Cradingue, vous avez dit cradingue ?
Ce disque d'
Ampütator empeste à lui tout seul. A peine enfilé dans votre mange-disque, l'odeur de putréfaction humaine se répand dans la pièce, imprégnant les murs et les textiles, pour ne partir que difficilement. Tout au long des titres composant ce panzer, l'auditeur navigue, nauséeux, dans une tourbière de riffs tranchants comme des lames, de rythmes de batterie écrasants, et d'une voix possédée, proprement inhumaine.
Si je devais résumer l'écoute de ce disque, au niveau de la perception ? Hmm, ce serait comme le doux son du craquement des vertèbres d'un homme passant sous les chenilles d'un tank. "L'odeur du napalm au petit matin". La dévastation et les terres brûlées, l'odeur légèrement caramélisée de la chair humaine brûlée. Ces métaphores guerrières trouvent particulièrement écho dans les nombreux samples qu'
Ampütator emploie au cours de ce "
Deathcult Barbaric
Hell" : tantôt des paroles de soldats, tantôt des bombardements. Bienvenue dans le monde réel, celui ou les hommes s'entretuent pour des motifs flous.
La production, grésillante et hésitante, s'apparente à un brouillard de guerre. L'atmosphère qu'elle dégage ajoute encore au malsain du Black
Metal sans compromis pratiqué par le groupe. Le politiquement correct ? Connaît pas.
Ampütator apelle au massacre, à la haine de son prochain, à l'homicde et au génocide. Cette incorrection est, selon moi, à mettre en parallèle avec la production très "raw" de ce disque : il n'est pas question de studio d'enregistrement high-tech ou de son aseptisé.
Pas besoin d'armes superflues pour arriver ou nous voulons aller, n'est-ce-pas ?
"Rape,
Kill, Annihilate", "
Massacre Bloodhate", "
Extinction Deathmarch" sont autant de pièces intenses, de par leur violence et leur absence totale de correction.
Pas de textes poétiques, seulement les récits sanglants de l'avancée inexorable du commando
Ampütator. Alternant blast beats, roulements martiaux et lignes de guitares implacables, les titres de ce disque et leur paroles respectives forment un véritable ensemble, indissociable.
Quid d'influences NS ? Ne cherchez pas, le groupe ne semble pas avoir d'affinités politiques particulières. Ni raciste, ni racialiste, "
Deathcult Barbaric
Hell" ne fait aucune distinction entre races ou origines : l'humain n'est bon qu'à rôtir dans un enfer de métal noir.
C'est un voyage dont l'auditeur ne ressort pas indemne, mais chamboulé par tant de haine contenue dans un simple disque. Comme si mille bouches hurlaient de douleur en choeur. Nauséeux, la tête embrumée par les images toutes plus abominables les unes que les autres provoquées par les écoutes successives, je retire le disque de ma platine, les membres engourdis par cette descente aux enfers.
Ampütator aura réussi la prouesse de captiver l'auditeur, dans une sorte de curiosité morbide dont on ressort gêné.
"
Deathcult Barbaric
Hell" fait ressortir les pulsions meurtrières que nous avions enfoui au plus profond de notre âme. Avec de simples instruments,
Ampütator nous évoque le plus noir paysage de guerre. Et rien que pour ça, j'applaudis des deux mains.
Tu te l'es procuré où ?
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