Dead N Crazy

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18/20
Nom du groupe Dead N Crazy
Nom de l'album Dead N Crazy
Type Album
Date de parution 11 Juin 2011
Style MusicalHeavy Rock
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Time for You
2. Behind the Gate of Mist
3. Mansion
4. Discogothèque
5. Memories
6. Countdown
7. On the Road
8. Bubble
9. Little Cute Story
10. Night and Day

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Dead N Crazy


Chronique @ adrien86fr

26 Novembre 2012

There is no way out between hell and paradise..

Il est bien connu, surtout hors de nos frontières, que la France ne constitue pas le pays le plus rock n’ roll de la planète. Alors imaginez quelle peut être la réputation en matière de musique décibellisée d’une petite ville française se complaisant dans son histoire certes riche et intéressante ainsi que dans les valeurs traditionnelles et conservatrices des années 1920, quand le prolétariat était encore exploité et humilié par une bourgeoisie exerçant ses pleins pouvoirs au nom de son patrimoine et de son influence prétendument lumineuse sur le peuple. Compiègne, cité impériale du département de l’Oise en Picardie ne s’avère effectivement pas être le théâtre rêvé pour exercer sa passion du rock n’ roll. Il y eut bien sur quelques tentatives lycéennes ci et là dont le paroxysme fut sans doute les concerts « punk » et néo « metal » du vendredi et samedi soir au feu Baroque à la fin des années 90/début 2000, mais les nuisances sonores dans la rue Hippolyte Bottier alias la rue du sex shop pour les porn addicts cessèrent progressivement à mesure que les pseudo rebelles mais véritables fils et filles de bobos en question devinrent au fil du temps ingénieurs, avocat(e)s, médecins ou même SDF anarchistes à quémander quelques centimes d’euros ou un Ticket Restaurant à la sortie du Monoprix de la rue Solférino. Il y a bien ce sympathique Ziquodrome construit à l’initiative des étudiants de l’UTC à deux pas de la piscine de Mercières et au bar duquel on ne peut boire que de la Tourtel à moitié tiède, mais les concerts de hard rock s’y étant tenu peuvent allègrement se compter sur les doigts d’une main lépreuse depuis sa sortie de terre en 1998, la salle étant le joujou d’un programmateur dont le vocabulaire personnel ne contient probablement pas le mot éclectisme. Alors, quand un groupe de hard rock local sort son premier disque autoproduit, il s’agit d’un tel événement pour le natif de la ville que le devoir et la passion rendent obligatoire de s’y intéresser avec la plus grande et sincère des attentions.

Dead N’ Crazy voit le jour en juin 2010 à Compiègne donc autour des musiciens confirmés Virgile Servantie (chant), Manuel Quignaux (guitare), Ludovic Ciszewski (basse), Brice Lelong (claviers) et Vincent Robin (batterie), tous issus de divers formations rock/metal de la région de la betterave par excellence. Pratiquant un subtil et ambitieux mélange de hard rock, heavy metal d’obédience progressive, hard FM, pop rock notamment et doué d’un talent certain pour le périlleux exercice de la composition, Dead N’ Crazy prend le problème à bras le corps et décide de construire sa réputation sur les planches des scènes régionales telles le Margno’Blues de Margny-les-Compiègne, la Paloma, le Zenzilé et le Macadam de Compiègne, le Black Pearl de Laigneville ou encore le Pacific Rock de Cergy Pontoise sans parler de récents partages de scène avec les légendaires Pretty Maids et Girlschool au Raismes Fest 2012 et avec Gotthard au Splendid de Lille. Symbole ultime et on ne peut plus représentatif du talent et de l’univers unique du groupe isarien Dead N’ Crazy, son premier album éponyme bien évidemment intitulé « Dead N’ Crazy » sorti en autoproduction le 11 juin 2011, soit un an jour pour jour ou presque après la formation du combo.

Que penser des disques autoproduits en général ? Peuvent-ils constituer de réels perles musicales émanant de l’inspiration créatrice remarquable de groupes talentueux et indépendants dans l’âme aspirant coûte que coûte à contrôler l’intégralité du processus nécessaire à l’élaboration d’une œuvre sonore originale ou à contrario, sont-ils le symbole de démarches prétendument artistiques tellement médiocres voir inutiles qu’aucun label digne de ce nom n’ayant été intéressé pour sortir le support en question, l’entité concernée se vit dans l’obligation fatidique de puiser dans ses propres deniers et d’avoir recours au système D afin d’éditer un album à quelques centaines d’exemplaires distribués sous le manteau ? La vérité inhérente à cette réflexion philosophique majeure se trouvant probablement quelque part entre ces deux éventualités, il convient donc d’analyser les situations au cas par cas et de ne pas faire de généralités. Dead N’ Crazy rentre ainsi dans la gigantesque arène des combos non signés via la petite bombe introductive « Time for You » distillant pour le plus grand plaisir de l’auditeur un hard rock/metal pêchu et mélodique enrichi par des claviers d’obédience électro, une habile et pertinente variation de tempo sans parler de la prestation vocale d’un chanteur officiant avec talent dans un registre pop rock en la personne de Virgile Servantie. Composé de musiciens aguerris dont certains vivent de leur passion à l’image du six-cordiste Manuel Quignaux professeur en école de musique et co-gérant du magasin Captain Music de Compiègne, Dead N’ Crazy tend à afficher sur ce premier jet discographique une maturité on ne peut plus appréciable tant dans le travail d’écriture que dans l’interprétation, comme en témoigne nombre de compositions du disque à l’instar de la superbe et atmosphérico-progressive « Behind the Gate of Mist », de la charismatique et mélodique « On the Road » qui fut d’ailleurs l’objet d’un clip vidéo fait maison, ou encore de la gracieuse « Little Cute Story » encore et toujours marquée des vivifiantes lignes de keyboards électro de Brice Lelong, une constante sur l’opus conférant à l’ensemble originalité et substance, mais également d’un jeu de basse particulièrement limpide et inspiré émanant des phalanges habiles de Ludovic Ciszewski.

Premier effort discographique autoproduit, « Dead N’ Crazy » s’avère être l’objet d’un paradoxe relativement intéressant, celui de parvenir par on ne sait quel coup de baguette magique à donner naissance à des titres hyper efficaces et accrocheurs à l’instar des catchy « Mansion » et « Discogothèque » parmi d’autres tout en étant le savant penseur et accoucheur d’une vision musicale intrinsèque pour le moins complexe et recherchée : hard rock, hard FM, heavy metal, prog, pop-rock, électro ; autant de styles visiblement complémentaires que l’on retrouve dans les dix titres de cette galette éponyme sans que n’apparaisse jamais le fantôme de l’indélicat et stérile mélange des genres ne servant finalement à rien. A contrario et inexplicablement, une telle alliance de tous ces styles que nous apprécions à degrés divers tend à sublimer la richesse quintessentielle du groupe isarien pour finalement réussir à séduire quasi inéluctablement tout individu marqué d’un minimum de goût musical et méritant par cela même de continuer à vivre. Pensées humanicides à part, comment ne pas s’émouvoir, dans les limites du raisonnable cependant, à l’écoute de l’intense et troublante ballade « Memories » davantage mélancolique et introspective qu’inutilement romantique, confirmant encore une fois l’indéniable talent vocal de Virgile Servantie malgré un accent frenchy rapidement décelable dont on ne peut lui tenir rigueur car arborant un t shirt Whitesnake dans le clip do it yourself de « On the Road », sans parler de la dextérité de Manuel Quignaux à la guitare exécutant sur cette complainte un solo hallucinant de puissance et de feeling lui permettant de faire irrémédiablement honneur à ses principales influences que sont notamment Steve Morse (Deep Purple), Slash (ex Guns N’ Roses), Steve Lukather (Toto) ou encore Richie Sambora (Bon Jovi) pour ne citer que quelques uns des guitar heros légendaires lui ayant permis de façonner un jeu finalement unique de limpidité et de propension à créer de l’émotion avec quelques morceaux de bois collés les uns aux autres et six cordes de fer et de nickel électrifiées sur secteur. Bien que globalement synonyme de première galette inspirée voir même géniale osons-le tant certains morceaux s’avèrent être percutants et mélodiques, « Dead N’ Crazy » possède néanmoins dans son tracklisting quelques titres relativement dispensables et de fait inférieurs aux petites perles citées plus haut : l’énigmatique « Bubble » ne parvenant définitivement pas à attirer le tube otique de l’auditeur malgré de nombreuses tentatives ainsi que la conclusive et non moins inégale « Night and Day ».

Malgré quelques limites largement compréhensibles et pardonnables et sa qualité d’autoproduction initiale d’un jeune groupe n’ayant visiblement pas tout misé sur son visuel et notamment sur un artwork digne de ce nom, « Dead N’ Crazy » constitue un album abouti et intéressant musicalement parlant parvenant à réussir la périlleuse tentative d’un mélange de plusieurs genres garant au final d’un ensemble relativement homogène et constructif susceptible de remporter aisément l’aval du plus grand nombre. Fruit d’une démarche artistique remarquablement inspirée et enthousiaste, doué d’une production plus qu’honorable pour un disque émanant d’un combo non signé et révélateur de choix des talents musicaux de chacun des membres du groupe à commencer par le vocaliste Virgile Servantie et l’impressionnant guitariste Manuel Quignaux, le mélodique et pluridimensionnel « Dead N’ Crazy » saura certainement entre subtilité et puissance trouver une place légitime dans la discothèque de tout amateur de groupes locaux talentueux qui se respecte. On attend désormais le deuxième album de pied ferme !

11 Commentaires

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adrien86fr - 27 Novembre 2012: Merci à tous pour vos commentaires chers camarades sommiens. Même si le style pratiqué par Dead N' Crazy n'est pas ma tasse de thé ultime, j'ai vraiment apprécié ce disque qui contient effectivement 7/8 morceaux vraiment efficaces dans la lignée de celui présenté sous la chronique.

J'ai d'ailleurs vu ce groupe en concert pas plus tard que samedi soir dernier à domicile, au Ziquodrome de Compiègne avec au bar Coca Cola, Jus d'Orange, Café et Croque Monsieurs uniquement : à défaut d'être des tueurs sur scène niveau charisme, ces 5 musiciens parviennent très bien à retranscrire l'univers de l'album en live, à voir à l'occasion donc.

@ Matt : Je n'ai pas rencontré les musiciens de DN'C, mais comme ils font un petit buzz dans la région depuis un petit moment, j'ai pu glaner pas mal d'informations dans les journaux locaux tels Oise Hebdo ou encore Le Courrier Picard ou ils furent objet de divers articles et interviews.
hyrkhnoss - 12 Décembre 2012: J'aime beaucoup ta chro, ça leur fera plaisir ;)
En revanche le groupe est signé chez Brennus (par rapport à ce que disait ZazPanzer.
Sinon les mecs sont super cools.
adrien86fr - 12 Décembre 2012: Salut hyrthnoss, merci pour ton comm.

Il me semble que "Dead N' Crazy" est autoproduit, mais effectivement distribué par Brennus. Sur le disque, il n'y a d'ailleurs aucune mention de label.
hyrkhnoss - 13 Décembre 2012: C'est exact, ils l'ont démarché après, grâce à l'entremise d'Irminsul (autre groupe isarien de hard 70's)
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