Tragedian c'est avant tout le projet d'un seul homme, le guitariste allemand Gabriel Palermo, fondateur du groupe depuis plus de dix ans déjà. Fondateur et aussi seul membre permanent puisque le line-up entre ce deuxième album, "
Decimation" et le premier change du tout au tout. Signalons entre autre l'arrivée de Danny All (
Fogalord) aux claviers, détail qui aura par la suite son importance.
Ce deuxième méfait du combo germano/italien sort donc a l'été 2013 chez la petite écurie allemande IceWarrior, spécialisée dans le power metal. L'artwork est assez soigné, un peu mieux réussi que le précédent. La production, quant à elle, se voit confier à Uwe Lulis, l'ancien guitariste de
Grave Digger.
La première chose qui frappe c'est la durée de l'album. A peine plus de quarante minutes et pas un titre n'affichant plus de cinq minutes au compteur. C'est assez loin des standards dans le domaine du power "épique", où la plupart des réalisations flirtent en général avec l'heure. Tout du moins, l'album ne souffre pas de longueurs parfois rédhibitoires. Mais ce point d'apparence positif cache cependant une simplicité un peu trop grande de composition. De la part de musiciens aguerris comme ceux-ci, on se serait attendu à des structures plus complexes que le couplet/refrain/pont qui est le lot des onze titres de l'album.
Cependant, ce "
Decimation" remonte facilement la pente et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord le niveau des musiciens est tout à fait satisfaisant. Les gratteux assurent en proposant des riffs tranchants ("
Destiny", "Reach For The Sky") tandis que Palermo nous gratifie de soli très bien exécutés à défaut d'être incroyablement originaux. Danny All abat un travail considérable au clavier, menant la danse dans un esprit assez proche de son premier album chez
Fogalord. Un aspect parfois symphonique ("
United") ou des touches intégrées de manière judicieuse apportant légèreté voire un côté folk ("
Escape").
Val Shieldon assure quant à lui les vocaux de manière assez efficace. Même si on sent que le bonhomme manque un peu de maîtrise, surtout lorsqu'il veut "forcer" sa voix ou monter trop haut dans les aigus ("As One"), son timbre particulier possède un aspect chaleureux qui apporte de la rondeur aux morceaux. Quant au batteur, il s'en sort très bien, apportant un dynamisme bienvenu par la tonicité de son jeu et des accélérations bien senties.
Car le deuxième point positif de cet album, c'est la variété dans les orientations prises. Le groupe alterne en effet judicieusement entre des parties "speed" bien pêchues ("
Destiny", "
Escape"), des passages acoustiques très dépouillés (les couplets de "Inner
Silence") voire carrément une balade avec la très poignante "Crying In The
Rain". De ce fait et malgré la redondance des structure, on n'a pas vraiment le loisir de s'ennuyer à l'écoute de ce "
Decimation".
Sans prétention,
Tragedian livre donc ici un bon album. Aucun code du genre n'est remis en question, aucune innovation à l'horizon, simplement un travail fait avec sincérité, que tout fan de power saura apprécier à sa juste valeur.
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