Darkling

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15/20
Nom du groupe Tyranny Of Hours
Nom de l'album Darkling
Type Album
Date de parution 15 Juin 2018
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 River of Stones
 05:23
2.
 Oceandead
 03:52
3.
 Waited
 04:29
4.
 Unwired
 04:48
5.
 Night Becomes Light
 05:11
6.
 Darkling
 06:25
7.
 The King's Mirror
 09:29
8.
 Tapestry
 05:02
9.
 Cerulean Moons
 06:12
10.
 Therefore I Am
 05:17

Durée totale : 56:08

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Tyranny Of Hours


Chronique @ ericb4

24 Janvier 2019

Un envoûtant opus poussant à un irrépressible enivrement de nos sens...

Il est des formations sachant prendre le temps nécessaire à la maturité de leurs compositions pour réenclencher les machines, certaines d'entre elles revenant même plus boostées aujourd'hui qu'hier dans les rangs. C'est le cas de ce groupe nord-américain basé à Portland, dans l'Oregon, cofondé en 2011 par le guitariste/bassiste et claviériste Don Graham et la frontwoman au chatoyant grain de voix Michelle Mattair. En effet, pas moins de cinq années séparent le premier et remarqué album full length « Tyranny of Hours » (2013) de ce second opus de longue durée répondant au nom de « Darkling » ; auto-production généreuse de ses 56 minutes où s'enchaînent sereinement 10 pistes aussi vivifiantes qu'enivrantes, un poil énigmatiques. Le temps pour le combo de modifier son line-up et d'asseoir sa réputation, multipliant ses apparitions scéniques à l'échelle locale, participant notamment à quelques festivals régionaux et en tant que support d'artistes internationaux. Ce nouveau méfait pourrait-il enfin lui ouvrir la porte d'accès à de plus larges horizons et lui permettre de se hisser parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin ?

A bord du vaisseau amiral, aux côtés des commandants de bord Don et Michelle, nous accueillent le guitariste Matt Galligan et le batteur Alex McDonald (Chronological Injustice) pour un voyage rock'n'metal mélodico-symphonique progressif aux accents orientalisants et aux relents power avérés. On embarque donc pour une traversée à la fois pulsionnelle et délicate, où la suave empreinte vocale de la sirène (à mi-chemin entre Sabine Edelsbacher (Edenbridge) et Adrienn Antal (Mattsson)), est corroborée par une technicité instrumentale éprouvée, d'originaux harmoniques et une mélodicité des plus envoûtantes. Aussi effeuille-t-on une œuvre aussi singulière que pénétrante, témoignant d'un set de compositions à l'inspiration féconde, dont la filiation avec Mattsson, Gwyllion, Edenbridge ou encore Xandria (première période), ne saurait être démentie. Pour sa mise en relief, tant la qualité des enregistrements que les finitions s'avèrent difficiles à prendre en défaut, les sonorités résiduelles étant peau de chagrin. En outre, un mixage parfaitement équilibré doublé d'une belle profondeur de champ acoustique exhalent des cales du plantureux manifeste. Larguons sans plus attendre les amarres...

Le plus souvent, le propos se fait des plus offensifs, avec quelques pépites à le clé. Dans cette énergie, on retiendra, d'une part, le tonique et néanmoins répétitif « Oceandead » et l'impulsif « Tapestry », à la fois pour leur orientalisante atmosphère, leurs grisantes accélérations et leurs soudains changements de tonalité. Quant au tempétueux et ''xandrien'' « Unwired », il recèle lui aussi son lot de galvanisantes montées en puissance tout en nous octroyant un époustouflant solo de guitare signé Don Graham. A la maîtresse de cérémonie, par ses ensorcelantes modulations calées dans les médiums, d'achever de nous convaincre d'aller jusqu'au terme de la sensuelle ritournelle. Enfin, dans la veine d'un Edenbridge des premiers émois, pourvu d'un inaltérable tapping doublé de frappes un poil plus sèches, tout en nous menant parfois sur des chemins de traverse, l'up tempo « Therefore I Am » rarement ne desserre la bride et ne nous désarçonne, bien au contraire...

Parfois, et sans y perdre en substrat mélodique, le combo nous infiltre au sein de complexes phases technicistes. Un exercice de style qu'il maîtrise et qui se révèle des plus accrocheurs, in fine. Ce qu'illustre précisément « River of Stones », puissante ogive polyrythmique dans la droite lignée d'un Mattsson estampé « Tango ». Dotée d'inaliénables riffs roulants et articulée autour d'enivrantes séries d'accords mises en habits de soie par les félines inflexions de la déesse, la frondeuse offrande ne mettra pas bien longtemps pour encenser le tympan du chaland. Pour sa part, l'énigmatique « Darkling » aspirera la tympan à la fois par son climat éthéré, la fluidité de ses harmoniques, sa basse résolument claquante et un galvanisant legato à la lead guitare.

Quand ils rentrent un tantinet leurs griffes, nos acolytes trouvent là encore matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'ils prouvent déjà à l'aune du mid tempo syncopé « Waited » qui, dans la veine de Gwyllion, s'avère aussi enjoué qu'efficace. En outre, le pavillon sera happé par le flamboyant solo de guitare, dont l'habile dextérité s'inscrit dans le sillage d'un Lanvall (Edenbridge) et dont le toucher s'apparente à celui d'un Andy Latimer (Camel). Dans une même dynamique rythmique, et d'un battement de cils, le ''mattssonien'' « Night Becomes Light » imposera ses enivrants refrains tout comme les troublantes impulsions de la sirène. Et comment ne pas se sentir transporté par les suaves séries d'accords émanant des entrailles du low tempo progressif et syncopé « Cerulean Moons » ? Non sans évoquer l'atmosphère à la fois capiteuse et éthérée échappée d'un « Dream Child » de Mattsson, cette piste ne tarit pas d'arguments pour nous aspirer en son sein.

Enfin, comme souvent dans ce registre, la troupe a également concentré ses efforts sur une pièce en actes symphonico-progressif, pour un résultat des plus bluffants. Ce faisant, à la manière d'un Epica à l'époque de « The Divine Conspiracy », l'orientalisante fresque « The King's Mirror » imposera ses 9:30 minutes d'un spectacle aussi vibrant qu'épique et fort en contrastes atmosphériques. Voguant sur une ligne mélodique des plus hypnotiques, doublée de moult effets de surprise et ponts technicistes d'excellente facture, la pléthorique offrande se pare, en prime, des chatoyantes ondulations d'une interprète bien habitée. Paré d'arrangements de bon aloi et de finitions passées au crible, l'orgiaque et émouvant effort ne ratera pas sa cible, loin s'en faut...

Au final, on effeuille une œuvre à la solide architecture instrumentale, abondant en effets de contrastes rythmiques, à l'atmosphère éminemment pénétrante et à l'ingénierie du son passée au peigne fin. Cela étant, en dépit d'exercices de style éminemment variés et judicieusement distribués, on regrettera l'absence d'instrumentaux, de joutes oratoires, ou encore de l'une ou l'autre ballade. Et ce, dans un propos qui pourtant les aurait appelés de ses vœux. De plus, en raison de la complexité de ses phases technicistes et de cheminements d'harmoniques peu convenus, le skeud pourra nécessiter plusieurs passages circonstanciés avant d'être dompté. Des efforts qui, assurément, seront récompensés par une franche assimilation par les aficionados du genre. Quoiqu'il en soit, à l'aune de ce second mouvement, le combo nord-américain franchit un pallier significatif dans l'évolution de son projet. Du moins, ce vibrant et luxuriant opus serait-il de nature à le propulser parmi les valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. Bref, une formation à suivre de près...

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