Qu'avons-nous, ici ? Un jeune combo français, tiens, encore un ! Espérons qu'il tienne la route face aux poids lourds que notre scène métal comprend déjà (et dont nous ne sommes pas peu fiers !)...
Aygghon, donc. Nom assez étrange, qui s'avère être celui d'une variété de végétal. Oui, un arbre. "Demi-Deuil" est également le nom d'un papillon. Alors, des fleurs bleues sensibles, ces catalans ? Point du tout ! Au contraire,
Aygghon tabasse, mais le fait bien correctement. Et pour cause, traitant de sujets comme l'environnement et ayant enregistré dans le studio de
Gojira, les quatre furieux d'
Aygghon ne cachent pas du tout l'énorme influence que ce groupe a eu pour eux. Ils se paient même le luxe d'inviter le propriétaire des lieux, Joe Duplantier, sur un titre ("La terre dolente", au demeurant excellent), jugez du peu ! La production est excellente, et le rendu est réellement étonnant. Quasiment étouffant.
Objectivement, il y a à boire et à manger sur cette galette (ha-ha-ha, quel jeu de mots). Maxx, le chanteur, maîtrise à peu près tous les hurlements de la gamme "thrash", les musiciens assurent, la production est bonne, bref, que du bonheur. Anecdote amusante, on entend son accent catalan dans toutes les chansons : il suffit de bien tendre l'oreille. Même sans originalité quelconque, ce groupe joue très bien et l'écoute du CD s'avère très agréable : aucun instrument surmixé ou mis en avant, bref, tout s'écoule fluidement, dans un torrent de violence. Seulement, les choses se gâtent très sérieusement lorsque le groupe s'essaie à la mélodie et Maxx au chant clair : c'est assez mauvais. Heureusement, ces chanson ne sont qu'au nombre de deux (à savoir "Système
H2O" et "L'homme-
Cancer"). Les meilleures chansons de l'album son véritablement "Inachis Io" s'ouvrant sur une ligne de double pédale monstrueuse, suivie par la guitare, puis par les hurlements rageurs de Maxx, ainsi que "Angiospermes", titre d'ouverture, qui annonce directement la couleur du contenu du CD. Ajoutez à tous ces points positifs un packaging original aux graphismes assez magnifique et un travail très impressionnant sur les paroles (toutes en français, à l'inverse de
Gojira) qui traitent de l'environnement à grands coups de métaphores et de vocabulaire très imagé ("L'Homme
Cancer"), et vous obtenez cette dernière galette du quatuor catalan.
Bref, le groupe envoie de la caisse et ce CD est excellent. Pour les avoir vus en concert et leur avoir parlé, ce sont des gars trés sympathiques, trés heureux de pouvoir faire de la musique et de tourner dans des bleds pour défendre leur(s) album(s), et surtout qui n'ont pas -trés loin de là- chopé la grosse tête. Bref, un opus et un groupe qu'on a envie d'encourager. Tout simplement.
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