Laisser distraitement vagabonder son attention sur
Dear Sanity, premier véritable album des Américains de
Lavalle, n'empêche nullement de mesurer l'une des qualités les plus respectables de ce groupe. Rapidement l'esprit critique se fixe et constate, en effet, que, bien que très enclins à écrire de la musique très mélodique, ces artistes ne négligent cependant jamais la composante la plus aiguisée de leur
Hard Rock. En d'autres termes, si
Lavalle échafaude ses morceaux en puisant de nombreuses parties de ses constructions au cœur de l'A.O.R ou du
Hard-FM, deux genres à la douce musicalité harmonieuse, il n'en délaisse pas pour autant l'aspect le plus énergique de sa musique. Ici donc point d'amabilité délicate et esthétique sans qu'un riff de guitare effilé, et dynamique, ne soit proche ou présent.
Il résulte de cette démarche un
Hard Rock très Mélodique dont la parenté avec des groupes tels qu'
Evidence One ou
Eden's Curse est manifeste (le contraire eût été étonnant étant donné que Carsten Schulz, Ramy Ali et Paul Logue, sévissant ici respectivement en tant que chanteur, batteur et bassiste, sont issus de ces deux formations). Un propos qui pourra aussi exprimer quelques affinités communes avec d'autres formations. Toutefois, bien que réelles, ces similitudes-là seront moins patentes. S'agissant de ces cousins plus lointains citons néanmoins
Frontline ou
Lionsheart. Mais aussi
Harem Scarem. Ou encore
The Poodles. Voire même,
Bon Jovi du temps de sa splendeur aujourd'hui disparue.
Quoi qu'il en soit et au-delà de cette union sacrée, louons aussi les qualités d'un chanteur, au timbre particulièrement adéquat pour ce genre de démonstration. Chacune de ses interventions, tantôt écorchés et tantôt plus posées naviguant quelques parts entre celles de David Glenn Eisley (
Giuffria, Dirty White Boys…) et celles de
Jon Bon Jovi (
Bon Jovi), est pertinente.
Par ailleurs, il nous faudra également saluer les performances du guitariste Eddie LaValle qui donne vigueur et tenue à ce disque. L'instrumentiste nous gratifie, de surcroît, de quelques soli très intéressants.
Bien évidemment, il faudra encore insister sur le fait que ce groupe demeurera ancré en des attitudes dévolues à la musicalité suave, certes, très prégnante mais contrastées par la fermeté de guitares très présentes. Et ne pas perdre de vue qu'il ne s'agira ici ni de Heavy, ni même de
Metal. L'auditeur devra donc s'armer d'indulgence et juger en toute connaissance de cause. Et ce d'autant plus s'il est réfractaire à l'ensemble des formations les moins âpres évoquées jusqu'alors.
Fort de toutes ces considérations, des pistes comme Fading Like the Sun,
Cry of the
Wolf,
Smoke and Mirrors ou encore Rock the World seront très séduisantes. Tout comme les plus intimistes et plus suaves One Day at a Time et The Lucky Ones.
Dear Sanity est donc un disque attrayant auquel il serait judicieux d'accorder un peu d'attention, et de temps, pour peu que l'aspect mélodique d'un art mélodieux par définition ne vous effraie pas, ou peu.
tu es dur cet album est franchement bon!
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