Si les scènes mexicaines, colombiennes et surtout brésiliennes ont déjà une certaine réputation dans l’underground au début des années 90, ce n’est pas le cas de la péruvienne, il est pourtant un groupe de furieux qui sévit dans la capitale Lima depuis 1986. Après quelques démos infructueuses pour dégoter un label international, les jeunes musiciens paraphent un contrat avec Huasipungo Records, une petite structure de leur ville qui a flairé le potentiel.
Demon Tales (1995) avec la pochette ornée du célèbre tableau de
Goya « Le sabbat des sorcières », parait ainsi en toute confidentialité dans une période peu propice d’un Death
Metal en perte de popularité et supplanté (voire dépassé) par le Black
Metal, le Grunge et le Neo
Metal.
Les spécificités de la scène « Amsud » se remarquent immédiatement chez
Mortem : production râpeuse, compositions nichées quelque part entre Thrash / Black / Death, chant écorché, ambiance pentagramme et
Satan, authenticité dans l’exécution, tout y est.
Daemonium
Vobiscum propose d’entrée des riffs à la Sarcofago / Death première époque, suivi d’un break enchainé par un down tempo et clavier qui n’est pas sans rappeler les brésiliens de
Mystifier. Leur Death / Thrash a aussi quelques similitudes avec leurs voisins chiliens de
Torturer.
Alors qu’en cette année 1995 le Death
Metal tente de se réinventer par le biais de la mélodie (
Dark Tranquillity /
In Flames), d’une technicité accrue (Pierced from Within de Suffo) ou d’une extrême brutalité (
Mortician), les deux compositeurs
Nebiros (guitare et chant) / Amduscias (batterie) font tout le contraire avec des morceaux régressifs à souhait et un son décharné à l’opposé du modèle Morrisound qui a conquit le monde en quelques années.
Parmi les pièces les plus marquantes
End of the Christian Era qui sonne assez
Sadistic Intent,
Satan II avec son Death /Thrash furieux et ses riffs agressifs, le chaotique
Unearth the Buried Evil qui lorgne parfois du côté technique de
Sadus (3:02-3:29) ou encore l’intense
Blackened Arts.
Il est important de préciser que les chansons de
Demon Tales ont été composées entre 86 et 1995, ce qui donne encore plus de relief à leur apport historique dans une région du monde peu connue pour sa contribution dans le style.
Provenance improbable, contexte défavorable, micro-label sans moyens,
Demon Tales était logiquement voué aux oubliettes, mais
Merciless Records va rééditer ce disque dès 1996, les péruviens vont dès lors bénéficier d’une meilleure visibilité et distribution, et à terme une reconnaissance modeste mais méritée dans l’UG.
Comme ils le disent eux-mêmes à la fin des remerciements dans le livret : Death to wimps & posers !!!... Death to the False !!!
BG
Bon album, chouette chronique, ça ne me rajeunit pas ! Les rythmes sont variés, l'ambiance est blasphématoire a souhait, c'est carré, et la prod est plutôt bonne, quelque peu rugueuse mais qui laisse chaque instrument s'exprimer. J'adore les petites touches de clavier ça et là.
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