, il nous donne vraiment envie de l'écouter du début jusqu'à la fin, sans s'arrêter, et la compréhension directe des paroles nous fait rentrer encore plus dans l'album, comme si nous étions en communion avec le monde de Hevius. Entre compos enlevées ("Viens Sauver Ton Âme", "Ange Noir", "Agonie (du Vrai)" qui est sans doute le meilleur titre, "D'ici..." trés Stratovariusien, "Une Lueur Passe", le trés Gamma Rayen "Toucher Le Ciel", "Nous Sommes Des Rois" qui me fait penser énormément à Nightwish de 'Wishmaster', et le titre éponyme, "Derrière la Lumière", que n'auraient pas renié les finlandais de Sonata Arctica, puisqu'il se rapproche beaucoup des chansons de 'Ecliptica') et ballades romantiques ("Azalée") ou slows langoureux ("Encore", "Oublies-moi"), ce 'Derrière la Lumière' possède d'énormes qualités indéniables. Espérons que les prochains albums de Hevius auront une production digne de ce nom pour mettre en valeur leur grand talent. Un groupe à soutenir!

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Hevius