L’homme a beau façonner, créer de nouvelles choses, se sentir puissant, comme un Dieu désignant ce qui doit avoir une existence ou non, il n’en reste pas moins déçu…à force de vouloir plus qu’il ne le peut, de désirer que les machines, ses créations, lui ressemblent, il reste tout autant déçu…car les « créatures » intelligentes qu’il a tant voulu créer se retournent tôt ou tard contre leur créateur…
Formé de quatre membres et mené d’une main de maître par J Syntax (Guitariste, claviériste, parolier et compositeur),
Mystic Syntax aborde une facette du Cyber
Metal que peu n’a encore entendu. Car après un «
Conception » plutôt maigre et peu révélateur, le quatuor prend de l’assurance en nous proposant un «
Deception » très pessimiste et mélancolique, basé sur cette déception permanente de l’Homme face à ses créations et ses créatures, qui finiront par avoir raison de lui. Pour cela, quoi de plus simple que de nous concocter un savant mélange d’electro/indus mécanique et cybernétique, aérien et lent, parfois proche d’un doom à la
Type O Negative, parfois du grunge, et à de rares occasions, d’un neo-thrash à la
Fear Factory…
En effet, l’originalité réside sur ces quelques points et les quelques mélanges plus ou moins flagrants des styles sus-cités. Ainsi, même si l’ensemble est sombre, très futuriste et électronique, l’ambiance générale n’en reste pas moins atmosphérique, soutenue par des guitares efficaces, distordues et grasses, et à une alternance de vocaux criés et chantés, à la limite du décharné, très mélancolique et planant (« Give », «
Flesh Pull », « Blasphemious »).
Mais il est clair que
Mystic Syntax arrive à nous livrer quelque chose d’assez personnel, où l’aspect technologique propre au Cyber ainsi que l’aspect spatial sont de la partie. Des morceaux comme « Let It Change » ou « Saving
Fate » en sont de parfaits exemples tant l’électronique prend de l’ampleur.
En tout cas, personne ne peut échapper à ce flot d’éléments electro/indus présent sur chaque intro et au sein même des morceaux, en arrière plan plus principalement, même si des effets sonores de ci de là peuvent nous interloquer, car usés à bon escient. Accompagné d’un rythme linéaire et mécanique, tout cela n’en devient que plus machinisé, comme un travail à la chaîne. Paradé d’un chant crié tranchant et efficace, et d’un chant clair triste, le tout peut facilement évoquer l’alternance homme/machine.
Cependant, outre tout cela, ce «
Deception » souffre de sa longueur et de sa trop forte homogénéité. Les douze titres ont vraiment tendance à se ressembler et certains sont trop longs par rapport à ce qu’il y a à nous présenter. L’ensemble reste tout de même envoûtant malgré cette irrégularité. L’instru éponyme calme et légère nous fait rêver le temps de quelques minutes, alors que « Give » devient plus agressive et sombre et que « Just Like You », ultra atmosphérique, électronique, futuriste, et légèrement plus rapide, évoque l’envie de l’homme de devenir comme sa création pleine d’insensibilité…
Les points négatifs sont notables mais l’œuvre n’en reste pas moins intéressante, laissant présager de bonnes choses de la part de ce groupe naissant au talent certain.
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