Liste des groupes Stoner Doom Hexenjäger Demo

La filière doom est particulièrement vivace du côté ouest de la France, en particulier la zone Bretagne – Pays de la Loire avec quelques très bons groupes déjà présents (Huata, Stangala) pour ne citer qu’eux. Hexenjäger, qui signifie la chasse aux sorcières dans la belle langue germanique, nous vient de Saint-Nazaire et existe depuis maintenant deux ans. Le groupe se compose d’un quatuor qui, comme son nom l’indique, a dû fortement consommer des influences musicales aux vapeurs psychotropes. De toute façon une grosse partie des groupes émergents sur cette scène pioche dans le créneau du doom stoner ou du doom death (sauf exception). Maintenant, le plus difficile est de réussir à se démarquer des poncifs du genre et de pouvoir tirer son épingle du jeu.

C’est donc avec une première démo sortie en 2015 que le groupe fait ses premiers pas dans l’arène ou plutôt sur l’autel sacrificiel. Au niveau de la pochette on est directement dans les clichés du style: un prêtre encapuchonné avec un logo à l’écriture psychotropique, si vous m'autorisez ce barbarisme. Ce sobre digipack tout à fait professionnel renferme seulement deux titres pour une durée de presque une demi-heure.

On se lance donc avec un premier titre qui dépasse les vingt minutes et qui, d’emblée, continue à respecter les normes du doom stoner, avec une intro d’un sample d’un film espagnol qui, à l’écoute, met en scène une hérétique ou sorcière aux prises de l’Inquisition pour une séance d’interrogatoire des plus compliquées pour la malheureuse… Une fois l’introduction passée, la basse gronde et on part pour une longue chevauchée ténébreuse à base de basse grasse et écrasante, ainsi qu'une batterie qui marque le rythme comme il se doit. Les plans que propose ce premier titre sont d’un niveau tout à fait correct mais on se surprendra à observer, au fur et à mesure, que le titre s’écoule à donner les noms des groupes dans lesquels on pourrait trouver les riffs proposés. Attention je ne dis pas que nos Français pompent copieusement leurs influences musicales qui, au passage, vont des mythiques Electric Wizard, Sleep aux Acid King et consorts, mais que l’on entend des plans que les habitués du genre ont déjà maintes fois entendus et assimilés. Ce premier titre aurait pu gagner à être plus court car les riffs et les ambiances mises en place font parfaitement leur boulot mais finissent par être redondants sur la longueur, à tel point que l’on se surprend à décrocher de sa trame.

Le second titre est, à mes yeux, le plus intéressant car ce dernier, tout en restant dans une sphère lourde, se veut plus groovy avec cette guitare qui se fait plus percutante et plus « libérée ». Les riffs se font plus chauds et la voix est plus présente que sur le premier titre. Ce second et dernier titre est, selon moi, la meilleure partie de ce que propose cette démo. Attention, je ne minimise pas le premier titre, bien au contraire. Je salue la prise de risque de proposer un titre aussi long, mais le challenge n’est pas totalement atteint car, même si l’atmosphère générale est bien présente, on manque cependant d’accroche pour tenir la longueur. Par contre, le second titre étant plus court, le groupe arrive à nous proposer quelque chose de plus abouti et que l’on savoure pleinement de par la durée moindre.

Cette démo se veut donc bipolaire avec ces deux titres qui proposent deux facettes différentes du groupe, la seconde étant meilleure que la première. Cependant, la musique proposée par Hexenjäger se veut généreuse et nullement pompeuse. On sent vraiment la volonté de proposer quelque chose de sincère et qui nous transporte et, pour cela, je ne peux que vous recommander de jeter vos oreilles sur cette démo. De plus, quoi de mieux que de soutenir un groupe bien de chez nous !!