Fondé en 2002 et après deux démos passées complètement inaperçu,
Lament Configuration sort en 2005 son premier album :
Demonic Incantations. Un disque qui passa aussi inaperçu que les deux démos précédentes. Ce groupe est donc complètement noyé dans la masse et totalement inconnu.
Entrons dans le vif du sujet. En ouvrant le disque on voit que le groupe est resté en studio entre Juillet 2003 et Janvier 2004. 7 mois pour enregistrer un disque, voilà qui fait un sacré bout de temps. On peut donc penser que le groupe est du genre maniaque et a recommencer 20 fois chaque partie pour arriver au résultat parfait. Malheureusement, rien n'est jamais parfait. Le disque ne sortira qu'un an plus tard sous la bannière de
Vile Art Record, un tout petit label américain.
Mais alors, ces 7 mois de studio sont-il justifié ? Pour le mixage en tout cas on peut dire que oui. Tous les instruments sont à leur bonne place. La batterie à un son optimal, pas de bruits de vieux bidons ou de poêles à frires. Les guitares sont incisives et on perçoit bien toutes les nuances des compositions. La basse est quelque peu en retrait mais on parvient tout de même à entendre ses lignes grâce à sa lourdeur pachidermique. Je pense que le seul point négatif est de l'avoir trop collé à la batterie ce qui fait qu'elle se perd parfois dans le mixage au profit de cette dernière. Mais attention le son a tout de même ce grain si caractéristique des productions Black
Metal. Ce n'est pas un mixage du calibre du dernier
Gorgoroth. Le son est clair car on discerne parfaitement les instruments tout en ayant ce ton crasseux emblématique du genre. Toutefois on constate que les titres ne sont pas issus des mêmes sessions d'enregistrements car le son varie beaucoup d'un titre à l'autre.
Pas tellement au niveau de la qualité mais plus au niveau du volume. On se retrouve par exemple avec "Murder of the Deity" qui possède un son modéremment fort suivis de "
Withered" qui gueule quasiment à côté. Alors on baisse le son mais comme le titre suivant est plus bas on doit le remonter etc... Bref c'est pas génial.
Tant qu'on est dans les points négatifs énumérons les. Et bien en fait il n'en reste que deux. Le premier conscerne la fin des morceaux. Les fins de morceaux sont trop brutales. Le son est coupé net et hop on passe au titre suivant. La fin est tellement directe qu'on a même parfois l'impression que ça finit au beau milieu d'un riff. C'est un peu génant. On est coupé dans notre élan à chaque fin de titre, ce qui est vachement dommage. 7 mois dans un studio, ils auraient au moins put soigner ça. Le second point noir est l'intro du disque. Une intro inutile, un feu de bois de 40 secondes qui finit sur des cris sans queues ni têtes. Comme entrée en matière on fait mieux. De plus elle est comme tout les autres titres, coupée d'un coup sec à la fin.
Passons maintenant aux points forts car il y en a, fort heureusement. Le chanteur utilise une palette vocale plutôt variée, passant de moultes cris aigus à des rugissement plus gutturaux le tout saupoudré par ci par là de quelques effets d'écho.
Sinon le groupe joue beaucoup sur ses guitares, égrainant des riffs facilement mémorisables et plutôt recherchés. Car même si
Lament Configuration ne fait pas preuve d'une originalité à tout casser on peut tout de même constater que ce qu'il font n'est pas du déjà entendu 50 fois par tous les groupes du pays.
Lament Configuration se serre donc de plusieurs influences quand il compose ce disque sans toutefois pomper trop clairement les différents groupes. On reconnaitra néanmoins des envolés guitaristiques à la
Burzum lors des passages où la guitare se retrouve toute seule dans les aigus ou alors les tout premiers
Cradle Of Filth lors des ponts.
Plus incongrus mais qui ne dénote pas, on se retrouve projeté avec "
Obsidian Lake" dans le monde de
Marilyn Manson époque Spooky Kids/
Portrait Of An American Family.
A la lecture un tel mélange semble inaproprié et bancal mais à l'écoute le tout passe bien.
Pas de sursauts, ni d'effroi, ni d'extase. Car ce disque est un bon disque mais ce n'est pas un excellent disque non plus. Car si "
Storm Winds of
Ancient Evil" et "
Withered" se démarquent bien et possèdent une accroche facile les autres titres se noient assez dans la masse que forme l'album. Rien ne se dégage du reste. L'album défile et on attend le titre fracasseur qui ne vient pas. Que des bons titres mais pas d'excellents titres. Et c'est peut être en partie dut au batteur. Car ce dernier ce contente de tenir sa rythmique et d'accélérer aux moment où la guitare se fait plus bourrine. Mais c'est tout, le jeu n'est pas varié et n'apporte pas grand chose. Et comme dis plus haut la basse suit de trop près cette batterie, même dans les compositions. Les lignes de basse se collent au matraquage de la grosse caisse ce qui donne un côté beaucoup trop linéaire. Et c'est là qu'est tout le paradoxe, le groupe réussit à être franchement linéaire sans jamais être lassant, ce qui n'est déjç pas si mal.
Lament Configuration aura mis en tout et pour tout 3 ans pour pondre un premier bon album. Un album qui n'est qu'un bon album alors que l'on sent qu'il pourrait être plus que ça. Si le groupe arrive à sortir un second album (apparemment c'est pas gagné vu que celui ci est sorti il ya déjà 5 ans) j'espère qu'ils auront eu l'étincelle manquante et qu'ils auront régler ce fichu problème de fins de titres franchement désagréable.
13/20
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