C'est de la vaste Occitanie, région qui m'est chère, que provient le groupe dont je vais vous parler aujourd'hui.
Et c'est plus précisément à Lacapelle-Marival, petite commune nichée au cœur du Lot et de ses collines boisées que le groupe Citadelle est originaire.
Citadelle, un nom bien choisi puisqu'un imposant château du
XIII° siècle bâti sur les flancs d'un roc par le seigneur Géraud 1er de Cardaillac domine ce charmant village.
Mais trêve de bavardage touristique,
Spirit of
Metal n'ayant rien à voir avec le guide du routard, cette chronique est surtout destinée à vous parler de la musique de Citadelle. Un Heavy épique et entrainant qui, à l'image de ce puissant monument défensif, réveillera en vous l'envie de terrasser quelques ennemis téméraires.
Peu d'informations sont disponibles sur l'histoire du groupe si ce n'est qu'à l'origine Citadelle n'est composé que de deux membres : Max qui assure le chant, la guitare et la basse ainsi que Denis à la batterie et au chant. En novembre 2016, le groupe recrute Fred, Bassiste de son état, soulageant ainsi Max de la quatre cordes et permettant sans doute au groupe de partir en tournée.
Une première démo 5 titres disponible uniquement en version K7 voit le jour en octobre 2016 sur le Label
Impious Desecration Records, puis au cours du mois de novembre de cette même année, les titres ressortiront sur une version CD avec une pochette différente sur le label
Metal Beret Distribution.
Cet EP démarre sur une courte intro instrumentale intitulée "Les Forges du Ciel", le tonnerre gronde avant la chevauchée que constituera le titre suivant et avec lequel j'avais d'ailleurs découvert le groupe : "La
Mort" un titre en mid tempo qui va droit au but et dont le refrain ne vous quittera pas de sitôt. Et c'est précisément l'un des points forts du groupe, les refrains s'incrustent dans votre cerveau pour ne plus jamais le quitter.
S'ensuivra un titre tout aussi réussi et un peu plus rapide "Les Moissons de la Folie" sur lequel le chanteur se lâchera davantage que sur le précédent pour notre plus grand plaisir. Puis, avant le dernier couplet, un solo de guitare bien senti viendra chatouiller vos oreilles délicates.
"Je me tiens en face d'une très étrange confusion, la lune brille sur les champs dévastés, le vent glacial de la mort souffle sur ma conscience, je me suis perdu dans un labyrinthe sans fin".
Musicalement, on pense à la scène anglaise et française des années 80, mais il sera difficile d'évoquer un groupe en particulier. L'aspect général est assez brut et manque quelque peu de finesse par endroits, on aimerait que la pierre soit un peu mieux ciselée, mais ces quelques aspérités ne gâchent en rien le rendu final.
"Hérétique", le quatrième titre, possède un aspect Rock'n'Roll que l'on pourrait par exemple rapprocher d'un
Rose Tatoo de la première heure. "
Ton heure est venue, le diable t'attend, retourne en enfer..." L'inquisition ayant terminé sa funeste besogne "Dernier Combat", comme son nom l'indique, viendra, quant à lui, clôturer l'album de la manière la plus épique qui soit. Là aussi, c'est un tempo moyen qui a été choisi, le groupe ne semblant pas privilégier les rythmes rapides ce qui, personnellement, ne me pose aucun problème. L'ambiance, les paroles de ce dernier titre aidant, il ne vous sera pas difficile de vous imaginer au combat, armes à la main, le cœur ardent pour votre belle qui vous attend en pleurant au cœur de cette citadelle de granit. Mais en réchapperez-vous ? Ceci est une autre histoire.
"Ne lâche rien, ne les laisse pas te tuer, le seigneur sera fier de toi, en dépit de ta femme qui te pleurera".
Certains éléments de la batterie auraient mérité d'être mis un poil plus en avant (la caisse claire notamment) mais le son dans son ensemble est tout à fait convenable. Tous les instruments sont parfaitement audibles, un petit grain vieillot et poussiéreux ajoutera un charme indéniable à cette autoproduction. Le mixage et l'enregistrement ont été réalisés par le groupe au studio La Tour de Garde à Espeyroux et le Mastering final au studio
Cochise aux USA. Ajoutons que tous les textes sont chantés en français et malgré çà et là quelques phrases qui resteront hélas obscures, ils parviendront tout de même à nous immerger dans ces histoires où l'amour, la mort, l'honneur et la bravoure sont si souvent présents.
Ce premier EP renfermant 5 titres évoquant la période médiévale constitue donc un produit artisanal fortement recommandable. Si certaines formations françaises telles que
Sanctuaire, Hurlement ou bien encore
Irminsul ne vous ont pas laissés indifférents, il est fort probable que la musique de Citadelle vous convienne également. Il ne reste plus qu'à souhaiter un bel avenir à ce groupe lotois qui possède de nombreux atouts pour séduire tous les amateurs de Heavy à l'ancienne dont je fais d'ailleurs partie. Adishatz !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire