Spite est un quintet de deathcore/hardcore originaire de Californie. Formé il y a huit ans, même si le groupe est loin des sommets de la célébrité, les Américains font partie des formations en devenir. Avec déjà trois albums à leur actif dont un éponyme qui s’est rapidement fait remarqué, nos Californiens ont déjà su s’implanter dans une scène bondée, souvent clichée et dont la majorité de ses musiciens ne perceront pas s’agglutinant dans l’underground. Même si le deathcore n’a pas tant perdu de ses stéréotypes et autres formalités, le style semble pourtant hériter d’un second souffle qui le propulse à nouveau dans une ère prometteur et brillante.
Dans le cas de notre quintet américain, c’est plutôt le classicisme qui l’emporte avec un death imposant, souvent languissant et pesant, empli d’impétuosité et de morosité. Pourtant, et malgré cette rusticité, la formation détient une honnêteté et une robustesse qui manquent la plupart du temps à ses homologues. Cette sincérité, la maison de disques Rise Records l’a pleinement constaté. Familier par cette esthétique véhémente et cette hargne naturelle notamment par le biais de groupes tels que
Chelsea Grin ou
The Acacia Strain, le label est une opportunité rêvée pour nos musiciens d’être propulsée dans une nouvelle dimension. C’est donc avec leur quatrième toile intitulé
Dedication to Flesh que les Américains vont relever cette épreuve.
Le quintet ne va pas se faire prier longtemps pour nous envoyer un pur concentré d’animosité. Cependant, ce disque ne va pas seulement se focaliser sur cette hostilité. Sur le morceau d’ouverture
Lord Of The Upside
Down, l’introduction nous plonge dans une inquiétude et une angoisse profonde marquée par des guitares aigues et grinçantes ainsi que par une basse pessimiste. Ces premiers coups de pinceau nous renvoient une image des premières œuvres de neo metal. Une progression se forge petit à petit avec un riffing de plus en plus acéré et martelé ainsi qu’une batterie toujours plus prépondérante. La prestation vocale conclut ce sentiment d’étouffement et d’inconfort.
Nos musiciens savent aussi augmenter la cadence et apporter plus de technicité dans leurs compositions. Caved In est un parfait exemple en la matière : riffing hâtif aux faux airs de thrash metal, un groove implacable, une énergie foisonnante et une malfaisance sans limites. La palette vocale porte également cette variété avec ces fluctuations entre growling et screaming. Lors du premier breakdown en début de titre, notre vocaliste s’adonne à un impressionnant screaming ponctuée par une double pédale pour une frénésie et un dynamisme qui ne faiblissent aucunement.
Spite, c’est surtout une annihilation et une démonstration de force qui atteignent à certains moments la monstruosité. C’est le cas de Proper One qui en un peu moins de trois minutes nous immerge dans un véritable bain de sang. La panne nous entraine littéralement dans les profondeurs abyssales et le travail vocal principalement au niveau du scream est inhumain. L’esprit hardcore de la chanson est indéniable, le breakdown est d’ailleurs comparable au dernier méfait de Vein.fm This World Is Going To Ruin You.
Cette puissance et cette intensité ne s’atténueront d’ailleurs pas. Qu’il s’agisse de Made To Please, sans conteste le morceau le plus technique avec ses blastbeats, ses guitares supersoniques ou son débit vocal véloce, The Most Ugly dont le breakdown et surtout le chant conduisent vers un semblant de death brutal ou The Son Of
Dawn qui offre un léger attrait mélodique de par son solo de guitare, le quintet est toujours en quête de destruction et d’acharnement. Ce choix de la formation bien que saluable n’est pas exempt de tout reproches.
Si l’opus n’est pas excessivement long, il n’en demeure pas moins que l’écoute d’une seule traite n’est pas forcément évidente surtout si vous n’êtes pas habitués au deathcore. De plus, même si l’ensemble des titres profitent d’une production impeccable, il est difficile d’en sortir un du lot. Il n’est pas non plus impossible de noter quelques similarités entre les compositions, bien qu’elles n’altèrent en rien la qualité globale du disque. Le quintet peut en revanche se vanter d’afficher une variété vocale ainsi que des influences diverses pour ne pas tomber dans la platitude.
Dedication to Flesh est une agréable surprise en cet été 2022 et un must-have certain pour tous les amoureux du genre. Cette quatrième offrande pourrait même s’installer dans les meilleures sorties de deathcore tant celle-ci se montre d’une efficacité et d’un punch remarquables. Il est vrai que ces douze nouveaux morceaux ne sont pour la plupart pas d’une grande révolution et possèdent des schémas similaires mais leur qualité d’écriture et d’exécution sont nettes, sans bavures. Il ne manque plus qu’à
Spite le coup final, celui d’un titre mémorable mais cela semble n’être qu’une simple question de temps. Affaire à suivre !
J'ai découvert le groupe avec leur 2e album et leur single "Kill or Be Killed", qui ma mis une giflasse ! C'est ultra efficace, avec un petit quelque chose de néo metal et autres multiples influences qui améne de la fraicheur, et de véritable passage accrocheur.
Ce nouvel album confirme que SPITE va certainement s'imposer comme un futur grand du genre.Une voix énorme! du groove, de la technique, il n'y a pas de défauts particulier, ça tabasse !. Je te rejoinds Groaw, un très bon album, un des meilleurs de cette année pour le moment.
Merci pour la chro!.
Très efficace, ça parvient à accrocher l'oreille avec des super riffs, et il y a un petit côté Slipknot (le méchant Slipknot). Merci pour la chronique !
C'est marrant que tu cites Slipknot JED car le clip de Caved In est très similaire au clip de Before I Forget de ... Slipknot. Mais sinon oui, on retrouve un esprit néo que j'apprécie énormément.
Merci pour vos commentaires JED et Goneo en tout cas !
Ah la baffe c'est bien méchant, le son est énorme. Une sacrée découverte avec un petit côté malsain pour le coup qui sert à merveille ce groupe que je connaissais pas et j'adore.
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