Das Atmen der Erde

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16/20
Nom du groupe Hel (GER-1)
Nom de l'album Das Atmen der Erde
Type Album
Date de parution 07 Avril 2012
Labels Self-Produced
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Wo die Tannen Thronen 05:39
2. Wagemut 03:57
3. Von Reiter und Flutross 04:52
4. Wanderer im Nebelmeer 04:08
5. Komm Zurück 05:32
6. Am Grunde der Unendlichkeit 03:37
7. Wyrd 06:54
8. So Wahrheit, Erkenne mich 04:06
9. Jagdnacht 03:18
10. Eroberer 06:14
11. Träumers Melodie 04:47
12. Neun Gestade Tiefer 12:21
Total playing time 1:05:25

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Hel (GER-1)


Chronique @ AlonewithL

11 Mars 2013

Un inoubliable au-revoir.

« Hel », ce nom ne doit pas dire grand-chose dans la sphère metalleuse. Cette formation allemande officie pourtant depuis le milieu des années 90 et a sorti quatre albums globalement d’assez bonne facture, même si le mélancolique « Tristheim » avait dû décontenancer bon nombre de paganeux à sa sortie. Il n’était plus question de metal dans cet ouvrage. Il n’y avait que des émotions, parfois imprécises, des musiques voluptueuses gorgées d’amertume. La mélancolie est restée chez ces germains. Eux n’ont pas gravi les sommets comme ils ont longtemps espéré. Voués à rester dans l’ombre, loin de la consécration, ils raccrochent durant l’année 2012, juste après la parution d’un dernier album autoproduit. Ils y ont été obligés, suite à la déchéance de leur label Det Germanske Folket, qui avait pourtant mis à jour des productions de groupes prestigieux tels « Yggdrasil » et « Myrkgrav ». Le sort s’acharne et veut à tout prix porter sa dague au cœur d’un combattant sachant pertinemment son destin scellé. Valdr et les frères Skroch sont bien décidés à faire du quatrième album de « Hel » leur chef d’œuvre. Dans ce but, ils s’octroient les services de du très renommé Dan Swanö au mixage. Ce qu’il va en ressortir sera un inoubliable au-revoir de la part de ses fils de Hel.

Les premiers sons qui viennent à nos oreilles sont une mise en éveil, la venue des premiers rayons de soleil asséchants la rosée, les premières notes du très envoutant « Wo die Tannen Thronen ». Tout n’est que plénitude, que ce soit dans le jeu apaisé des guitares ou dans la voix claire de Markus Skroch. Le groupe insiste beaucoup sur l’effet contemplatif produit. Il y incorpore une sérénité rare et un chant en allemand délectable. Nous sommes loin des fondements épiques d’un « Falkenbach ». Les valeurs épiques de « Hel » se trouvent ici mélangées à une profonde tristesse. On n’est pas loin de border le doom gothique sur l’entame de « Von Reiter und Flutross ». La suite est heureusement plus fluide, laissant le chant gambader librement. Celui-ci tente d’égayer des instruments ternes qui abandonnent momentanément toute morosité, s’attelant à le suivre. À ces divers éléments vient s’ajouter de la candeur, de la fragilité sur « So Wahrheit, Erkenne Mich ». Ici, la guitare prend le pas sur le chant. Elle irrigue la piste, lui procure sa vitalité.

La formation varie autant que possible les ambiances, les tonalités. Elle enrichie considérablement la contenance de l’album, alliant la splendeur à la brutalité comme elle le fait si bien sur « Wagemut ». Nous avons là un concours entre différentes voix : le chant clair de Markus et une dualité clair/black de Valdr digne et similaire à celle utilisée par Skald Draugir de la formation « Helrunar ». « Hel » offre ainsi une étendue plus complexe, ajustant au gré des pistes l’intensité atmosphérique de sa musique. Lumière et obscurité se confondent quand on en vient à « Wanderer im Nebelmeer ». Une joute oppose le couplet au refrain. Nous finirons par nous retrouver immerger de lumière, en proie à l’extase. L’excellence du chant joue pour beaucoup dans la qualité de ce titre et de l’album. Il est purement éblouissant sur la ballade « Traumers Melodie », dégageant à la fois chagrin et passion. Le titre se déployant dans un premier temps dans un mode slow, emmené prudemment par la guitare acoustique, se laissera prendre par les sentiments et se vouera à nous emporter dans un courant de mélodies.

La guitare acoustique associée à la guimbarde élanceront ensemble l’enthousiaste hymne « Am Grunde der Unendlichkeit ». Là encore on souligne le formidable effort du chant, quoique tous les intervenants sont soudés et se révèlent également entreprenants. Le rythme se montrera fluctuant, passant de la fougue à un tempo plus passif. C’est aussi ce que l’on constate, plus vivement encore, chez « Komm Zurück ». On passe d’un riffing très agité à un autre plus écrasé, plus pagan en quelque sorte. Les alternances sont ici très contrastées. Impossible d’anticiper. Nous voilà aux prises aux tourments. « Eroberer » fait lui l’illusion d’un cauchemar par sa lourdeur et son grésillement ténébreux. Même le chant ne semble pas être capable de lutter contre cette tension et ce rythme encaissé. Il était prévisible que des éclairs allaient s’abattre dans ce climat couvert et pluvieux. « Hel » joue également sur la puissance, l’impact des coups à travers « Wyrd ». Ce titre, cloisonné en apparence, livre un pagan relaxant à mid tempo, avec une petite substance épique. Il vous berce et vous plonge dans un monde sans souffrance, sans peine.

Rêveries et féérie se trouveraient à profusion sur le généreux « Jagdnacht ». Les voix, la musique élancée, nous porteront dans des univers méconnus. Par la part de mystère qu’il s’en dégage, nous hésiterons entre excitation et inquiétude. Ce morceau ne privilégiera pas de la même longueur ni de la même subtilité que le titre « Neun Gestade Tiefer ». Absorbant, vertueux. Véritable condensé de l’album. Sublime et tout dernier salut de « Hel ». Comme l’avait précisé son fondateur, chaque disque de « Hel » consacrait sa dernière piste comme un adieu à l’auditeur. Celle figurant en fin de « Das Atmen der Erde » aura été pour le coup un magnifique au-revoir. Les dernières notes de piano raisonneront tendrement, mais durablement dans nos pensées.

Difficile d’imaginer le pire après une pareille offrande. On voit au loin disparaître dans les brumes des enfers le navire de Valdr, de Skaldir et de Hamar, pour ne plus jamais réapparaitre. Leur dernier souffle, la dernière bataille livrée par cette formation aura été la plus brillante. Rarement une musique allie contemplation, perfection vocale et intensité émotionnelle, comme a pu l’illustrer ce présent disque. Sans bénéficier de gros moyens, de la même publicité ou de la renommée d’un bon nombre de leurs confrères, « Hel » restera un groupe de référence dans le pagan allemand. Ce « Das Atmen der Erde » servira de clef de voûte à cette bâtisse abandonnée par ses propriétaires, mais encore ouvert aux vagabonds qui voudront s’y abriter. De toute façon, nous y serons tous un jour invités. Tous invités à rencontrer les deux visages de Hel.

16/20

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