Alors que son frère abandonne le patronyme Necroslaughter pour celui plus Black
Metal d’
Archon Vorskaath lorsque son groupe
Nocturnal Death devient
Zemial, Eskarth the
Dark One monte parallèlement
Agatus, et qui de mieux que le frangin (qui se fait appeler ici
Emperor Vorskaath) pour tenir les baguettes de cette nouvelle entité prometteuse ? J’espère que vous suivez toujours, car après les démos habituelles,
Agatus se lance logiquement dans l’enregistrement d’un format complet.
Magus Wampyr Daoloth quant à lui, vient de mettre sur pieds Hypervorea Records, un label destiné aux productions Black
Metal nationales (qui vient d’ailleurs de sortir le premier album de
Zemial), la signature idéale pour
Agatus. Mis en boite dès le printemps
1994 par The
Magus en personne,
Dawn of Martyrdom (1996) aura donc attendu deux ans et la création du label de ce dernier pour être disponible.
L’intro au synthé d’Under the
Spell of the
Dragon se veut épique mais s’avère plutôt kitsch, en revanche les rythmiques Black
Metal mélodiques qui suivent sont fameuses dans la droite lignée de
Rotting Christ et
Varathron, particulièrement la deuxième (à 2:02, puis à partir de 2:21 à la tierce).
On notera ce son de batterie un peu sec (comme sur
Walpurgisnacht de
Varathron et sa prod signée The
Magus également), mais c’est aussi cela la patte grecque avec des compositions mais aussi une production un peu plus claire qu’en Norvège. Demons of the Great
Kingdom se veut plus direct et sonne comme un mélange entre
Rotting Christ et
Darkthrone, difficile d’échapper aux influences de la vague nordique au milieu des années 90, cela dit les riffs qui suivent et la guitare acoustique finale nous ramène vite en terre hellénique.
Seul titre composé par Korthnage (guitare + clavier), Emerge…
Through My
Diabolic Possession et ses guitares plus appuyées rappellent presque
Nightfall en moins Death
Metal, tandis que
Black Moon’s
Blood est aussi court qu’intense, sur le même modèle que Force of
Desecration qui lorgne presque vers le Black / Thrash. L’instrumentale When the
Macabre Dance Begins elle, évolue dans une sphère résolument folklorique, voire c’est tout simplement un morceau de Folk, et là on pense forcément à
Kawir.
Cette alternance de riffs épiques et mélodiques (où les deux simultanément) voire Folk (5 :15 – 5:48) n’est jamais démentie, et fonctionne particulièrement au travers de Spirits from the
Depths of
Earth, où le trio ne cesse d’invoquer
Satan. Les claviers, épisodiques mais davantage en avant que chez le maître étalon
Rotting Christ (la comparaison est inévitable), apportent une touche atmosphérique de bon aloi, particulièrement sur la fin du titre que nous venons d’évoquer.
Memories of the
Cold Age est sans doute le morceau le plus intense du disque, mais le gimmick que j’affectionne c’est le long titre placé à la fin, exercice courant mais qui peut être casse-gueule si le pavé n’est pas à la hauteur et qu’on passe dix minutes à faire la sieste. Heureusement
King of the
Forest est à la hauteur, long titre épique très proche des deux premiers
Satyricon dans son premier tiers. Le synthé y est là encore un peu kitsch mais peu importe, ça n’en est que plus authentique.
Il va de soit qu’acquérir le premier pressage Hypervorea Records relève de l’exploit ou d’un collectionneur ayant les moyens de Jeff Bezos, quelques rééditions trainent bien ça et là, mais même la version digipack de 2014 de votre serviteur commence à sérieusement se raréfier. Reste la version 33 tours 2021 de
Hell’s
Headbanger, trop onéreuse pour ce que c’est, comme chaque sortie vinyle désormais, mais qu’on peut dénicher assez facilement.
Au four et au moulin ici : chant, guitare, basse, clavier, Eskarth The
Dark One a de plus quasiment tout composé, et finalement c’est assez dommageable que ce petit joyau ne soit sorti que deux ans après son enregistrement, il aurait pu se frayer une place bien plus haute dans la hiérarchie du
Metal Noir grec.
Même si
Dawn of Martyrdom n’est pas vraiment passé à la postérité, il est inconcevable qu’un adorateur de la scène hellénique le snobe, même si il est à prendre avec ses petits défauts et pas aussi novateur que les artistes desquels il s’inspire.
BG
Géniale cette chro!
j'ai acheté ce cd en 1996 à sa sortie et ta chronique me donne envie de me le repasser car, honte à moi, je pense ne l'avoir jamais écouté en entier...A cette époque, je revenais de mon dealer préféré avec 15,20 cd's et quelques perles rares comme celle-ci m'est passée à coté...achats ce jour là: Abigail: intercourse ....-Lunar Aurora: welterganger- ISVIND: dark Water...-Thy Serpent: Forest...Mortician: hacked... et bien d'autres! Une Sacré Epoque!
@Nemesisirae, que des disques que j'ai, achetés à la sortie ou plus tard, mais quelle belle époque !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire