Dark Bloom

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16/20
Nom du groupe Opium Doll
Nom de l'album Dark Bloom
Type Album
Date de parution 24 Octobre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Welcome into the Garden
Ecouter01:32
2.
 My Angel
Ecouter02:59
3.
 Addicted
Ecouter05:25
4.
 If the Walls Could Speak
Ecouter04:42
5.
 Asleep
Ecouter04:24
6.
 Schwarze Madonna
Ecouter03:44
7.
 Snow Is Falling Just to Die
Ecouter05:23
8.
 Sub Rosa
Ecouter04:33
9.
 Every Your Dream
Ecouter03:52
10.
 Dark Bloom
Ecouter08:13

Durée totale : 44:47

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Opium Doll



Chronique @ ericb4

20 Fevrier 2018

Un seyant essai placé sous le signe de l'éclectisme...

A l'heure actuelle, la profusion de groupes metal symphonique à chant féminin déferlant aux quatre coins du globe pourrait légitimement laisser à penser que tout a été tenté ou presque. Cependant, rares sont ceux qui ont pu se targuer d'assurer leur pérennité, indépendamment de leur rayonnement et/ou de leurs talents. Conscient de cet état de fait, sans trembler, ce jeune quintet russe créé en 2010 vient tenter crânement sa chance tout en ayant pris la mesure des enjeux, et donc, le temps nécessaire à l'affinement de son projet. Et ce, à l'aune de cet introductif album full length répondant au nom de « Dark Bloom », sorti quelque six années plus tard ; auto-production généreuse de ses 45 minutes et sur lesquelles se succèdent sereinement 10 pistes rock'n'metal symphonique gothique, progressif, atmosphérique et dark, souvent enivrantes, parfois mystérieuses, un brin mélancoliques, voire romantiques.

On effeuille alors une oeuvre à l'ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par un mixage bien ajusté entre lignes de chant et instrumentation, ainsi qu'un enregistrement de bon aloi. Les finitions ainsi que les enchaînements intra pistes n'ont pas non plus été laissées pour compte, même si quelques sonorités résiduelles n'ont pu être éradiquées. Ainsi, le combo nous octroie une alléchante mise en relief d'une offrande dont les influences de Nightwish, Within Temptation, Xandria, Tristania, Draconian, Evanescence, ou encore Lacrimosa, ne sauraient être éludées. Non sans une touche personnelle, toutefois, celle-là même conférant à ce message musical son substrat, et surtout toute son originalité. Aussi, dans cette tourmente, que peut bien nous apporter ce propos qui n'ait encore été exploré et qui mérite que l'on s'y attache ?...

On notera tout d'abord la structure éminemment classique de la tracklist, celle-ci démarrant les hostilités par un bref et cinématique instrumental de circonstance (« Welcome into the Garden »), alternant up et mid tempi à parités égales, entrecoupés de ballades, pour conclure par une fresque symphonique progressif. Un découpage on ne peut plus convenu dans un tel registre mais parfaitement assumé et judicieusement mis en œuvre par nos cinq gladiateurs, à savoir : Anna Cavelier au chant, dont les fêlures ne sont pas sans évoquer celles de Sarah McLachlan, avec quelques relents d'Amy Lee dans les médiums ; Anatoly Vladimirov (The Mutilator) à la guitare ; Sergey Kazakov à la basse ; Sergey Tyulpanov (The Mutilator) à la batterie ; quartet rejoint en 2015 par Nikita Shenkov (The Mutilator) à la guitare. De cette étroite collaboration émane une solide technicité instrumentale couplée à des arrangements de bonne facture et un supplément d'âme dont la plupart des propositions s'en font l'écho.

Le combo a témoigné d'une réelle faculté à encenser le tympan, distribuant quelques passages susceptibles de nous happer d'un battement d'aile. Ainsi, on ne passera pas outre le tubesque mid tempo « My Angel » pour ses refrains immersifs à souhait, mis en habits de lumière par les caressantes patines oratoires de la sirène. Cet addictif passage à mi-chemin entre Lacrimosa et Within Temptation laisse entrevoir de seyants gimmicks à la lead guitare, d'opportunes accélérations et surtout une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre. Difficile également de se soustraire au magnétisme des troublants harmoniques de « Every Your Dream » ; titre écorché vif doté d'une infiltrante gradation du convoi instrumental, ayant pour corollaire des nappes synthétiques d'obédience nightwishienne qui lentement s'éveillent et se déploient avec majesté. Succédant à un poignant piano/voix, à mi-morceau, l'audacieuse accélération rythmique ajoute un brin de caractère à une pièce qui feindrait d'attester du contraire. Et la sauce prend...

Moins directement orientées vers les charts, certaines pistes recèlent de non moins savoureux espaces d'expression qu'il serait regrettable d'éluder. Dans cette mouvance, on retiendra « Schwarze Madonna », frissonnant titre dark gothique aux faux airs de Tristania, avec un zeste de Draconian. Se calant sur le schéma de la belle et la bête, ce méfait use parallèlement d'effets de contrastes atmosphériques pour tenter de nous rallier à sa cause ; de ténébreux couplets alternant avec de souriants refrains. Par ailleurs, l'épique fresque symphonico-progressive « Dark Bloom » dissémine une colossale force de frappe et moult variations rythmiques et atmosphériques. Complexe de par son cheminement harmonique, axé sur d'insoupçonnés effets de contrastes, et ne libérant les sulfureuses inflexions de la déesse qu'à mi-parcours, ce foisonnant effort nécessitera quelques passages en boucle pour véritablement s'en imprégner.

Lorsqu'il touche aux intimistes instants, le collectif russe interpelle par sa déconcertante aisance à nous transporter loin, très loin des contingences matérielles. Il se plaît alors à nous faire déambuler dans un univers ouaté, nous envoûtant par ses gracieuses suites d'accords que pourraient lui envier Delain ou Xandria. D'une part, comment rester de marbre sous le joug des délicats arpèges au piano et à l'aune du fin legato à la lead guitare sur le fondant « Addicted », soyeuse ballade mélancolique s'étirant à l'envi ? La petite larme sera bien difficile à contenir, tant la charge émotionnelle véhiculée par les cristallines volutes de la maîtresse de cérémonie est forte. D'autre part, les enchanteresses ballades progressives « Snow Is Falling Just to Die » et « Asleep », d'un battement de cils se glisseront insidieusement sous l'épiderme pour ne plus quitter l'aficionado du genre. Sensibles jusqu'au bout des ongles, et non sans nous remémorer un Evanescence des premiers émois, ces instants privilégiés démarrent à pas de loups avant de délivrer, chacun à sa manière, une soudaine et prégnante montée en puissance du corps orchestral. Et la magie opère, une fois encore...

En dépit de ses mérites, cette galette laisse percevoir de gênantes irrégularités. Dans une visée atmosphérique gothique notamment, sans s'être avérés maladroits, nos acolytes seraient moins à leur affaire. Les tortueux et ternes « If the Walls Could Speak » et « Sub Rosa » en sont deux illustrations. Disséminant leurs riffs plombants, à la manière de Lacuna Coil, ces ogives empruntent toutes deux quelques chemins de traverse mélodiques et, au regard de leurs ponts technicistes en proie à l'indétermination, souvent nous égarent.

Pour un premier essai, si le combo convainc par sa capacité à diversifier ses atmosphères, ses phases rythmiques et vocales, ce sont surtout la qualité de sa production, le brio technique affiché et l'exigence du tracé mélodique dont il a fait preuve qui retiennent l'attention. De plus, de cette œuvre bien inspirée se décèle un petit supplément d'âme susceptible d'aimanter quelques tympans alanguis. S'il semble à son aise dans sa manière de faire cohabiter les styles, on conseillera à ce collectif de se détacher de l'empreinte atmosphérique gothique pour se concentrer sur un axe mélodico-symphonico-progressif gothique qui, lui, aurait toutes les chances de lui ouvrir quelques débouchés. Et ce, notamment auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de ses maîtres inspirateurs, à condition toutefois de ne pas succomber à la tentation de la comparaison. En effet, conjuguant habilement ses sources tout en apposant son sceau sur chacune de ses portées, la troupe sort quelque peu des sentiers battus. Un brin d'originalité que l'on espère voir perdurer, pour une formation qui en a sous le pied, notamment à l'aune d'un second album full length. Wait and see...


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