Dark Roses

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Santo Graal
Nom de l'album Dark Roses
Type Album
Date de parution 17 Décembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Whisper of Soul
 03:59
2.
 Troubled Heart
 05:07
3.
 Sunshine II
 03:55
4.
 Open Your Eyes
 04:56
5.
 Mistake Shadows
 03:47
6.
 Rebirth
 03:37
7.
 Dark Roses
 05:27

Durée totale : 30:48

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Santo Graal


Chronique @ ericb4

26 Décembre 2020

Un effort volontiers classieux et emprunté mais des plus ensorcelants...

Espace sud-américain prolifique en formations metal symphonique à chant féminin depuis plus de deux décennies déjà, le Brésil n'a de cesse d'en enfanter, dont certaines au caractère bien affirmé et au beau pedigree mélodique, à l'instar de ce jeune sextet originaire de São Paulo. Encore peu popularisé hors de sa terre brésilienne natale, le vert collectif est cependant déjà à la tête d'un album studio et assurera la première partie de Tarja et Shaman, au Tom Brasil, à São Paulo en avril 2021, sous réserve de l'évolution de la crise sanitaire liée au coronavirus. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre, et ce dans un univers metal aujourd'hui en proie à une concurrence galopante de la part de ses si nombreux homologues générationnels, européens pour la plupart. Pourvus d'armes loin d'être émoussées pour se lancer dans la fosse aux lions, nos valeureux gladiateurs semblent donc fin prêts à relever ce redoutable défi...

Porté par la féconde inspiration de ses auteurs, le combo lance sa deuxième ogive à l'instar de ce « Dark Roses » ; une auto-production certes modeste de ses 7 pistes égrainées sur un ruban auditif d'une demi-heure tout au plus mais jouissant d'un enregistrement de bon aloi doublé d'un mixage bien équilibré signé Fabricio F Krasovski. Inspirés comme tant de leurs compatriotes par les vibes de Nightwish, Tarja, Xandria, Epica et consorts, la soprano au cristallin grain de voix Natalya Fay et ses acolytes – Paulo Francioli (guitares), Ka Storm (basse), Thiago Prando (batterie), Soares Jr (claviers), Rebeca Montanha (violoncelle) – nous plongent au cœur d'un propos rock'n'metal mélodico-symphonique classique et opératique, aux arrangements instrumentaux difficiles à prendre en défaut et aux arpèges d'accords d'une efficacité redoutable. Avec le concours, pour l'occasion, de l'expérimenté et fin guitariste brésilien Eduardo Ardanuy (ex-Dr Sin, guest chez Soulspell, Korzus, Almah...). Mais entrons sans plus attendre dans la soute du navire en quête de pépites intimement enfouies...

La cadence se fait le plus souvent vive, nos compères trouvant alors sans ambages les clés pour aspirer le tympan du chaland. Ainsi, doté à la fois d'un refrain immersif à souhait qu'enorgueillissent les limpides inflexions de la sirène, de riffs invariablement corrosifs alliés à une rythmique éminemment frondeuse, d'une mélodicité toute de nuances cousue et d'un fuligineux solo de guitare, le pulsionnel et ''nightwishien'' « Whisper of Soul » joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. On ne résistera pas davantage aux vagues de submersion qui vont s'abattre sur nous à l'aune de « Troubled Heart » et « Mistake Shadows », deux galvanisants up tempi aux magnétiques séries d'accords dans l'ombre de Xandria, livrant, eux aussi, un flamboyant solo de guitare signé Eduardo Ardanuy, Et comment esquiver sans éprouver de tenaces regrets l'headbangant « Sunshine II », un éruptif et enivrant méfait sous-tendu par un épais riffing, d'enveloppantes nappes synthétiques, de délicates gammes au piano et mis en habits de lumière par les saisissantes envolées lyriques de la belle ?

Lorsqu'il retient un tantinet les chevaux, le sextet brésilien ne s'est guère montré plus malhabile, tant s'en faut. Ce qu'atteste le ''nightwishien'' mid tempo « Rebirth », une aspirante offrande impulsée par de délicats clapotis au piano, recelant de soudaines montées en puissance du corps orchestral, instillée d'un fin legato à la lead guitare et mise à l'honneur par les rayonnantes modulations de la princesse. Mais nos six belligérants sont encore loin d'être à bout d'arguments pour tenter de nous faire plier l'échine...

Quand elle nous immerge dans un bain instrumental aux doux remous, la troupe nous adresse par là même ses mots bleus les plus sensibles, avec pour effet de générer la petite larme au coin de l'oeil, un peu malgré nous. A commencer par « Open Your Eyes », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient reniée ni Xandria ni Epica. Mise en habits de soie par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie qu'accompagnent un piano d'une sensibilité à fleur de peau et des choeurs en tapinois, en vertu d'une sente mélodique des plus fédératrices, se chargeant en émotions au fil de sa progression et en dépit de son caractère classieux, la tendre aubade trouvera assurément un débouché favorable à son assimilation auprès de l'aficionado du genre intimiste. Mais la palme reviendra néanmoins à « Dark Roses », un pur joyau aux airs d'un slow qui emballe, où les soufflantes oscillations d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce font mouche où qu'elles se meuvent. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, infiltrée d'un joli coup d'archet de la violoncelliste et d'un poignant cheminement d'harmoniques, l'instant privilégié pourrait bien avoir raison des résistances des âmes les plus rétives...

Au final, le combo brésilien nous offre une demi-heure d'un voyage en quelques terres d'abondance, nous poussant alors à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure de la galette envolée. En dépit du visage invariablement classieux et des mélodies un poil convenues du skeud, nos compères trouvent les ressources techniques, logistiques et vocales suffisantes pour nous convaincre de ne pas quitter prématurément le navire. Il conviendrait cependant de nourrir le projet d'exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissent, de le doter également d'un zeste d'originalité supplémentaire et de lui conférer un caractère moins emprunté pour espérer voir le collectif sud-américain se démarquer de ses pairs, toujours plus nombreux à affluer. A l'aune de cette sémillante et attachante livraison, nos gladiateurs disposent néanmoins d'un arsenal susceptible de faire d'eux de redoutables guerriers, pour le moins de sérieux outsiders avec lesquels la concurrence devra composer...

Note : 14,5/20

2 Commentaires

1 J'aime

Partager
SilentSoul - 27 Décembre 2020:

À travers vos écrits, le metal symphonique apparaît comme une forêt luxuriante peuplée d'espèces rares aux multiples variations. Pour le néophyte comme moi, qui n'a été voyagé qu'au pays de Nightwish et Within Temptation, il est difficile de comprendre comment des centaines de formations que vous avez plaisir à nous présenter continuent dans cette même veine armées parfois de leur seule envie. Êtes-vous en contact direct avec ces formations en devenir ? Ont-elles l'ambition de ravir les sommets de leurs pairs ? Et sans vouloir basculer dans des aspects prosaïques inutiles, arrivent- ils à vivre de leur art ?

Merci pour ces textes qui sonnent comme des éloges flamboyants, parfois un peu trop surchargés, qui ont le mérite de faire perdurer la flamme pour un style pas toujours accessible.

ericb4 - 27 Décembre 2020:

Merci à vous pour vos élogieux commentaires relatifs à certaines de mes publications de chroniques. Il est vrai que nombre de jeunes formations de ce registre metal produisent actuellement des oeuvres de qualité plutôt convaincante, dont cette talentueuse formation brésilienne. Dans le cas présent, leurs lignes mélodiques m'ont touché autant que leurs lignes de chant et leurs arpèges d'accords m'ont envoûté, et ce, même si l'originalité requise n'est pas encore au rendez-vous de nos attentes.

Pour répondre à vos interrogations, je ne suis hélas pas toujours en contact direct avec ces nouvelles figures du metal symphonique. Affichant déjà un beau pedigree compositionnel et une qualité de production d'ensemble des plus rutilantes pour certaines d'entre eux, message fort est ainsi envoyé à leurs homologues sur leur intention d'en découdre. Je ne sais pas s'ils parviennent toujours à vivre de leur art, mais au vu de ce qui nous est parfois présenté, il se pourrait bien que, de fil en aiguille, ces vertes troupes finissent par grossir durablement les rangs, état de fait impliquant de trouver les moyens nécessaires pour pouvoir répondre adéquatement à leurs légitimes ambitions. Du moins, on ne peut que le leur souhaiter...

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Santo Graal