Dark Planets

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17/20
Nom du groupe Defaced (FRA)
Nom de l'album Dark Planets
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2014
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Edge of Reality 07:14
2. Gathering Storm 04:50
3. Obsidia 04:32
4. Dark Planets 07:19
5. Dysnomia 03:52
6. Otherside 05:11
7. Rekall 04:02
8. Meteor Blast 03:57
9. Infinite Break 05:53
Bonustrack
10. Power Rangers Cover 04:06
Total playing time 50:56

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Defaced (FRA)


Chronique @ Just_an_Ellipsis

08 Décembre 2014

Les idées ne se chevauchent pas, se mettant en place une par une afin d’offrir un assortiment d’ambiance exceptionnel

La musique instrumentale possède ses propres codes qu’il est bien difficile d’établir correctement. Privé des repères du chant, l’ensemble de l’attention se porte sur les capacités de la section rythmique et de la complicité entre les guitaristes, de manière à imposer une sonorité complémentaire, n’en mettant pas un en avant par rapport à l’autre. Et il y a également l’image. Ce n’est que mon avis personnel, même si je pense qu’il peut être partagé, mais si un disque instrumental me procure un plaisir « visuel », un film défilant, une histoire que l’on peut mettre en place par la simple écoute des morceaux, c’est déjà gage de réussite.

À vrai dire, je ne connaissais pas Defaced avant d’apercevoir leur campagne de financement. Mais la présentation, l’image qu’il se dégage des quatre musiciens, toute l’application autour du projet m’a convaincu d’apporter une pierre de plus à un édifice déjà bien établi. Jusqu’à réception de l’album, je me suis refusé à lire quoique ce soit concernant ce « Dark Planets », de manière à ne rien influencer. Faisant suite à l’EP « Assisted Life », cet album met donc la barre généreusement au-dessus. Defaced, c’est un quatuor Auriolais (PACA), une formation bien installée : Julien et Florent pour les guitares, devant suivre les inspirations du duo rythmique composé de Fred à la basse et de Fanny à la batterie. Quant à la musique, ils déclarent faire du « Metal Moderne », une appellation qui veut à la fois tout et rien dire. Mais au final, c’est assez particulier de décrire exactement ce que l’on entend.

Si l’ambiance globale touche à la musique progressive, il se distingue deux catégories de titres. Les « courts », qui se situent dans les quatre minutes et les longs. C’est dans les « courts » que la plupart des inspirations se retrouveront. Par exemple, sur « Gathering Storm », cet ensemble Thrash, martiale et rapide percutera d’emblée les habitués. C’est fait avec talent, les guitares groovent, les solis s’enchainent, aussi bien que les plans plus que fluides de batterie. C’est épique et efficace. Exactement comme l’introduction d’ « Obsidia ». Toujours dans la puissance et une lourdeur appréciable, avec des « refrains » plus mélodique et harmonieux, ce titre me donne l’occasion de parler des apports des sonorités électroniques. Très rare sur l’ensemble de l’album, elles apportent une diversité et une profondeur très intéressantes.

On aimerait entendre davantage la basse, comme ce groove chatoyant pour introduire l’Heavy « Dysnomia », plus traditionnel tout en conservant une patte plutôt moderne, dans son ambiance un peu sudiste, sa progression calculée, ses pics d’intensités aux moments les plus judicieux (cette double, encore !) et ce côté massif contrebalancé par des petites touches électro. Tout s’enchaîne sans trop de transition avec « Otherside », plus martiale et menaçante, démarche de guerre en saturation, l’ensemble est prenant, le travail de la batterie est impressionnant, jouxtant à la perfection ses phases agressives et plus mid-tempo, mélodico-épique et progressive. Si quelques longueurs se font sentir, comment ne pas frissonner face à cette dantesque conclusion faite de blast et de solis assourdissants ? Un peu trop, mais quand même.

Oui voilà, un peu trop. Sur ces derniers titres surtout, ça commence parfois à faire des passages un peu longuets… « Rekall » possède des instants mémorables, mais peut-être parce que la musique m’a un peu fait penser à une sorte de BO du vieux FPS « Perfect Dark » (2000-Nintendo 64). J’y ai retrouvé ces mêmes courbes électroniques, cette même forme de riff sur les passages plus ambiants, à la fois délicat, mais cachant quelque chose de plus menaçant. Menaçant, un peu comme l’explosive « Meteor Blast », entre passage aérien et écrasement brutal. Toutefois, elle possède le défaut d’être à la huitième place et donc de se heurter possiblement à la « fatigue » de fin d’album, sans compter qu’elle en demeure même assez répétitive sur certains points, malgré de somptueux passages…

Au-delà des influences que chacun pourra identifier selon ses propres écoutes, Defaced surprend sur ses morceaux plus progressifs, là où les influences se digèrent et où le quatuor peut enfin faire valser des idées plus personnelles. Le titre d’introduction « Edge of Reality » en est un très bel exemple, débutant sur un vague passage électro ambiant avant de se faire très vite écraser par de violentes distorsions. La succession de frappe qui suit, entre résonance guerrière et double menaçante, plante le décor. Toutes les parties se succèdent avec une fluidité extrême. Rien ne dépasse, rien ne fait surnombre, jamais les musiciens ne veulent imposer une technique à outrance. La progression plutôt épique du morceau suit des bases un peu téléphonée, certes, mais certains moments de grâce vous feront oublier ces petits détails.

Le chef-d’œuvre « Dark Planets »-titre suit une courbe ambiante qui montera en intensité, suivant une progression mélodique et atmosphérique du plus bel ordre. La lourdeur se fait plus malsaine, les distorsions sont prenantes, les transitions entre solis violents et rapidité enivrantes se font de la plus belle des manières, les idées ne se chevauchent pas, se mettant en place une par une afin d’offrir un assortiment d’ambiance exceptionnel, une sorte de « road-music ». Parfois, la basse se permet quelques belles envolées, les claviers offrent même un côté indus/atmo plus qu’intéressant alors que le final m’a de nouveau fait penser à une autre œuvre vidéoludique exceptionnelle : « Donkey Kong Country » (1994-Super Nes) et son « Jungle Groove » cultissime (vers les 05:35 pour les plus curieux). La conclusion « Infinite Break » offre également son panel d’aventures spatiales extrêmement intéressantes. Déjà les petits arpèges de basse distordus pour l’introduire, c’est doux. Puis ça démarre. On sent l’aventure, les riffs s’envolent, la batteuse s’affole. Le rythme se veut plus posé sans faire l’impasse sur la puissance de ses ambiances, jouant les montées et descentes progressives, les envolés atmosphériques catalysant les chevauchés fantastiques, tout y passe et les images vont et viennent avec talents.

Évidemment que Defaced a encore du chemin à parcourir. Mais à l’arrivée, ce « Dark Planets » offre déjà un sens de la technicité très élaboré, un sérieux très intéressant (qui se lâche un peu dans un cover bien sympathique du thème des « Power Rangers ») et surtout de très bonnes idées dans des influences en grandes parties très bien gérés. Comme une histoire à disque ouvert, Defaced montre la voie et il ne tient qu’à eux de garder le bon cap pour un avenir que l’on espère prometteur.

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