Hypokras, voilà un nom qui fleure bon le Death
Metal (et qui me semble-t-il fait référence à une très vieille boisson alcoolisée). En tout cas, même si cet album est très court (7 chansons et une instru), on peut dire qu'il est intense.
Globalement, on a affaire à un Death typé old school, mais avec quand même une touche moderne. Par-ci par-là, on peut percevoir quelques touches thrash dans certains riffs, mais l'ensemble sonne très sombre, avec notamment un son de guitare brut et grésillant, qui n'est pas sans rappeler le son old school suédois. D'ailleurs il semblerait que ce son ait été obtenu sur un ampli 30 watts (!!!).
Et ce n'est pas la seule surprise technique de cet album, puisque la batterie est en fait une boîte à rythmes. Enfin, l'album dans son ensemble semble avoir été enregistré par Stéphane Elkine, chez lui, dans son home-studio... Quand on entend le rendu final, on se demande comment font certains groupes que je ne nommerai pas pour aller s'enfermer deux semaines dans un studio à 4 patates pour sortir un son comprimé et mou.
Les compositions sont classiques mais efficaces, avec des structures simples, assez rock. Les riffs sont quant à eux bien trouvés, que ce soit dans Divine
Illusion ou dans Heretik Whores, le côté old school dans ce qu'il a de meilleur ressort nettement, avec des longs strummings étouffés parsemés d'aigus distordus ou d'harmoniques, enchaînés avec d'autres riffs soutenus et bien pêchus. Le tout agrémenté, parfois, de petites touches de claviers (très discrets, comme sur Heretik Whores) ou de petits leads aigus et éthérés en arrière-plan. La basse quant à elle ne s'entend pas toujours très clairement (car très basse, justement), si ce n'est sur les phases de strumming où elle donne presque dans l'infra-basse. Parfois elle se découple de la guitare, quand celle-ci verse dans les riffs saccadés, pour donner un soubassement continu en liaison avec la double pédale.
Quant à la batterie, justement... on a du mal à imaginer qu'il s'agit vraiment d'une boîte à rythme. Classique mais assez variée, notamment sur les fill aux cymbales, avec quelques variations de caisse claire assez trippantes.
Pour finir la voix est tout à fait ce à quoi on pouvait s'attendre vu le style.
Pas très gutturale, mais très basse, sèche, épaisse, un peu monocorde.
Entre certaines chansons, on a droit à des extraits de film, généralement gore ("Les morts se remettent à marcher messieurs... il faut s'abstenir de tuer... nous n'avons aucune chance"), mais aussi plus "légers" (au début d'Heretik Whores). Tout ceci se relie au concept assez général et classique de l'album, à savoir : mort, gore, sexe, alcool.
Finalement, ce groupe me fait pas mal penser à
Bloodbath (comme sur le break de
Deceased in Alcoholik Orgasm), sans doute à cause du son de gratte, et de son côté à la fois classique et soutenu. Ce serait un scandale si je clôturais cette chronique sans parler de la chanson
Dead & Hungry : au début un riff lent, avec une petite ambiance presque orientale, qui s'enchaîne avec un refrain absolument démentiel de puissance. Par-dessus tout, une voix d'outre-tombe qui scande un texte aux implications charmantes ("We are
Dead & Hungry").
Petite remarque finale : il y a une interversion dans cet album, entre les chansons 4 et 5,
Dead & Hungry venant en fait avant Heretik Whores.
Donc, si vous aimez l'old school avec un son sombre et moderne, vous pouvez vous procurer cet album sans hésitation, malgré sa courte durée (quel son putain, quel son !).
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