En terme de Black
Metal, je connaissais le Mexique surtout pour sa scène NSBM importante (Kukulcan, Ixaukayotl et ses petits amis aux noms imprononçables).
Alors quand je suis tombé sur
Yaotl Mictlan et son nom fleurant bon les pyramides aztèques, mon esprit lui colla une énième fois l'étiquette "Burrito-NSBM". Sans grand espoir, j'ai alors écouté le premier morceau qui me passait sous la main. La baffe fut à la hauteur de ma surprise : enfin un groupe de BM mexicain audible ! Vite, je me renseigne sur le groupe en lui-même, qui se revendique du paganisme et chante en espagnol-aztèque (Oui, moi aussi, ça m'a fait beaucoup rire au début). L'étiquette "
Pagan" n'est pas si erronée, car au vu des paroles, le groupe rend hommage à la mythologie de son pays, plutôt que d'invoquer
Tyr et
Odin à tout bout de champ.
Passons sur la pochette absolument hideuse (du style "je découvre photoshop et ses incroyables possibilités"), car elle n'est en rien révélatrice de la musique dispensée par
Yaotl Mictlan. Je vous assure que vous aurez une sacré surprise en vous penchant sur ce disque (paru chez Candlelight, tout de même !).
Parce que niveau production, c'est absolument parfait. Le juste milieu entre trop clair et trop grésillant. Le tout se laisse entendre à la perfection (on regrettera simplement une caisse claire trop mise en avant, étouffant parfois un peu l'ensemble sur les blasts). Techniquement parlant, les musiciens en ont dans le bide et le montrent, preuve en est les quelques solos parsemant le disque, parfois thrashy, parfois totalement bruitistes (" Cihuacoatl"). La voix est plutôt correcte : le cahier des charges lui demande de hurler ses blasphèmes en mexicain, et c'est ce qu'elle fait. Très peu de variété à ce niveau, mais ne nous leurrons pas, c'est du BM.
Les compositions sont très judicieusement construites, certaines comportant des introductions superbes (la pluie et la flûte de Pan sont mises à l'honneur sur "
Dentro del Manto Gris de Chaac", le premier morceau). L'ensemble est donc assez travaillé, mais malheureusement, le groupe n'a pas tout à fait ce petit "truc" en plus, cette patte d'artiste qui fait que l'auditeur reconnaît à qui il a à faire. Même si
Yaotl Mictlan a su trouver un certain équilibre depuis leur précèdent méfait (que j'ai écouté après celui que je chronique présentement), il leur reste encore du chemin à parcourir pour trouver leur propre son. Même si, je l'accorde, certaines originalités sont à relever, comme les différents sons très typés indus' parsemant les compositions (le but du jeu étant de les trouver).
Il en reste que le groupe est malgré tout assez brutal, alternant passage d'une lourdeur démente et blasts rapides qui n'ont rien à envier aux pointures du style.
Brutal mais tout en sachant faire varier sa musique, ce qui est quand même une sacré prouesse dans le milieu, qui a tendance à stagner.
Yaotl Mictlan signe un bon disque, que je recommande à ceux qui voudraient, comme moi, découvrir un peu cette scène mexicaine méconnue. Un album peu ambitieux mais qui a le mérite de correctement tabasser, et qui ravira les adeptes du BM qui fonce sans poser de question.
Pour les groupes de Black Metal mexicains "audibles" il faut taper chez Xibalba, qui écrivait déjà il y a plus de 15 ans, sur des thèmes mêlant occultisme et la mythologie locale, une sorte de Darkthrone aztèque en somme, il y a aussi Hacavitz et son Black / Death bestial notamment.
J'ai deja entendu parler de Xibalba, je vais m'y pencher, ainsi que sur Hacavitz, merci de ces conseils BG ; ) J'avais laissé tomber le mexique vu la masse de groupes inaudbiles et la somme effrayante de groupes NS de piètre qualité.
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