Auteur d’un premier jet officiel paru avec plusieurs mois de retard, faute à sa première capture ne convenant pas à son label Peaceville,
Baphomet est en plus contraint de changer son patronyme en doublon avec le groupe allemand signé chez
Massacre Records. Le quatuor opte pour
Banished et sort dans la foulée un 45T ultra limité par Peaceville, présentant les titres Altered Minds et Cast
Out the
Flesh capturés lors de démo-sessions en tout début d’année 1993. Ce vinyle possède notamment la particularité de dévoiler en totalité l’effroyable scène de torture et de sodomie dont un seul quart est repris sur l’album à venir.
Après cette mise en bouche destinée à quelques initiés,
Banished sort en fin d’année son nouvel album
Deliver Me unto Pain, mis en boite au Mark Studios (dans l’état de New-York) durant le printemps 1993. Si le piètre agrandissement de l’illustration initiale ne met guère le nouvel album en valeur, le basculement du quatuor de l’écurie principale Peaceville à la sous-division mourante Deaf Records est parallèlement vu comme une rétrogradation, sans occulter le changement préjudiciable de patronyme, autant d’éléments négatifs ne présentant pas les choses sous les meilleurs auspices.
Tandis que la scène deathmetal commence à se mordre la queue et que de nombreux leaders tentent d’enfoncer d’autres portes avec plus ou moins de succès (
Carcass &
Entombed opérant par exemple un tournant réussi tandis que
Pestilence mord la poussière cette même année 1993), sans compter l’arrivée de plus jeunes formations aux nouvelles sonorités,
Banished ne change quant à lui pas sa position d’un iota, nous lâchant un nouveau cru ressemblant à bien des égards à son glorieux prédécesseur.
Mais là où
The Dead Shall Inherit dégageait une atmosphère macabre, tout un univers sanglant peuplé de mort-vivants,
Deliver Me unto Pain peine quant à lui à véhiculer cette même ambiance. Si intrinsèquement les riffs ne sont globalement pas aussi mémorables, l’enregistrement aux modestes Mark Studios met moyennement en valeur les nouvelles compositions du quatuor de
Buffalo, la preuve à travers les titres Valley of the
Dead et
Through Deviant Eyes présents sur les deux albums, et relativement supérieurs dans leur version initiale. A ce titre, on peut d’ailleurs se demander le pourquoi du réenregistrement de ces deux morceaux.
De qualité satisfaisante pour les mordus de cette vieille scène deathmetal US de la côte est,
Deliver Me unto Pain ne parvient toutefois pas à égaler son aîné ni à retrouver la même saveur, son emballage et tout le contexte décrit précédemment ne jouant pas non plus en sa faveur. Nous livrant 12 titres monolithiques coulés dans le même moule, accumulant les déboires et ne rencontrant qu’un succès d’estime, la bande de David Craiglow & Tom
Frost* jette l’éponge quelques mois après la sortie de son ultime album. La réédition par Peaceville en 2005, couplée à l’intérêt juste & croissant porté vers ces anciennes formations deathmetal des états de New-York ou de Pennsylvanie (
Rottrevore, Derketa,
Morpheus Descends) est une bonne occasion de (re)découvrir
Deliver Me unto Pain.
Fabien.
Je l'ai vu dans l'entrepôt général d'une chaine de boutique Allemande (green hell) pour une misère et malheureusement ce n'est pas moi qui l'ai raflé...
sinon pour cette chronique je ne suis pas entièrement d'accord avec toi,certes cet album est un peu en dessous de dead shall inherit,mais malgré tout je trouve que ce disque reste d'une qualité vraiment exemplaire avec des compos qui arrachent "succumb to the fear" entres autres...
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