Death Penalty

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16/20
Nom du groupe Witchfinder General
Nom de l'album Death Penalty
Type Album
Date de parution 1982
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album96

Tracklist

1.
 Invisible Hate
 06:05
2.
 Free Country
 03:10
3.
 Death Penalty
 05:35
4.
 No Stayer
 04:25
5.
 Witchfinder General
 03:51
6.
 Burning a Sinner
 03:28
7.
 R.I.P.
 04:04

Durée totale : 30:38

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Witchfinder General


Chronique @ choahardoc

01 Fevrier 2015

son Heavy obtient une postérité de précurseur du Doom sur fond de malentendu!

“It feels so good to be afraid. Vincent Price is back again. Heart pumping louder. The Music’s out of time.”
Le sujet de ces paroles de Deep Purple datées de 2013? Nous le voyons, c’est Vincent Price, un méchant adoré des séries B du cinéma américain. Ses interprétations de vampire et autres créatures maléfiques sont mémorables. Je m’égare d’emblée, vous l’aurez remarqué puisque ce billet est censé causer musique. Pourtant cet acteur est le point commun entre Alice Cooper, ZZ Top et Theatre of Tragedy, pour ne citer qu’eux! En 1968, l’affreux de service officie dans le rôle phare du film britannique Witchfinder General ou Le Grand Inquisiteur. A travers le personnage de Matthew Hopkins, Price personnifie ici le sadisme et l’hypocrisie puritaine au XVIIème siècle. Nous sommes ici dans une imagerie populaire qui n’a pas peur des jugements de goût et des excès, tant mieux! Witchfinder General doit donc son nom à ce film culte. Et si tu t’appelles ainsi, il y a des chances que ton visuel ne fasse pas dans la dentelle, la porcelaine de Limoges et les couleurs pastel. Au dos de l'objet, le traitement réservé à la pécheresse Joanne Latham, pulpeuse modèle des feuilles de chou érotique d’alors, est la peine capitale. Cela illustre bien notre propos du jour. Notons au passage que la belle fera une nouvelle apparition potiche sur la pochette potache de l’opus suivant, Friends of Hell, dont l’artwork nous replongera dans une facette étonnamment débonnaire des années Tatcher: un visuel absurde et anachronique à la Monty Python servi par une mise en scène digne de… Benny Hill.

Avant d’aller plus loin, j’insiste sur ce point: General est malheureusement souvent pointé du doigt non pas comme un honnête groupe de New Wave of British Heavy Metal mais comme un combo de Doom faiblard! D’aucuns voudrait plus de noirceur, de consistance, de lourdeur et de puissance et cela est bien compréhensible. A sa décharge, il convient de rappeler qu’à cette époque les pionniers du genre, citons Trouble, Candlemass, Saint Vitus en sont encore à parfaire leurs gammes. Pagan Altar évolue dans l’underground et Cathedral, le groupe phare de la région qui va nous intéresser est loin de se former! Reste toutefois Pentagram qui prépare activement le terrain.

Le gang naît au milieu de presque nulle part en 1979; autrement dit aux confins des Midlands, plus précisément à Stourbridge dont on ne dirait rien si ce bled n’était le berceau d’un certain Diamond Head dont, bande de sales voyous, vous avez tôt ou tard entonner l’hymne Am I Evil repris à la sauce Metallica. Le combo obtient un deal avec Heavy Metal Records, un des labels de l’opiniâtre Paul Birch. HMR est une écurie de Wolverhampton, donc des West Midlands comme tout ce microcosme, qui fait mieux que se défendre avec pour exemple la sortie du single Back Street Woman de Jaguar. Nous sommes alors en 1981 et le groupe enregistre son premier single, Burning a Sinner au Ginger Studios d’Aldridge. Bientôt suivi d’un second effort qui n’est autre que le désormais rarissime Soviet Invasion. Exit les bassistes Johnny Fisher puis Kevin « Toss » Mac Ready (présent sur les deux singles évoqués et décédé en 2008 suite à un accident de moto) et le batteur Steve Kinsell, l’Inquisiteur se compose en 1982 des fondateurs Zeeb Parkes au chant, Phil Cope aux guitares lequel tient également la basse sous le pseudonyme de Woolfy Trope et le batteur de sessions Graham Ditchfield. En effet, Cope a gagné sa croûte quelques temps en tenant la basse dans un Country & Western band appelé Medway! Il est également à noter que Zeeb Parkes est un nom d’emprunt pour un artiste qui a choisi l’anonymat après 1984… Pour l’anecdote, Zeeb n’est pas un diminutif de Zebulon mais un clin d’œil chambreur au look vestimentaire du chanteur à ses débuts: une dégaine de zèbre. Cette configuration bancale permet au groupe de reprendre la route du studio Metro Sound de Mansbury sous la houlette de Pete Hinton, producteur des mythiques Wheels of Steel et Strong Arm of the Law de Saxon. Hinton, peu motivé laisse l’équipe un peu livrée à elle-même et c’est là comme souvent que le concours d’un homme invisible est précieux; il s’agit de Crave Rockersmith dit Rocky Smith, fan omniprésent qui n’a jamais compté ni les coups à boire, ni les heures passées sur les lights et la console. L’enthousiasme de ce garçon sera une nouvelle fois d’un concours essentiel dans ses heures décisives.

West Midlands, fin du road-trip: loin devant le Black Country cher à Glenn Hugues, le clou de la visite guidée est bien entendu Birmingham, chef lieu de la région et fief de l’incomparable Black Sabbath. Le cadre est bien posé et les comparaisons ne feront que pleuvoir à l’écoute de ce premier LP de Witchfinder General. En cherchant, on trouve facilement et il est évident que la soixantaine de compos du Black Sabb’ Mark I a ici une influence considérable. Le morceau Death Penalty use d’un maximum de références à son glorieux ainé. Free Country nous ressert également une formule aux airs de déjà-vu, l’impression d’entendre le riffing de Paranoid remonté à l’envers se fait sentir. Surtout, la principale ressemblance entre les deux entités vient de la voix de Zeeb, dont les intonations évoquent fréquemment celles du Madman, moins habitées toutefois.

Cependant, on n’a pas affaire à un simple tribute band et l’écoute de l’album laisse paraître une personnalité propre aux protégés de Paul Birch. Comme souvent, avec cette scène NWOBHM, il y a beaucoup de spontanéité et de plaisir de jouer qui émergent de l’ensemble. Phil Cope nous sert ici un grand nombre de soli de qualité, des ritournelles mémorisables et bien ficelées. Le R.I.P final est par contre assez mal fichu; en voulant trop en faire et proposer moultes idées on ne tient pas forcément une chanson. Ce R.I.P marque aussi une limite pour Zeeb, le frontman s’épuise désagréablement dans les aigus. Un pic est sans doute atteint avec l’excellent Witchfinder General, titre d’une simplicité biblique qui sait se faire terriblement efficace. No Stayer sonne plus Hard Rock commercial avec ses lyrics qui semblent empruntés à Kiss. L’entêtant Burning a Sinner envoie sans davantage de prise de tête: « Singing burn her sins – Burn her pride – Burn her till she dies », du tout bon. On n’insistera pas trop par ailleurs sur les paroles des Anglais, le chanteur-parolier ne concourrait pas pour le Nobel de littérature 82. Ainsi, on passera vite sur ce navrant extrait du texte Free Country: « Lines of speed on a mirror face – Sniff it up trough a biro case – Heroin is for the hero – It’s a killer, you gotta say no”. Mieux vaut sourire et se montrer indulgent envers ces jeunots plein de trouvailles.

En un temps béni où Albion, pas si perfide que ça était la Terre d’élection d’une scène prodigieuse de créativité, Witchfinder General et son premier opus ne se sont pas imposés comme des incontournables. Le groupe de Stourbridge signe toutefois un bel effort garanti sans adjuvant ni conservateur, obtient un parfum de scandale grâce à sa sulfureuse cover alors commentée dans les tabloïds et son Heavy gagne une postérité de précurseur du Doom sur fond de malentendu! Reste une œuvre de qualité qui ne se démarque peut-être pas assez clairement de la bande de Tony Iommi. Personnellement, ce disque a bien vieilli et le voyage lui a profité: une belle pépite gavée de fraîcheur finalement plutôt conforme au courant Musical NWOBHM.

7 Commentaires

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swit35 - 03 Décembre 2017:

Tres instructive chronique de cet album influent pour tout le revival moderne... comble pour un groupe quasi inconnu dans les années 80... Culte désormais. je ne peux m'empecher de penser aux similitudes vocales rarement relevées avec un certain Vince Neil sur Too Fast for Love, sans parler du grain de certains riffs que Mick Mars n'aurait pas démenti... enfin quand on est collé à un ressenti on a du mal en s'en défaire !

choahardoc - 04 Décembre 2017:

Merci pour  ces comparaisons qui font mouche! Je n'avais pas songé à ces références pertinentes. 

Miskatonic - 04 Mai 2020:

Je me permets de relever un point de ton texte. Pentagram était loin de faire encore ses gammes lorsque Witchfinder General s'est formé en 79. La bande à Liebling, ça remonte à 71, sous des noms parfois différents : Macabre, Virgin Death, Wicked Angel ou Death Row, dont la démo All Your Sins sortie en 82 balance déjà le répertoire heavy doom classique de Pentagram, bien avant son premier album de 85. Et entre 71 et 82, Pentagram a sorti un paquet de single et écrit près d'une centaines de morcifs dont on peut entendre les meilleurs représentants sur les fabuleuses compilations First Daze Here 1 et 2. Et à leur écoute, on comprends bien que Pentagram, loin de faire ses gammes en 79, était déjà responsable de superbes titres estampillés heavy rock doomy bien avant que Witchfinder General ne commence à composer quoique ce soit. Voilà, c'était pour ajoiuter une petite précision sur la Ram family, qui pour moi, est le précurseur des précurseurs... derrière Black Sab ^^

choahardoc - 08 Mai 2020:

Très pertinent com' Miskatonic. Je n'ai plus qu'à étudier et écouter un peu (beaucoup si j'accroche) les prémices du early Pentagram. Ton intervention complète bien le contexte, donc merci pour ces précisions de connaisseur.

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