December

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16/20
Nom du groupe Stormbound
Nom de l'album December
Type Album
Date de parution 05 Août 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Desert's Roar
Ecouter05:03
2.
 Altar of Innocence
Ecouter05:12
3.
 Sacred Lies
Ecouter04:41
4.
 Away from Here
Ecouter06:04
5.
 December
Ecouter10:30
6.
 Shadows
Ecouter04:21
7.
 Flying High
Ecouter04:55
8.
 Fragments
Ecouter06:24
9.
 Child's Play
Ecouter09:02

Durée totale : 56:12

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Stormbound



Chronique @ ericb4

25 Août 2022

Une entrée en matière sur des chapeaux de roue pour le sextet israëlien...

S'il est des groupes désireux de moins chercher à bousculer les événements pour faire entendre leur voix que d'opter pour un travail en studio aussi minutieux qu'élaboré, ce sextet israëlien cofondé en 2017 à Tel-Aviv par le bassiste Pavel Kleiman (ex-December) et le guitariste/vocaliste Ofer Friedman serait assurément du nombre. En effet, ce n'est qu'en 2020 que le combo nous gratifiera de son tout premier single, « Altar of Innocence », l'une des neuf pistes de son introductif et présent album full length, « December » ; une auto-production généreuse de ses 56 minutes, sortie pas moins de deux ans plus tard. mixée et mastérisée par Alex Zvulun, guitariste (Fatum Aeternum, ex-The Fading) et propriétaire du A,G, Studio, à Tel-Aviv (Desert, Strident, Attashe, Structural...), un expert doigté qui n'a pas été sans effet sur les finitions passées au crible dont jouit cet opus. Quels seraient alors les arguments artistiques et techniques de ce collectif susceptibles de faire de lui un sérieux opposant face à ses si nombreux homologues stylistiques, et surtout de l'en démarquer ?

Dans ce projet, Pavel et Ofer ont conjugué les talents de : Shani Friedman (Structural) aux guitares ; Rotem Sadia aux claviers ; Yuval Partush derrière les fûts, sans oublier Yael Horwitz, chanteuse au cristallin grain de voix et aux rageuses inflexions. Avec la participation, pour l'occasion, du claviériste Ian Post (guest chez Structural). De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique à chant mixte, mâtiné de heavy/power, de progressif mais aussi de gothique et de folk, dont les influences seraient à chercher du côté de Delain, Xandria, Visions Of Atlantis, Kamelot et Eluveitie. A noter, par ailleurs, l'artwork de la pochette d'inspiration fantastique et à la riche palette graphique, œuvre de Gogo Melone, chanteuse/claviériste (Aeonian Sorrow, Elysia, Luna Obscura) et prolifique designer (As The Sun Falls, Meden Agan, Red Moon Architect, Vetrar Draugurinn, AfterTime, Inner Fear...). De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du navire...

C'est à l'aune de ses pistes à la cadence mesurée que s'effectue volontiers le périple, avec deux gemmes disséminées sur notre chemin. A commencer par « Desert's Roar », un solaire mid tempo heavy symphonique, ''delainien'' en l'âme. Infiltré de rampes de claviers finement esquissées et dores et déjà identifiables, ce tubesque effort se voit, par ailleurs, doté d'un refrain catchy mis en exergue par un duo mixte en voix claires bien habité, les cristallines patines de la sirène et les claires impulsions de son comparse évoluant à l'unisson. Plus tourmenté mais sans y perdre de son caractère enjoué, le mid tempo symphonique gothique « Fragments », pour sa part, retiendra non moins pour son refrain immersif à souhait mais aussi, et surtout, pour son fuligineux solo de guitare à mi-morceau.

Lorsqu'elle en vient à feutrer l'ambiance, c'est sans ambages que la troupe parvient à nous retenir plus que de raison. Aussi, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie, pourvue en prime de sensibles gammes pianistiques et d'un virevoltant coup d'archet samplé, « Shadows » se pose telle une ballade romantique jusqu'au bout des ongles, que n'aurait nullement reniée Delain ; un instant privilégié qui, assurément, générera la petite larme au coin de l'oeil de celui qui y aura plongé le pavillon.

Ce qui ne signifie nullement que nos compères se soient résolument détournés de pistes un tantinet plus saillantes, tant s'en faut. Ce qu'atteste, d'une part, « Sacred Lies », tonique et entraînant méfait symphonique gothique qui, non sans rappeler Visions Of Atlantis, se dote de riffs aussi corrosifs que son empreinte vocale, nos deux vocalistes se muant alors de redoutables prédateurs, prêts à bondir sur leur proie. Et la sauce prend, là encore. A la confluence d'Eluveitie et de Visions Of Atlantis, l'offensif « Flying High », lui, happera le tympan tant pour ses riffs acérés et son entêtant refrain que pour sa grisante touche folk.

Le combo a également misé quelques espoirs de l'emporter par le truchement de passages techniquement plus complexes, à visée progressive. Ainsi, à mi-chemin entre Xandria et Delain, « Altar of Innocence » se pose tel un énigmatique low/mid tempo symphonique gothique aux saisissants effets de contrastes atmosphériques et vocaux ; le gracile filet de voix de la déesse fait face, cette fois, aux screams glaçants de son acolyte, au moment où les tortueux couplets se voient relayés de refrains bien plus lumineux et d'une efficacité redoutable. Dans cette mouvance, s'inscrit également le polyrythmique « Away from Here » qui, au carrefour entre Delain et Kamelot, développe un propos aussi trépidant qu'émoustillant, un brin techniciste, empreint de délicats arpèges au piano et d'une mélodicité toute de fines nuances vêtue.

Dans une même orientation progressive, le collectif a également opté pour une accélération du rythme de ses frappes. Ce qu'illustre, en premier lieu, « December », frondeuse et ''delainienne'' fresque déroulant ses quelque 10:30 minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque, recelant de stupéfiantes montées en régime de son corps orchestral ainsi qu'un flamboyant solo de guitare. On ne saurait davantage éluder le torrentiel et ''kamelotien'' « Child's Play » au regard de ses ponts technicistes aussi judicieusement positionnés qu'échafaudés. En outre, un joli corps à corps entre une guitare léonine et un vivace serpent synthétique s'offre à nous, et ce, au cœur d'une piste aux enchaînements couplets/refrains des plus sécurisants.

On ressort de cette traversée à la fois mouvementée et enivrante interpelé tant par le potentiel technique affiché que par la féconde inspiration mélodique du combo. Varié sur les plans rythmique, atmosphérique et vocal, le propos l'est tout autant eu égard aux exercices de style dispensés, non sans un petit supplément d'âme à la clé. Un intéressant kaléidoscope stylistique doublé de quelques prises de risques et d'une production d'ensemble ne souffrant que de rares sonorités résiduelles complètent la panoplie de nos acolytes. Il leur faudra encore s'affranchir de la patte de leurs maîtres inspirateurs pour permettre à leur projet de gagner en épaisseur artistique et, peut-être, de se démarquer de leurs pairs, toujours plus nombreux à affluer. Etat de fait qui ne saurait empêcher nos compères de jeter un pavé dans la mare, et de se muer dès à présent en sérieux espoirs de ce registre metal. Bref, une entrée en matière sur des chapeaux de roue pour le sextet israëlien...

3 Commentaires

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Chab - 26 Août 2022:

Ce style n'est pas forcément mon genre de prédilection mais j'ai beaucoup aimé l'album. Une belle découverte !

Merci pour la superbe chronique !

ericb4 - 26 Août 2022:

Merci à toi! Une belle surprise pour moi également que ce groupe israëlien, qui me paraît avoir le potentiel nécessaire pour embrasser une carrière à long terme. Pour ma part, il leur manque juste une identité artistique plus affirmée pour se démarquer de leurs si nombreux homologues. Gageons que, d'ici peu, le tir sera rectifié...

Chab - 26 Août 2022:

Je ne maîtrise pas assez le genre pour voir si le groupe a vraiment une réelle identité ou si c'est juste du rechauffé mais en tant que néophyte, l'album fait carrément le taff en tout cas. Et assez varié qui plus est, ce qui permet de ne pas s'ennuyer pendant les 56 minutes.

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