La Pologne a toujours été un vivier inépuisable de formations extrêmes, ce n’est un secret pour personne. Cependant nous ne sommes pas ici pour parler d’un énième groupe lambda. En effet
Masachist apparait comme le All Stars Band polonais et laissez moi vous expliquer pourquoi. Le groupe se forme en 2005 sous l’impulsion de deux hommes, Trufel (Chant, guitare) ayant déjà servit dans les rangs de formations comme
Azarath,
Yattering ou encore
Shadows Land et Dariusz « Daray » Brzozowski (batterie) qui lui a déjà joué dans
Vader,
Vesania ou encore
Pyorrhoea, rien que ça ! Nos deux compères sont ensuite rejoints par Aro (
Shadows Land) à la guitare et Heinrich (
Vesania) à la basse. Il faut enfin, pour compléter le tableau d’honneur, ajouter au chant
Pig qui ne s’avère être autre que Wojciech «
Sauron » Wasowicz, c’est-à-dire le premier chanteur de
Decapitated. Ainsi, suite à une première démo sortie en 2007, le combo sort enfin son premier album en l’année 2009 sous la houlette du label polonais
Witching Hour Productions. Le premier assaut est dénommé «
Death March
Fury ».
Avec un tel line up les surprises quant au style pratiqué sont plus que réduites. Vous n’y échapperez donc pas, nous avons ici bien à faire à du brutal death metal sauce polack. Un brutal death carré, relativement technique, très rentre-dedans et agressif. Les neuf cartouches (je met volontairement de côté les deux titres bonus de la démo) de «
Death March
Fury » sont relativement courtes mais très intenses. Le rythme ne redescend quasiment jamais si ce n’est sur « Open the
Wounds » ou sur l’implacable « Appearance of the Worm », lourd et imposant tel un panzer arrivant lentement sur le champ de bataille sans que quiconque ne puisse l’arrêter.
Daray blaste à tout va, donnant l’impression d’une mitraillette ininterrompue arrosant inlassablement l‘auditeur. Cependant son jeu ne se limite pas à martyriser ses fûts bien au contraire. Il change souvent de tempo et cela s’entend, permettant ainsi d’éviter une certaine lassitude rythmique. Les riffs des six cordes d’Aro et Trufel sont lourds et sans répit pour l’adversaire tout en ne délaissant pas un certain groove. Notons également la présence de nombreux solos d’assez bonne qualité comme sur « Malicious Cleansing », « Open the
Wounds » ou encore « Unveilling the Grave » apportant un peu de fraicheur au milieu de cette déferlante de brutalité. Même si le groupe mise grandement sur la puissance et la rapidité d’exécution, les mélodies n’en sont pas pour autant mises à l’écart et ce par l’intermédiaire des solis précédemment cités. Pour ce qui est des influences les noms qui me viennent immédiatement à l’esprit sont
Vader et dans une moindre mesure
Deicide.
Pig s’en sort avec les honneurs lui aussi, poussant la chansonnette de fort belle manière, toujours avec ce grain de voix rauque et puissant. Il laissera tout de même sa place à un invité de marque, j’ai nommé le grand Ross Dolan (
Immolation) sur « Open the
Wounds » où le new yorkais s’en sortira honorablement, marquant clairement le morceau de son empreinte vocale unique. Notons également la présence d’une piste («
Death Shall March … ») instrumentale, presque expérimentale qui clôt l’album de manière apocalyptique mais posée, comme le vent soufflant sur le no man’s land après une sanglante bataille.
Comme son titre et la pochette l’indiquent, l’album parle de la guerre et de la destruction mais les paroles se concentrent également sur les faiblesses de la civilisation humaine. Nous devons d’ailleurs tous les textes à Michal « Brezniev » Spryszak ayant déjà travaillé sur certains opus de
Yattering.
Pour ce qui est de la production, je dirais simplement qu’elle est à la hauteur des compositions, ce son imposant et compact servant à merveille les neufs balles contenues dans le premier chargeur de
Masachist.
«
Death March
Fury » apparait donc comme un bon album de brutal death, court (33 minutes) mais intense. Il régalera sans aucun doute les amateurs du style polonais mais également les fans de brutal death metal en général. Il ne pourra cependant pas s’élever davantage au sein de la scène car, en dépit de bons morceaux, d’excellents musiciens et d’une puissance d’exécution remarquable, l’originalité lui fait encore défaut. Reste donc à espérer un surcroit d’innovation pour les productions à venir, car hormis cela, l’escouade
Masachist à déjà tout dans sa sacoche. Rompez !
15/20
33 minutes c'est largement suffisant pour du Death qui arrache comme ça, si on prend Deicide, les albums oscillent entre 25 et 30 minutes et c'est parfait.
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