Liste des groupes Black Doom Livsnekad Den Sociala Vanförheten

J'ose le proclamer aujourd'hui haut et fort : "Black Metal Ist Tot !"
Le méchant style "True Satanic Black Metal" que nous aimons tous si fort commence à prendre sérieusement la poussière malgré certaines tueries qui nous réveillent de temps en temps (les derniers Dark Funeral, Behemoth et Nokturnal Mortum ne sont pas si mauvais ma foi...) Bref, avec des bouses comme celles que nous avions pu écouter avec les retours de Burzum, Gorgoroth, Immortal et j'en passe, on se dit que tout ça c'est bon pour les années 90's. Il faut laisser au passé ce qui appartient au passé.
Les années 00's voient quant à elles débarquer une nouvelle vague très prometteuse : celle du DSBM - Depressive Suicidal Black Metal (n'y voyez aucune analogie avec la crise financière récente ou France Télécom.) Et Livsnekad fait partie de ces jeunes groupes talentueux qui gagnent à être connus, et ce, pour d'innombrables raisons.

Tout d'abord parce que ce groupe nous vient d'un pays scandinave (j'ai nommée la Suède), et seul Satan sait à quel point ces pays peuvent regorger de perles en matière de Metal extrême. A croire que ces pauvres vikings modernes restent enfermés tout l'hiver durant, soit dans un studio, soit dans un sauna... Il semblerait néanmoins que ce groupe se soit plutôt porté sur le premier choix, et nous ne pouvons que les en remercier !

Livsnekad réunit un certain nombre d'artistes qui ont déjà fait leurs preuves et qui m'ont tout a fait persuadé et touché au plus profond de mon âme : Richard Schill et Niklas Kvarforth (Shining), Draug (Svart, Apati), Ulf Nylin (Skendöd, Murmurs, Korpblod) et même anciennement le mystérieux Árni (Dysthymia, Skendöd)... Si certains d'entre eux demeurent encore dans l'ombre, d'autres, eux, sont déjà connus dans le monde Metal.
Après un très court et très obscur EP "Köttets Och Sinnets Biografi" en 2007, le groupe enchaine avec un premier album très travaillé dont il sera sujet : "Den Sociala Vanförheten".

Comme on aurait pu s'y attendre sur ce genre de musique, une introduction sinistre au piano ouvre la première piste "Ödesdigrande Slentrian" avant de nous enfoncer totalement et soudainement dans la crasse et la noirceur la plus totale pendant près d'un quart d'heure... Surprise : le son n'est pas brouillon, très loin d'être grésillant, même pas bâclé ni répétitif... Une propreté impeccable pour un premier album qui montre bien la volonté du groupe d'obtenir une production à la hauteur. Et ils ne sont pas les seuls (je pense à une autre découverte de ce type en janvier 2009 : Waning, qui n'a cependant que peu de rapport.) La voix du chanteur n'est pas celle du leader de Shining mais s'en rapproche énormément... Et à ce propos nous y voici...

Notre cher Kvarforth fait sa ténébreuse entrée sur le titre suivant, déjà mis en ligne sur le MySpace avant la sortie de "Den Sociala Vanförheten". Becksvart Logik nous révèle alors sa voix toujours aussi travaillée et poussée dans une étrange folie. On notera l'adaptation de violons sur cette piste, la rendant ainsi très représentative et possessive ; à écouter absolument pour ceux qui désireraient s'intéresser à Livsnekad. La mélodie que nous procure le titre ne nous sort plus de la tête après son écoute. Les parties acoustiques se mêlent comme toujours aussi bien à ce style musicale si noir. Nous plongeons totalement au milieu de l'album pendant plus d'une demi heure dans les limbes de ces esprits tourmentés. Puis nous sommes peu à peu réveillé par le dernier titre...

Un bruit de bord de mer... Une guitare en fond, étouffée, suffocante... Une ambiance froide, digne d'un tableau Romantique ou qui rappelerait tout simplement le précédent EP. Le son pousse cette fois un peu plus les mélodies comme pour nous enfoncer une lame de rasoir dans notre chair... Le chanteur Andreas Larsen - probablement un proche ami de notre Kvarforth - nous fait ici une dernière démonstration de ses capacités vocales. Ce dernier est tout aussi talentueux que le frontman de Shining, l'effet est obtenu, nous sommes rapidement comblés. Si on interchangeait ces deux hommes, probablement personne ne remarquerait une différence. Sauf peut-être au niveau du chant clair (que l'on découvre également sur cette dernière piste, "Fobisk Sälta"). Le rythme devient de plus en plus effréné, le chant de plus en plus déchiré et les mélodies de plus en plus recherchées sur une fin tout à fait étonnante, comme pour nous mener dans une crise de folie qui s'achève en douceur... sur les sons de quelques vagues ballotant une carcasse, celle d'un homme, peut-être le plus vil et le plus horrible des animaux...

En résumé, c'est un nouveau groupe très talentueux que vous pourrez découvrir tout au long de cet étonnant et ténébreux "Den Sociala Vanförheten". Un son presque parfait pour une ambiance envoutante, à écouter de préférence l'hiver (même si la publication de cette chronique se fait en plein milieu du printemps), seul, dans sa chambre, dans le noir, pour quelques minutes d'introspection. Un album qui aura raison de votre bonne humeur, dédié à toutes les âmes esseulées en manque de Black Metal innovent.

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Chronique publiée depuis
http://www.myspace.com/_razort_