Alors qu’en cette année 2010
Immolation sort avec une redoutable efficacité son
Majesty And Decay c’est un certain renouveau que l’on voit apparaître sur la scène
Death avec entre autres des surprises venant d’
Impureza et son Flammenco , un
Fleshgod Apocalypse au plus haut niveau, ou une scène technique prenant toujours plus de place (qu’on le veuille ou non), magnifiée par le dernier
Brain Drill et toujours occupée par les papys d’
Atheist.
Continuant dans le mouvement occulte et blasphématoire amorcé depuis maintenant 1991 par
Immolation,
Destroying Divinity entend bien abattre lui aussi ses cartes maîtresses, armé d’un troisième album bénéficiant de conditions de distribution plus décentes et efficaces (chez
Brutal Bands Records) que Created ou
Hell Unleash ses deux premiers full-length.
Car des atouts,
Destroying Divinity en a. A commencer par un visuel brûlant et maléfique collant immédiatement à l’aspect rouleau compresseur qu’est
Dark Future. Fort d’une production caverneuse et écrasante, les Tchèques posent les bases d’un death corrosif et impitoyable, jouant principalement sur une atmosphère poisseuse lui conférant tout son intérêt et sa qualité. Que ce soient lors des accélérations à coup de blasts assassins (Birth Of Faceless
Killer, ou le morceau d’ouverture To
Live In
Gloom Of A
Beyond s’avère assez représentatif, assénant un rythme à la double suivi desdits blasts ; to simplement excellent!) enveloppés d’une nappe de guitares délivrant des riffs tranchants ou de mid-tempi impressionnants de par leur lourdeur et leur aura suintant le sang et l’occultisme (
At War With
Two Worlds),
Destroying Divinity est arrivé à créer un édifice monolithique bâti principalement sur cette ambiance apocalyptique de bout en bout. Dès lors, le groupe jongle habilement et très facilement entre rapidité agressive et descentes crescendo, redoutables par leur mise en place progressive comme sur Cult et son passage presque
Doom, ou
Undead In
The Darkness montrant toute la violence qui ne demande qu’à sortir derrière ce mur sonore dense et compact.
Plaçant quelques soli finement joués et participant de plein pied à ce sombre futur, des petites mélodies légèrement dissonantes laissent entrevoir tout le potentiel des musiciens. Celles-ci s’incrustent parfois en plein milieu d’un chaos sonore indescriptible, prenant délicieusement par surprise (
Prophecy vous sautera à la gorge plusieurs fois de suite). Quelques touches de claviers seront également de la partie, principalement en fin d’album sur la transition entre les deux derniers titres (dommage à ce propos qu’il y ait une coupure ; l’enchaînement aurait donné plus d’impact et de continuité) et clôturant de bien belle façon les neufs compositions de
Dark Future.
Certes,
Destroying Divinity aurait ce défaut d’être trop linéaire, aucun morceau ne se différenciant vraiment d’un autre sur l’aspect technique, ou de ne pas mettre assez en avant l’efficacité des riffs ou de la batterie noyés dans cette production extrêmement lourde et écrasante.
C'est un fait,
Destroying Divinity ne possède pas encore toute l’immense profondeur d’un
Incantation période Mortal Throne Of Nazarene ou l’aura culte d’
Immolation. Et il devient plus difficile, surtout en ayant vu le jour (ou les ténèbres…) en 2001, d’accéder à une telle notoriété. Mais après tout, certaines formations citées plus haut n’ayant sorti qu’un ou deux albums ont déjà eu une belle reconnaissance. Pourquoi pas
Destroying Divinity ?
Fabien.
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