Il est inévitable, et ce a juste titre, de penser au black metal lorsque l’on évoque la scène norvégienne. Pourtant, les formations oeuvrant au sein de la scène death metal sont loin d’être en reste, surtout quand un pays a vu émerger des groupes tels que
Zyklon,
Blood Red Throne ou encore
Myrkskog. Je voudrais ainsi vous parlez d’un nouveau rejeton de cette scène discrète mais ô combien talentueuse,
Hideous Deformity, formation fondée en 2006 par deux hommes, Jorgen Nilssen, officiant en tant que chanteur, et Robin Larsen à la guitare. Pour les soutenir dans leur œuvre de destruction, nos deux compères s’entourent de trois, puis de deux membres de sessions, dont l’un est bien connu des fans de brutal death, j’ai nommé l’homme aux « mille groupes », Erlend Caspersen (
Blood Red Throne,
Deeds of
Flesh, Incinerate,
Vile, …) au poste de bassiste.
Après un court mais prometteur mcd paru en 2008, le duo, fort de son contrat avec les décidemment imparables Severed Records, sort son premier album en juillet 2010, ce dernier portant le doux nom de Defoulement of
Human Purity.
Magnifiquement illustré par Tony Koehl (responsable entre autres des œuvres ornant les pochettes des derniers opus d’Incinerate ou de
Gortuary), ce premier full lenght des nordiques nous propose un brutal death technique de très bonne facture, bien que souffrant tout de même d’un certain manque de personnalité. En effet, sans jouer le rôle de la copie conforme, le quatuor puise allègrement dans
Blood Red Throne pour ce qui est de l’importance de la basse (c’est le même gus en même temps) et des riffs ultra efficaces et rentre dedans, mais également dans la nouvelle scène brutal death technique (
Severed Savior,
Decrepit Birth,
Spawn of
Possession, etc …) pour la technique déployée. Notons également que l‘ombre de
Deeds of
Flesh plane assurément sur ce premier opus.
Que ce soit les riffs, tantôt massifs et terriblement accrocheurs (« Devient Manifestation »), tantôt techniques et supersoniques (« Awaiting Decomposition »), les blasts que maitrise fort bien Darren Cesca ou le jeu de basse d’Erlend Caspersen, toujours aussi impressionnant (bien que souffrant ici légèrement du mixage), tous les éléments de ce Defoulement of
Human Purity se veulent efficaces et rentre dedans, n’ayant d’autres buts que d’envoyer la purée durant la totalité de la galette. Mention spéciale également à la performance de Jorgen, le beugleur en chef réalisant en effet une prestation des plus convaincantes du fait de sa voix rauque et puissante, accompagnant ainsi parfaitement les huit compositions de cette galette.
Quelques solis viennent accompagner l’ensemble, apportant une touche de mélodie qui, sans être indispensable, est loin d’être désagréable, le meilleur exemple étant à mon sens celui présent sur le très bon « Instinctive Ways ».
La production est on ne peux plus nette et massive, donnant ainsi tout leur sens aux différents morceaux. Cependant le principal défaut de cet album est sa bien trop courte durée. 28 minutes, dont une reprise de
Cadaver (en plus brutale et assez réussie au passage), c’est tout de même un peu abusé …
Ce premier jet d’
Hideous Deformity prouve ainsi d’une très belle façon qu’il est bien évidemment possible de faire du death metal au pays d’Euronymous, et du bon en prime ! Sans être prétendant au titre du meilleur album de l’année 2010 du fait des quelques défauts que nous avons vu précédemment, Defoulement of
Human Purity s’avère être un très bon album de brutal death, à la fois technique, brutal et efficace comme savent si bien le faire leurs ainés de
Blood Red Throne. L’avenir nous dira si la formation norvégienne est promise ou non à un avenir radieux, pour le moment savourez ce court mais délicieux premier met !
15/20
Tiens, je ne connais pas ce label!
Malgré la présence de Capsersen, je vois assez peu de similitudes musicalement entre Hideous Deformity et Blood Red Throne, certes la basse est plutôt en avant, mais contrairement à la bande à Dod, le riffing est plus épidermique que lourd.
Très bon disque de Death Metal, rapide, technique et percutant, sans tomber dans aucune surenchère que ce soit.
La réponse européenne à Abysmal Dawn ou Severed Savior.
En fait, le groupe se rapproche pour ma part de Blood Red Throne, outre le jeu de basse, pour le riffing, qui bien que comportant des différences, est parfois assez proche, je pense notamment à Deviant Manifestation à 1.07 par exemple !
Sinon oui, un excellent album à défaut d'être novateur, mais ce n'est pas ce qu'on leur demande, loin de là ...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire