Voici un groupe qui vous emmènera loin des sentiers battus du
Metal. Si vous êtes avides de sonorités qui sortent de l’ordinaire, Freddy
And The Phantoms pratique un mélange singulier de blues et de rock des plus noirs, foncièrement tourné vers les 70’s.
«
Decline Of The West » est déjà le troisième album de notre quintet danois. Après une timide distribution du premier single strictement édité en LP, sorti il y a presque 7 ans, et un accueil des plus favorables pour le second album «
Times of Division » sorti en 2014, le groupe jouit d’une reconnaissance qui commence à dépasser les frontières danoises, raflant une très bonne chronique dans les presses allemande et norvégienne.
Arboré d’une magnifique pochette, «
Decline Of The West » s’inspire directement de la réflexion sur la condition humaine, décrite au vitriol par Schnoor, un retour aux dures lois d’une société de consommation trop avide et matérialiste pour laisser de la place aux vraies valeurs humaines. Voilà une source d’inspiration intarissable permettant la création d’une musique capable de donner une petite bouffée d’oxygène à qui veut y porter une oreille attentive.
La particularité du groupe, c’est sa versatilité dans un style en pleine expansion, mais qui peine encore à faire des émules. Avec une personnalité qui lui est propre, le groupe n’hésita pas à jouer sur les tonalités, les ambiances et des bases très variées. Si le sombre « Last café » ou encore « City Of Crime » montrent une face bluesy et dépouillée telle qu’on pouvait la pratiquer à la fin des 60’S, « Kentucky
Killer » se faufile musicalement dans un rock très inspiré par les Doors et « Call Me The
Creature » montre la face la plus brute et la plus énervée du groupe. Bien sûr, le mastering donne un certain relief à un son typé 70’s, le tout avec un mixage très équilibré. La sonorité des guitares très réussie est ainsi mise en avant sur plus d’un titre dont «
Decline Of The West », et encore plus sur le solo de « Transition Blues ».
Même si les lignes de chant de Frederik Schnoor, le guitariste chanteur de notre formation, ne sont pas exceptionnelles, elles sont cependant maîtrisées et l’apport de la réverbération ainsi que d’autres effets de modélisation permettent une mise en valeur judicieuse.
Le groupe ne fait cependant pas l’erreur de mélanger des styles qui pourraient apparaître trop désuets, chaque plan est dynamique et réfléchi, donnant du mouvement et de la fraîcheur à l’album. Afin de ne pas créer l’ennui, le groupe a tenu à jouer la carte de la variété des styles, proposant une couleur à chacun des titres. « Mr.
Pig » montre ainsi un côté très psychédélique et expérimental assez proche d‘un Pink Floyd première mouture. Les éléments électro-pop sont ainsi amplement utilisés, par exemple sur « Behind The Curtains », véritable réussite sur le plan du melting pot musical, mêlant la chaleur des instruments traditionnels tels que l’harmonica ou le résonator à la froideur d’une rythmique samplée et appuyée.
A noter l’apparition de Billy
Cross, notre homme ayant entre autres collaboré par le passé avec des pointures telles que Bob Dylan sur un « NCY 1965 » bluffant de réalisme.
"
Decline Of The West" est donc un album éloigné des standards du hard rock traditionnel, se rapprochant plutôt d'un rock 60's/70's avec une touche bluesy. Le contenu est très bien ficelé, possédant des compositions intenses et entières et réussissant avec brio l'intégration d'éléments contemporains et modernes.
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