A la pointe Sud-Est de l'Irlande, les petites villes presque voisines de Wexford et de Waterford abritent en leurs seins quatre jeunes gens qui, visiblement, étaient habités par un désir dévorant. Ce rêve fou qui hantait chacun de leurs instants, chacune de leurs actions, chacune de leurs pensées, étaient clairs : ils voulaient être
Metallica à la place de
Metallica. Pour concrétiser cette ambition folle, ils ont tout d'abord appris à jouer chacun de leurs instruments respectifs avant de se réunir en 2013 sous le nom évocateur de
12 Gauge Outrage. Là ils ont commencé à composer leurs premiers titres. L'année suivante sortent deux singles auto-produits,
About Time et
Bleed for Us. En 2016, le temps est venu de la consécration. Celle qui accompagne le premier véritable album escorté par les trompettes de la renommée.
Deadly Sins est le nom de ce premier disque entièrement composé par son guitariste Richard Harpur et son guitariste chanteur Claran Byrne.
Le sujet principal de cet opus est les sept pêchés capitaux. Chaque morceau est donc un chapitre consacré à l'un d'entre eux (
Avarice, envie, luxure, gourmandise...). Un thème déjà maintes fois abordé sur lequel, malheureusement, la formation gaélique n'aura pas grand chose de neuf à dire.
Cela dit, en étant un poil cynique, on pourrait dire que ce manque d'originalité s'agissant du propos abordé va tout à fait de pair avec l'impuissance de ce collectif à produire autre chose que ce Heavy Thrashy dépourvu de ses aspérités les plus incisives et dans la plus pure tradition de celui de Lars Ulrich et de ses petits camarades depuis ce fatidique Black album de 1991. Et en étant carrément méchant on pourrait également dire qu'avec un concept basé sur les sept vices les plus vils de l'humanité, nous n'aurons pas à subir plus que sept morceaux.
En même temps le terme "subir" sera sans doute un peu exagéré s'agissant de ces pistes puisqu'on ne pourra pas réellement parler de souffrance, ou de frustration, concernant leur écoute. Non, à dire vrai, on songera davantage à de l'ennui face à ces mornes plaines infranchissables aux pâleurs fades et insipides à perte de vue.
Envy -
Fallen, Wrath -
Bleed for Us et
Gluttony - Eulogy se succèdent sans que jamais aucune émotion ne vienne nous ébranler. Et lorsque Pride -
Deadly Sins, un instrumental interminable de plus de 5 min y parvient enfin, c'est pour mieux nous plonger dans la consternation. Cela dit, ce dernier aura au moins l'avantage de nous épargner ces chants décidément bien trop proches de ceux de James Hetfield.
Deadly
Sin est, en définitive, un album exsangue de la moindre idée propre, du moindre trait de caractère, du moindre sillon, même infime, susceptible de nous faire ressentir autre chose qu'un désespoir aussi profond qu'un abîme.
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