Death Embraces You All

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17/20
Nom du groupe Morke (NOR)
Nom de l'album Death Embraces You All
Type Album
Date de parution 30 Janvier 2018
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 My Desolate Lair
 06:19
2.
 Death Embraces You All
 05:01
3.
 Lost in the Darkest Veil of Tragedies
 05:33
4.
 Insanity
 06:24
5.
 A Rosary's Lie
 05:10
6.
 The Dark Prophecy
 05:35
7.
 The Rose on Our Tomb
 05:09
8.
 Sorgens Vred
 04:51
9.
 Conquered by the Thorns
 05:58
10.
 Obscure Desire
 06:15

Durée totale : 56:15

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Morke (NOR)


Chronique @ ericb4

01 Fevrier 2019

Une œuvre aussi pénétrante qu'intrigante ; Ou l'art de savoir jouer des contrastes...

Evoluant à contre-courant de nombre de ses homologues, ce combo norvégien créé en 2015 par le compositeur, pluri-instrumentiste et growler Stig Johansen (ex-The Sins Of Thy Beloved, ex-Savn) avec sa femme, la parolière et frontwoman au cristallin grain de voix Suzanne Dahle Johansen, nous immerge au cœur d'un projet original largement influencé par le rock'n'metal atmosphérique gothique des années 90, et donc nourri de sonorités old school. Aussi, des sources d'influence aussi éclectiques que Tristania, Draconian, Silentium, Theatre Of Tragedy, Trail Of Tears, All About Eve parsèment cet introductif album full length dénommé « Death Embraces You All ».

Ce faisant, on effeuille une pléthorique auto-production où s'égrainent 10 pistes (dont quatre des cinq singles réalisés en 2017) sur un ruban auditif généreux de ses 56 minutes d'un propos à la fois avenant, enivrant, empli de mystère et de noirceur, calé sur le classique schéma oratoire de la Belle et la Bête. En dépit d'un persistant sous-mixage des lignes de chant et de sonorités parasites émaillant la rondelle, la qualité de l'enregistrement compensera en partie ces irrégularités. C'est dire que le voyage qui attend le chaland s'effectuera sans encombres...

Dans ses passages les plus vitaminés, le duo nous convie à un frissonnant paysage de notes, le plus souvent à la saveur dark gothique, avec quelques effets de contraste bien amenés à la clé. Aussi, un tympan déjà sensibilisé aux vibes de Draconian sera-t-il naturellement attiré par les growls caverneux, les riffs roulants, les soudaines accélérations et les violoneuses oscillations samplées exhalant des obscurs up tempi « My Desolate Lair », « Lost in the Darkest Veil of Tragedies » et « Obscure Desire ». En outre, à chaque fois, un joli effet de clair-obscur nous est octroyé, les limpides inflexions de la sirène donnant le change aux growls caverneux de son comparse. Dans cette dynamique, tous deux évoluant au sein d'une gorgonesque ambiance et calés sur un épais riffing et une basse vrombissante, le ténébreux « A Rosary's Lie » tout comme l'inquiétant « The Dark Prophecy » nous imprègnent parallèlement de leurs délicates modulations synthétiques, et ce, tout en suivant un cheminement d'harmoniques finement ciselé.

Dans cette veine, d'autres espaces d'expression s'avéreront plus engloutissants encore, sans pour autant nous débouter, loin s'en faut. Ainsi, on retiendra l'énigmatique « Death Embraces You All » , à mi-chemin entre Tristania et All About Eve, pour ses cycliques et truculentes ondulations synthétiques, qui nous renvoient d'un coup d'un seul quelque vingt-cinq ans en arrière. Un poil plus percutant, « Sorgens Vred » ne se révèle pas moins chaotique, et rarement une éclaircie vient laver le ciel de ses épais nuages couleur d'ébène. Le sang ne se glacera pas moins sous le joug du sombre et ''draconien'' mais prégnant « Insanity ». Mis en exergue par un couple mixte bien habité, l'instant jouit d'un insoupçonné effet de contraste entre ses couplets torturés et ses entêtants refrains. On regrettera cependant une fébrile tenue de note en voix de tête de la part de la frontwoman.

Parfois, le combo ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, comme pour mieux nous retenir. Ce qu'illustrent le sulfureux et non moins tortueux mid tempo syncopé « The Rose on Our Tomb » et l'intrigant mid tempo progressif « Conquered by the Thorns ». A mi-chemin entre Draconian et The Gathering, pourtant empreints de noirceur, ces deux instants privilégiés évoluent sur une élégante et sinueuse assise violoneuse. Dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure, une fois encore, les claires patines de la déesse font écho aux growls ombrageux de son acolyte, pour un résultat des plus saisissants. Une manière originale de faire cohabiter le Yin et le Yang.

Au final, on parcourt une œuvre aussi pénétrante qu'intrigante, abondant en effets de contrastes atmosphériques et vocaux, qui nous renvoie à un passé magnifié en sonorités surannées, propres au rock'n'metal gothique des années 90. On aurait cependant souhaité une ingénierie du son moins lacunaire, des exercices de style plus variés et une meilleure tenue de note en voix de tête de la part de la frontwoman. Parfois tapis dans l'ombre de leurs maîtres inspirateurs, nos deux acolytes ont su néanmoins s'en affranchir pour apposer leur sceau sur la plupart de leurs compositions. Pour un premier jet, et en dépit de ses irrégularités, nos compères s'en sortent donc honorablement, allant jusqu'à à nous retenir, parfois un peu malgré nous. Bref, une formation à suivre de près...

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