Deadboys in Trash City

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16/20
Nom du groupe Alleycat Scratch
Nom de l'album Deadboys in Trash City
Type Album
Date de parution 1993
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Stilletto Strut
2. Take a Bite (Outta Me)
3. Cats Got Your Tongue
4. Soul Survivor
5. Sexual Addiction
6. Love Sick Junkie
7. Cheap City Thrills
8. Roses on My Grave
9. Trash City
10. Plastic Dolls

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Alleycat Scratch


Chronique @ adrien86fr

28 Octobre 2011

‘Cause I’m a love sick motherfucking junkie

Sens aigu de l’esthétisme, controverse, prépondérance du rendu visuel, provocation, auto suffisance, hédonisme exacerbé, rejet de la bienséance, attitudes bad ass incontestables ; de nombreux aspects communs sembleraient faire se rapprocher le sleaze rock et le cinéma classé X dans l’esprit de l’amateur de sous cultures populaires situées en marge du politiquement correct et des discours pseudo-moralisateurs des religieux, droit-de-l’hommistes et autres culs bénis par excellence n’ayant jamais rien à se reprocher mais s’avérant cependant toujours enclins à donner des leçons autour d’eux quand on leur demande de se taire. Si on connait l’investissement passé de l’inénarrable Steve « Sex » Summers du mythique Pretty Boy Floyd dans l’industrie lucrative du divertissement pour adultes notamment à travers ses casquettes d’ex-impresario de l’actrice pornographique Chantz Fortune et d’ancien co-gérant avec son frère Mitch du strip club Gotham City de Canoga Park en banlieue nord de Los Angeles, le groupe Alleycat Scratch peut se targuer quant à lui d’avoir carrément participé à un film interdit aux moins de 18 ans en signant la bande originale et en apparaissant en chair et en os dans « Back Door to the City of Sin » (1993) de Christopher Alexander mettant en scène les sublimes Christina Dior et Tiffany Mynx entre autres.

Alleycat Scratch nait à Salt Lake City sous le patronyme de Parris à la fin de l’année 1989 au cours d’une soirée rock n’ roll entre les murs du club Uncle Albert’s autour du vocaliste Diesel Dave, du guitariste Justin Sayne, du bassiste Ryan Sharp et du batteur Dave Largent alias Thumper. Après s’être rebaptisé Alleycat Scratch et avoir promptement quitté la capitale mondiale du Mormonisme pour rejoindre la Californie et plus précisément San Francisco, le combo subit d’innombrables changements de personnel avant de réaliser qu’Hollywood constitue le seul et unique endroit ou Alleycat Scratch puisse vivre et s’épanouir tel un poisson dans l’eau. Entité intégrante et remarquable de la scène bubblegum glam metal locale aux côtés des légendaires Heart Throb Mob, Big Bang Babies, Glamour Punks et autres Queeny Blast Pop, Alleycat Scratch voit finalement son line up se stabiliser autour des dénommés Eddie Robison derrière le microphone, Devin Lovelace à la six-cordes, Bobby « Boa » Dias à la guitare basse et enfin Robbi Black derrière les fûts. A cause de la désuétude du sleaze rock/hair metal et l’avènement pseudo messianique du grunge, Alleycat Scratch cherche activement mais ne trouve aucun label professionnel à même de presser et de distribuer son premier album. Qu’à cela ne tienne, une bonne âme répondant au nom de Sheli Leigh qui n’est autre que la manager du groupe puise dans ses deniers personnels pour permettre au quatuor underground d’éditer en 1993 un premier full length autoproduit intitulé « Deadboys in Trash City » sur le pseudo label Kick Your Cat Records.

Il ne suffit que d’une enveloppe à bulles estampillée U.S. Postal Service déposée par une ravissante préposée de la Poste dans sa boite aux lettres démantibulée pour considérer la journée à venir comme des plus magnifiques et indescriptiblement empreinte de cette petite atmosphère positive en plus qui fait que l’on se surprend parfois à penser que l’existence possède malgré tout ses petits charmes indéfinissables. Que dire dès lors si la galette contenue dans l’enveloppe s’avère être une véritable petite bombe honteusement sous-estimée de sleaze rock des plus efficaces et jouissifs qui justifierait très largement son prix d’achat on ne peut plus onéreux en pressage d’origine s’il vous plait ? Une introduction rythmique tribale ainsi qu’une incantation vocale mystique suivies d’un « check this out motherfuckers !!! », voici qu’Eddie Robison met l’auditeur au parfum ; « Deadboys in Trash City » va constituer un petit voyage sans véritable retour dans les bas fonds de la décadence rock n’ roll et des plaisirs faciles et artificiels du Sunset Boulevard désabusé du début des infâmes années 90. Le premier morceau de l’album « Stilletto Strut » est une petite tuerie de sleaze rock énergique et inspiré qui dégage d’une façon indescriptiblement jouissive un feeling particulièrement bien en phase avec les émotions qu’Alleycat Scratch souhaite certainement susciter chez les rares privilégiés qui possèdent et écoutent le premier opus d’un combo qui à l’image de nombre de ses semblables aurait indiscutablement mérité beaucoup plus de reconnaissance que celle inhérente à son quart d’heure de gloire de 1993 à la sortie de l’opus. Puissante et empreinte d’un caractère brut de décoffrage lui seyant à merveille, la production de cette première offrande sleaze s’avère être on ne peut plus bluffante pour celle d’un release autoproduit et permet à des morceaux tels que les excellents « Take a Bite (Outta Me) », « Cat’s Got Your Tongue », « Love Sick Junkie » et autres « Cheap City Thrills » de donner à l’auditeur une véritable leçon de rock n’ roll faisant la part belle aux descentes de bouteilles de Jack Daniel’s les unes après les autres, aux sniffages de lignes de poudre blanche ainsi qu’à l’enfilage initiatique tel des perles de nacre de groupies pré pubères décérébrées en mal de sensations fortes et d’affirmation sexuelle. Doué d’un timbre vocal que l’on qualifiera de bad ass à même d’humidifier aussi vite que l'éclair le sous vêtement inférieur de tout individu ovairisé normalement constitué et collant accessoirement de façon optimale au sleaze rock orthodoxe d’Alleycat Scratch, le classieux et charismatique Eddie Robison contribue indéniablement à porter la personnalité du quartette originaire de Salt Lake City vers le haut et ce pour le plus grand plaisir d’un auditeur dès lors possédé par l’aura irrationnelle dégagée par cet authentique gang de motherfuckers glamour et destroy.

Frappant d’homogénéité et marqué d’une cohérence remarquable conférant à son ensemble une personnalité forte et racée, « Deadboys in Trash City » fait partie de ces trop rares albums constituant un tout absolument indissociable et non une vulgaire succession de morceaux placés pêle-mêle les uns à la suite des autres sans véritable sens logique et pertinent. Effectivement, le premier effort d’Alleycat Scratch s’écoute et s’apprécie à juste titre d’une seule et unique traite dans un contexte approprié dont l’auditeur concerné se doit être le seul instigateur. Bien que l’atmosphère générale de la galette se veut être hédoniste et larger than life à souhait, « Deadboys in Trash City » présente également un aspect plus réfléchi mais ne menaçant en rien sa cohérence précédemment louée notamment à travers l’excellentissime « Soul Survivor » et la ballade mélancolique « Roses on my Grave » dont le thème lyrique rappelle celui de « Red Rose » du très bon « Things You’ve Never Done Before » de Roxx Gang, sans parler de son introduction de guitare acoustique indubitablement pompée sur celle de sa consœur « Blind Faith » de l’album « Cherry Pie » de l’immuable Warrant paru trois ans plus tôt. Malgré son affiliation des plus compréhensibles à la scène bubblegum glam metal compte tenu de sa chronologie et de l’accoutrement vestimentaire et stylistique des transformistes Robison, Lovelace, Dias et Black, Alleycat Scratch constituerait plutôt un combo de sleaze rock énergique et orthodoxe ayant finalement peu de points en commun avec des entités telles que Heart Throb Mob ou encore Penny Lane s’avérant être beaucoup plus modérés et innocents dans leurs lyrics et attitudes que ne le sont nos quatre putes rock n’ roll lipstickées dont les paroles de « Sexual Addiction » et la participation au film pornographique « Back Door to the City of Sin » de Christopher Alexander notamment parlent pour elles-mêmes. Réaffirmant son identité intrinsèquement musicale hard rock dénué de la moindre trace de punk structurellement parlant au contraire de nombre de ses contemporains de l’underground bubble glam de son époque, Alleycat Scratch tire sa révérence avec les justement très rock n’ roll « Trash City » et autres « Plastic Dolls » qui ne laissent planer aucun doute quant au style au sein duquel officie ce groupe de légende au visuel et à la musique irréprochables. Hats off to you love sick motherfucking junkies !

Inspiré et ultra efficace, objet d’un hard rock sleaze ultime et sans concession aucune ; ce « Deadboys in Trash City » de l’injustement trop méconnu Alleycat Scratch est à considérer de façon quasi indiscutable tel un chef d’œuvre de la scène glam underground hollywoodienne du début des sombres années 90. Flirtant dangereusement avec la perfection tant au niveau visuel que purement sonore, ce premier release autoproduit dégage une énergie, une fureur incomparable qui devrait obligatoirement émaner de tout debut album qui se respecte. Marqué indélébilement du sceau de l’authenticité et d’une attitude sleaze outrancière, « Deadboys in Trash City » ravira indéniablement les amateurs de hard rock sexualisé et subversif assoiffés de raretés et de nouvelles découvertes. Porteur d’un charme souterrain immuable et inconditionnel, Alleycat Scratch mérite incontestablement de revoir la lumière en ces temps perfides de consensualisme culturel. Original et désormais indispensable ; « Deadboys in Trash City » d’Alleycat Scratch.

2 Commentaires

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ZazPanzer - 29 Octobre 2011: Deux chroniques par jour ! Attention au surmenage ;-)
Dans les musiciens ayant participé à des films X, on peut rajouter Lemmy qui a eu le privilège, si je ne m'abuse, de jouer dans un des films de John Bobbit, le mec qui s'est fait couper par sa femme, recoudre et qui a essayé de devenir une pornstar.
Encore un groupe à découvrir !
 
Leviathan777 - 23 Novembre 2011: D'accord avec vous deux. Cette album est excellent! Dans mon top 10 des meilleurs albums de glam-metal (ben disons dans mon top 15). Même si le groupe ressemble à Faster Pussycat à presque tout les niveaux.
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