Au début des 90’s, Earache phagocyte la scène anglaise, étouffant la concurrence à coups de sorties Grindcore / Thrash / Death signées
Napalm Death,
Entombed ou
Bolt Thrower. Du coup, la scène anglaise, en pointe depuis les années 70’s et l’avènement du
Hard Rock / Heavy
Metal, passe au travers de la déferlante Black.
Frater
Nihil, à l’époque manager de
Cradle Of Filth, veut faire entendre une voix différente, éloignée des ambiances Punk / Crust / Fun du pays, et met sur pieds Cacophonous Records, dont la première sortie est justement le premier album de C.O.F.
Le second full lenght du label est Decadent Delorium (
1994) de
Psychic Pawn, combo de Death
Metal en provenance d’Arizona.
Un dessin rudimentaire de Jeff Kahn orne la pochette mais l’essentiel n’est pas là, Descent to
Avernus montre d’entrée un Death
Metal puissant avec des musiciens d’un niveau technique respectable. La fin du morceau propose des plans ultra lents typiquement
Doom qui ne renieraient pas
Winter, des éléments qui reviennent de temps à autre, contribuant à singulariser ce disque. Le riffing de
Psychic Pawn n’est pas sans rappeler le côté incisif de
Monstrosity, même si le chanteur Bobby Chavez n’a rien de Georges Fisher et s’avère plutôt être un croisement entre Mike «
Barney » Greenway et David Vincent.
Bien qu’enregistré par Bill Mettoyer (
Flotsam And Jetsam,
Sacred Reich,…),
Decadent Delirium manque un peu de profondeur, notamment au niveau de la double pédale qui fait flap- flap… On peut regretter en effet que les guitares de Micha Kite et Doug Notter n’aient pas plus de pèche vu la richesse de ces dernières, en revanche la basse habile de B. Chavez est judicieusement en avant, spécialement sur quelques reprises de break vertigineuses (Improbital Intemperence Infinite). Au niveau de la production, une comparaison fait très mal : le son rachitique de
Psychic Pawn fait pâle figure à côté du surpuissant When the Sky Turns Black des floridiens de
Brutality.
Indépendamment de cette production mi figue mi raisin,
Psychic Pawn se montre impitoyable, à l’image d’un
Disgorged Suppuration sombre et violent à l’intro trompeuse, ou bien de Catalystic
Winter, rappelant l’énergie d’un
Suffocation. Les américains savent mûrir leurs morceaux qui oscillent souvent entre 5 et 6 minutes. Les bases musicales du quatuor sont plus larges que l’on pourrait le croire au premier abord, In Limbo notamment est une instrumentale acoustique étonnante qui montre l’éventail des musiciens. Toutefois on reste bien évidemment dans une sphère 100% Death
Metal, à l’image d’un
Nocturnal Usurper empilant les riffs décapants.
Ce
Decadent Delirium plein de promesses s’avèrera hélas être le testament du groupe, dont la courte carrière s’arrêtera ici, au contraire de ses compagnons de label d’époque
Bal Sagoth et Cradle of
Filth qui feront un long parcours après le tremplin Cacophonous Records.
Nous sommes donc en présence d’un Death
Metal respectable et relativement personnel, qui plus est sorti dans une période peu favorable. A ce titre
Psychic Pawn s’en tire avec les honneurs malgré une production contestable et des morceaux qui traînent parfois en longueur.
BG
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