Death Might Be Late

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9/20
Nom du groupe Sudden Flames
Nom de l'album Death Might Be Late
Type Album
Date de parution 2009
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Son of Doom
2. Bewitched Boat
3. The Piper (Hymn of Sorrow)
4. Nativitas in Tenebris
5. Wonderland No More
6. Hell Patrol (Judas Priest Cover)
7. SuddenFlames
8. 'Till the End
9. A Curse in a Town
10. The Headless Horseman
11. Van Garret's Requiem

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Sudden Flames


Chronique @ AlonewithL

04 Mars 2013

Certains groupes produisent du rêve, d’autres du cauchemar.

La mort, on la souhaite tous le plus tard possible. L’homme préfère souffrir que mourir comme le disait Jean de La Fontaine. Il sera malheureusement question de souffrance avec le premier album d’un groupe de power metal en provenance de la belle province québécoise. « Death Might Be Late » est le pur produit du combo « SuddenFlames ». En effet, les membres se seront investis pleinement dans la réalisation de leur produit, de leur tout premier né, jusqu’à s’atteler eux-mêmes dans leurs propres studios à l’enregistrement et au mixage du dit album. Il aurait sans doute été plus judicieux de demander les services d’un véritable professionnel en la matière, car l’auditeur ne tardera pas à s’indigner des défaillances sonores qui pollueront son écoute. Mais, il n’y a pas que cela. Certains choix du groupe apparaîtront plus que malencontreux. Et pourtant, on retient qu’ils ont voulu se démarquer d’une scène power metal canadienne à forte tendance mélodique. Certains groupes produisent du rêve, d’autres du cauchemar.

L’album aurait pu tranquillement prendre ses marques sur un instrumental nous mettant l’eau à la bouche, le groupe aura préféré se jeter de suite dans le bain avec son « Son of Doom », qui nous déconcerte par ses sonorités irritées. On retiendra déjà qu’ils se tentent à un power metal testostéroné très emprunt à celui de leurs confrères allemands. Ils se démarquent ainsi des formations québécoises de power tels que « Forgotten Tales », « Instanzia », « Icewind » piochant eux davantage du côté des nordiques finlandais. Il sera pourtant question de mélodies sur l’hymne « The Pipper », et comme un heureux hasard nous croisons la route de Sonia Pineault de « Forgotten Tales », invitée pour l’occasion. Le chant plus posé de Jean-Robert Letarte, proche cette fois d’un Mathias Blad de « Falconer », se laisse volontiers mieux capter que dans ses autres prestations où il est plus souvent à la ramasse aux côtés des autres participants. On devra faire impasse sur le bourdonnement maladroit des guitares à la fois sur ce titre mais aussi sur beaucoup d’autres. Seul Eric Vaillancourt semblerait sortir occasionnellement son épingle du jeu sur quelques solos, notamment sur le titre éponyme « SuddenFlames » ; titre qui ne parvient pourtant pas à se démarquer malgré sa fougue, faute à une perte de fluidité et une fuite en longueur très vite lassante.

Globalement l’album souffre de titres poussifs et peu entrainants. Face à l’inconfort qu’ils nous procurent, on se retrouve parfois à hésiter entre faiblesse technique et défauts dus à la production, ou peut-être même les deux. Il leur est par contre impardonnable d’avoir introduit ces gargouillis sans profondeur, prétants à rire, qu’ils ont osé nommer « death vocals » sur leur livret, cela au gré des pistes et au petit bonheur la chance. Il apparait flagrant que Sébastien Latulippe ne maîtrise aucunement l’art du growl. Ce sera d’ailleurs une des raisons du naufrage de « Bewitched Boat ». Hormis ces points de déconsidération, « SuddenFlames » se distingue par des inspirations aux monuments que sont « Helloween », « Gamma Ray » ou encore « Judas Priest ». On retient d’ailleurs un curieux mélange original entre « Helloween » et « Judas Priest » sur « Wonderland No More ». Mais ça ne réussit pas à faire transcender le morceau, tout juste à faire partir à l’assaut les guitaristes qui retrouveraient là un regain de force. La puissance des guitares parviendra toutefois à donner de l’élan au morceau heavy speed « Nativitas in Tenebris ». Même hasardeux par instants, les effusions nous procurerons un peu d’entrain. Il n’en sera malheureusement pas question pour la reprise de « Hell Patrol », chanson originairement issue de l’album « Painkiller » des Priests. Mollassonne, à peine appliquée, comme l’est « ’Till the End » en fin de compte. Avec la perte de volume des guitares on en retient uniquement de la fadeur.

En plus d’avoir une pochette affreuse, le reflet du contenu si on ose dire, « SuddenFlames » est loin de mériter les encouragements que l’on donne sans complexe et affectueusement à ses compatriotes « Forgotten Tales » ou l’humble mais redoutable « Instanzia ». « Death Might Be Late » ne nous procure aucun réel plaisir, que de la frustration. Il serait injuste cependant de faire impasse sur l’un des atouts du disque, laissé en toute fin, comme un dernier recours face à l’irrésistible et dure sentence qui plane au-dessus de leurs têtes. Trois pistes sont consacrées à la légende du cavalier sans tête. Deux d’entre-elles sont en fait des titres instrumentaux tenus par les claviers et nous donnant une vision effrayante mais beaucoup plus alléchante de la formation. Il est par contre dommage que le cadre soit plus beau et imposant que le tableau en lui-même, intitulé sobrement « The Headless Horseman ». Sans être désarçonné, c’est nettement moins bien travaillé. Dissonant, d’un dynamisme bancal, loin du réalisme attendu. Le chant et les chœurs, plus entreprenants, font cependant une meilleure impression. Cette histoire du cavalier sans tête aurait pu être décisive. « SuddenFlames » aurait eu tout à gagner à créer un véritable album concept autour de ce personnage ou du moins de consacrer des pistes supplémentaires, car trois titres dont un seul n’est pas un instrumental d’une durée inférieure à deux minutes, ça fait un peu ridicule.


Dans la musique Metal, la Mort est pour ainsi dire chez elle, entretenue par des milliers de serviteurs tous de noir vêtus. Ils la glorifient, en font des poèmes, racontent ses épopées. Mais à titre personnel, notre mort, on la souhaite le plus tard possible. On a beau l’adorer, la couvrir de mille fleurs ou de sang d’innocents, feindre de s’en moquer, ou même encore de l’ignorer, chaque mortel craint de voir la pénombre de ses orbites. C’est le guerrier invisible, infaillible et éternel, celui dont personne ne peut corriger. « SuddenFlames » est loin de se révéler infaillible ou éternel. Il pourrait bien demeurer invisible aux yeux de tous. Il aurait de bonnes raisons de craindre la mort, sa propre mort prématurée. Personne ne sera dupe face à la piètre performance de nos artistes. « Death Might Be Late » ne contient pas suffisamment de qualités pour combler ses nombreuses maladresses. Néanmoins, tout n’est pas perdu pour eux, nous ne sommes qu’à la première pièce du projet. Un second album, « Under the Sign of the Alliance », devrait normalement sortir en 2013. Implorons la mort afin qu’elle leur offre une autre chance. Réveillez-vous !

08/20

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