De la Tierra (Un Encuentro Semiacústico)

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15/20
Nom du groupe Anna Fiori
Nom de l'album De la Tierra (Un Encuentro Semiacústico)
Type EP
Date de parution 09 Décembre 2019
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Cehualli
 05:10
2.
 De la Tierra
 04:36
3.
 Jamás
 01:46
4.
 Bajo la Tempestad
 05:02
5.
 Fuego Negro (Acoustic Version)
 03:51
6.
 Renacer (Acoustic Version)
 04:29

Durée totale : 24:54

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Anna Fiori


Chronique @ ericb4

22 Décembre 2019

Acoustiquement vôtre...

Les événements se sont succédé à la vitesse grand V et de façon quasi ininterrompue pour la précoce, émérite et polyvalente artiste mexicaine, et notamment depuis ses premier pas foulés sur la scène metal locale, en 2006, à l'âge de 15 ans seulement.

A la tête d'une discrète démo (« Echoes » (2011)), d'un single (« El Día de la Ira » (2013)), et de deux albums full length reconnus à l'échelle nationale et internationale (« Magna Mater » (2013) ; « In Ohtli Tonalli » (2017)), Anna Fiori a également enchaîné les concerts dans l'espace sud-américain (Alcoholic Metal Fest (Rio Verde, Mexique), Domination (Mexico) en 2019 ; Santa Catarina Rock Fest (Guanajuato, Mexique), Femmes In Goth Chile (Santiago, Chili), Stoned Lucifer Metal (Martinez, Argentine)... en 2018 ; Black Roses Night (Mexico)... en 2015 ; Metal Con Causa (Ecatepec, Mexique)... en 2014 ; Monstruos Del Metal Mexicano (Tlalnepantla, Mexique)... en 2013).

La prolifique frontwoman a parallèlement multiplié les distinctions honorifiques (chanteuse de l'année aux Radioactivo Awards (2019) et aux Osmium Metal Awards (2018), Diva de l'année aux Dark Metal Divas (2018)...) et les collaborations. Ex-Ecliptika, Azeroth et Oscuriam, continuant à oeuvrer au sein de Metal Tribute To Tolkien, elle cofonda, par ailleurs, le groupe metal symphonique international Endwar en 2014, partageant ainsi son solide et éclectique background musical avec le vocaliste Fabio Lione (Angra, Rhapsody), les guitaristes Timo Somers (Delain) et Christian Vidal (Therion), entre autres. Un riche palmarès faisant d'elle l'une des artistes rock'n'metal incontournables de sa terre mexicaine natale.

Désireuse aujourd'hui d'ouvrir de nouveaux horizons, l'auteure/compositrice et interprète latino-américaine a souhaité troquer une orchestration typiquement metal pour une instrumentation semi-acoustique. Ce qu'atteste le présent EP « De la Tierra » ; auto-production modeste de ses 25 minutes sur lesquelles s'égrainent 5 pistes, dont deux extraites de leurs deux albums studio, remixées pour l'occasion. Laconique opus pour lequel les musiciens du précédent méfait se retrouvent réunis, à savoir : Markov et Juan Carrizo (Macuarro, Zix) aux guitares ; Arturo Ferrante aux claviers ; Voltan Acat (Muluc Pax) à la basse ; Ignacio Fontán Blanch (Melphomene, Vanguardia) à la batterie. De cette étroite collaboration émane une œuvre à la fois envoûtante, pénétrante, d'une sensibilité à fleur de peau, intégralement dispensée, tout comme ses illustres devancières, en langue espagnole. Un manifeste savamment produit par le pianiste mexicain Hiram De León (Mutum) et enjolivé par le fin toucher d'archet de la violoncelliste et vocaliste Idalia Lozano (ex-Alibech). Une équipe de choc pour une rondelle de satin, en quelque sorte...

C'est au cœur d'une enivrante, sensuelle et authentique offrande que nous immerge volontiers le combo mexicain. Ainsi, le pavillon du chaland sera-t-il aimanté par les chatoyantes sonorités latino un brin orientalisantes exhalant de « Cehualli ». Dans cet océan de félicité, sur de discrètes mais enveloppantes nappes synthétiques, se déploie un fin picking doublé d'un grisant slide à la guitare acoustique, et ce, parallèlement aux ensorcelantes inflexions d'une sirène bien inspirée. De même, on ne résistera que malaisément sous l'impact du pénétrant cheminement d'harmoniques dont se pare « Bajo la Tempestad » ; propos aérien jusqu'au bout des ongles et pétri d'élégance, pour lequel les limpides et seyantes gammes jaillissant du piano d'Hiram De León s'unissent au mélancolique violoncelle d'Idalia et au virevoltant jarana de Juan Carrizo, pour une inaltérable ronde où s'entremêlent moult saveurs exquises.

Dans une optique résolument romantique, la troupe révèle ses mots bleus les plus sensibles, parvenant dès lors à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, d'une part, « De la Tierra », troublante ballade a-rythmique laissant entrevoir de délicats arpèges au piano à nouveau signés Hiram De León corroborant les angéliques et fluides modulations de la diva. Fortement chargé en émotion, recelant en prime une mélodicité aux multiples nuances et des plus sécurisées, l'instant privilégié gagnera d'un battement de cils le cœur de l'aficionado du genre. D'autre part, la soyeuse ballade « Jamás » imposera un piano/voix des plus infiltrants et de magnétiques séries d'accords. Difficile également de passer outre les frissonnantes montées en puissance de la maîtresse de cérémonie, la belle s'autorisant ainsi à tutoyer les notes les plus haut perchées, avec une confondante maestria. Si l'émotion sera assurément au bout du chemin, on regrettera simplement la brièveté du message musical dispensé.

Quand les pièces metal symphonique originelles sélectionnées par le collectif revêtent un visage acoustique, elles offrent alors un regard alternatif aussi inattendu qu'inspirant et pénétrant. Aussi, le tubesque mid tempo progressif d'obédience power symphonique « Fuego Negro », extrait de « In Ohtli Tonalli », se mue ici en une séduisante et caressante ballade aux sonorités mordorées, où de sémillants clapotis pianistiques s'agrègent aux suaves et ondulantes envolées semi-lyriques de la déesse. Quant à l'orientalisant up tempo metal symphonique « Renacer », issu de « Magna Mater », il trouve ici un second souffle, et ce, sous couvert d'un low tempo à l'insoupçonnée légèreté et aux hypnotiques oscillations mélodiques. Ce ne se sont ni l'habile legato ni les graciles impulsions de la belle qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut...

Loin de ce à quoi nous avait habitués le combo mexicain, ce laconique mais prégnant opus nous offre une gracieuse et originale alternative, lavée de tout artifice instrumental et/ou vocal qui en altérerait la portée. Sensible et enivrant, le méfait se fait également aussi attachant qu'émouvant, nous menant alors en d'oniriques contrées peuplées d'angéliques créatures. Fleurant bon la maturité compositionnelle et interprétative de ses auteurs, cette offrande se dote parallèlement d'une ingénierie du son passée au peigne fin tout en ne concédant pas l'ombre d'un bémol. Un album singulier qui sonne telle une heureuse respiration dans le parcours par trop mouvementé de l'artiste mexicaine, qui pourrait bien laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. A réserver toutefois aux seuls férus d'instants tamisés en enfilade, qui y trouveront là matière à se sustenter...

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