Loin des clichés d’une musique nocturne et rampante, le
Doom Metal est bien souvent du matin. «
Deceptive Awareness » des finnois d’
Ablaze In Hatred fait partie de ces albums qui s’écoutent au lever lorsque le temps est au vent et à la pluie. Une sorte de
Doom tempétueux qui s’apprécie cloitré, contraint et forcé par le mauvais temps alors que l’on aurait bien voulu sortir courir la campagne. Un
Doom rassurant qui vous garde bien au chaud alors que vous êtes déçu d’avance par la journée qui s’annonce.
La certitude d’une journée morne est visible dès la première plage qui, malgré ses 5 minutes, n’est pas un morceau réellement construit. «
Lost (The Overture) » n’est qu’une longue ambiance emplie de grisaille, un de ces titres fait pour vous amener vers quelque chose de plus concret, une sorte de pont d’où sauter. Une ouverture où tout ce que vous allez retrouver par la suite dans l’album est ici déjà présent : les distorsions des guitares légères et brillantes, les sons clairs et propres de la bass distincte et cette production Made In Firebox Music Records. C'est-à-dire une production parfaite, mais plate ; une production d’une clarté totale, mais sans relief. Comme une grammaire qui ne serait que grammaire sans aucune ambition à la littérature ni à la profondeur.
On laisse tout juste le temps à l’œil de s’attarder sur les gouttelettes qui viennent voiler la vue imprenable que vous aviez sur le ciel chargé, puis la première véritable chanson s’invite dans cette matinée. « When The
Blackened Candles Shine » pourrait être un titre de
Shape Of Despair, sans le talent ni la voix féminine de leurs compatriotes. Le titre le plus « funeral » de l’album, celui qui vous fera redescendre l’œil sur les forêts que vous ne voyez quasiment plus de votre fenêtre, le ciel étant beaucoup trop chargé à présent. Peut être le meilleur titre de l’album. Les autres évoquant plutôt les Danois de
Saturnus, c’est ici une question de goûts…
Car, comme le ciel nuageux d’une matinée pluvieuse ressemble à s’y méprendre au ciel nuageux d’une autre matinée pluvieuse, les titres du groupe doom
Ablaze in
Hatred ressemblent à s’y méprendre aux titres d’autres groupes doom. Comment ne pas penser au
Saturnus langoureux de « Veronika Decides to
Die » à l’écoute de « Constant Stillness » ou « To Breathe
And To
Suffocate » ? Ce sont des titres qui pourraient compléter l’album des danois sans que nous puissions y discerner la moindre différence, jusque dans le guttural à la fois très profond et puissant de la voix. Un seul titre laisse entrevoir un brin d’originalité de par la tension orageuse qu’il dégage : « Howls Unknow ». On n’est pas loin d’imaginer l’imminence d’une tragédie climatique à l’écoute de ce titre qui nous montre que les finlandais peuvent avoir des capacités à se sortir de la masse en essayant d’explorer cette facette de sa personnalité qui reste infime.
Malgré ce manque d’originalité quasiment total, il semble que nous tenons, dans un sens, avec ce «
Deceptive Awareness » un album parfait. Parfait tout comme ces journée mornes qui s’annoncent au chaud, à cause de la pluie et de l’orage naissant. C’est un album qui s’écoute déçu et rassuré. Bien content et désespéré de ne pas avoir à faire d’effort, à ne pas se risquer sous la pluie pour rester en terrain connu. Un album qui rassure l’amateur de doom en manque de tempos lents et nostalgiques, un album comme une fenêtre que vous fermez lorsque l’orage commence à se lever et que vous manquez de chaleur…
Je complète mon post. J'ai trouvé quelques extraits par ci par là et j'accroche pas vraiment. En même temps, je ne suis pas une grande fan de doom mais dans cet album, les émotions ne me touchent pas. J'ai l'impression d'écouter un homme résigné et vide à l'intérieur de lui-même. Tout n'est qu'inertie et le ton morne ne me parle donc pas.... Tout n'est que subjectivité et ce qui ne me plait pas parlera donc certainement à d'autres...
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