Dangerous Paradise

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15/20
Nom du groupe Aryem
Nom de l'album Dangerous Paradise
Type Album
Date de parution 21 Mars 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Prelude
 00:55
2.
 I Will Fly Away
 03:57
3.
 Horizon Cries
 04:14
4.
 We Told You
 04:32
5.
 Betrayed
 04:22
6.
 Tesoro de Tu Libertad
 04:15
7.
 A Journey Through Classical Music
 03:33
8.
 Premonition
 03:15
9.
 La Llorona
 03:30
10.
 Such a Dangerous Paradise
 04:04
11.
 Echoes
 03:19
12.
 Flames of Passion
 06:44

Durée totale : 46:40

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Aryem


Chronique @ ericb4

04 Avril 2020

Solaire, un brin sensuel et pétri d'élégance, cet essai fait dores et déjà du quartet mexicain un redoutable outsider...

Encore un énième groupe metal symphonique à chant féminin voué, comme tant de ses pairs, à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison... à quelques nuances près toutefois ! Créé en 2012 à Mexico par le compositeur et expérimenté bassiste Diego Heero Maaginen (Aiam, Words Unspoken), alors conscient des enjeux et des risques courus à se lancer tête baissée dans la mêlée, c'est pierre par pierre que s'est échafaudé et affiné ce projet artistique. Aussi, ce n'est que sept ans plus tard que se constituera le line-up au grand complet, le combo sud-américain inscrivant dès lors dans ses rangs les talents de : Karen M-dozza, succédant à Daniella Rendón, au chant ; Javier Díaz, aux guitares et au chant ; Luis Arturo Echegollen (Aiam), à la batterie. De cette fraîche mais étroite collaboration naît en 2020 l'introductif et présent album full length « Dangerous Paradise » ; auto-production généreuse de ses 12 pistes égrainées sur un ruban auditif de 45 optimales minutes.

Nos quatre conquistadors nous plongent au cœur d'une œuvre metal mélodico-symphonique aux relents heavy, folk et cinématique, inspirée par Delain, Xandria, Nightwish, Stream Of Passion et Diabulus In Musica. Ce faisant, on effeuille un message musical à la fois volontiers pulsionnel sans s'avérer incisif, souvent enjoué, parfois épique, un tantinet opératique, un brin romantique. Pourvue d'une structure éminemment classique, la tracklist n'en équilibre pas moins judicieusement ses montées en puissance et ses phases d'apaisement, quelques surprises venant par ailleurs s'inscrire dans la trame. autorisant dès lors l'écoute d'un seul tenant de la rondelle. Explorant un large spectre atmosphérique, la troupe teinte parfois son propos d'une touche latina, d'arpèges empruntés au classique, ou encore d'orientalisants harmoniques, contribuant à le rendre aussi singulier qu'enivrant. De plus, jouissant d'un mixage bien équilibré, signé Luis Arturo Echegollen, doublé d'une belle profondeur de champ acoustique, la goûteuse galette autorise une sereine traversée...

Contrairement à nombre ses homologues, c'est sur une brève mais frissonnante incantation a cappella que le rideau s'ouvre. Ainsi, comme pour nous préparer à affronter les éléments qui, peu ou prou, vont se déchaîner, le bien-nommé « Prelude » laisse entrevoir les limpides et troublantes inflexions de la sirène. Mais il ne s'agit-là que d'une mise en bouche...

C'est à la lumière de leurs passages les plus mouvementés que nos valeureux gladiateurs marquent leurs premiers points, trouvant alors sans mal les clés pour aspirer le pavillon. Ainsi, tant les riffs acérés du sanguin et ''delainien'' « I Will Fly Away » que la délicatesse des arrangements ''nightwishiens'' de l'entraînant « Horizon Cries » ne sauraient tarder à essaimer leurs effets. Glissant sur un tapping effilé, ces deux énergisants méfaits se dotent parallèlement d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les pénétrantes modulations de la déesse. Dans cette mouvance, on ne saurait éluder « Betrayed », impulsif et tubesque mid/up tempo aux couplets bien ciselés, abondant en péripéties et recelant un duo mixte en voix claires en parfaite osmose. Et comment passer sous silence « Such a Dangerous Paradise », dévorante ogive mélodico-symphonique aux riffs crochetés et octroyant une mélodicité toute de fines nuances vêtue dans la veine de Diabulus In Musica ?

Répondant à un souci de diversification atmosphérique, le collectif mexicain a tantôt inséré d'arabisantes sonorités, tantôt d'hispanisantes modulations dans son propos. Ce qu'illustre, d'une part, « We Told You », luxuriant et poignant mid tempo heavy symphonique à mi-chemin entre Xandria (première mouture) et un Epica estampé « The Divine Conspiracy ». S'écoulant le long d'une rivière mélodique aux ensorcelants méandres, sous-tendu par les magnétiques volutes de la princesse et ses fines variations rythmiques, l'énigmatique et sensuel effort se charge en émotions au fur et à mesure de notre avancée dans ce complexe mais seyant paysage de notes. D'autre part, les suaves sonorités exhalant du fringant mid tempo « La Llorona » sauront faire plier l'échine à plus d'une âme rétive. Non sans rappeler Stream Of Passion, l'ambiance feutrée imprégnant l'espace sonore de l'altier et troublant propos se double des chatoyantes envolées de la belle, pour un voyage en d'oniriques contrées.

Le combo a, par ailleurs, témoigné d'une fugace mais réelle aspiration au classique. Certains arpèges bien connus renvoyant à Beethoven inondent alors « A Journey Through Classical Music », agréable pièce instrumentale mêlant savamment des séries de notes empruntées à cette période et des riffs épais et une batterie en furie. Dans cette ambiance baroque, s'insinuent des rampes synthétiques semblant s'étirer à l'infini, non sans rappeler les lignes de claviers de Vangelis. Une manière habile d'harmoniser passé et futur, que l'aficionado du genre symphonique opératique ne pourra esquiver.

Quand ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ainsi, voguant sur un infiltrant sillon mélodique et ouvrant peu à peu ses ailes, « Tesoro de Tu Libertad » se pose telle une radieuse ballade aux airs d'un slow qui emballe, apte à déclencher la petite larme au coin de l'oeil sans forcer le trait. Un instant privilégié d'une charge émotionnelle difficile à contenir, mis en habits de soie par les cristallines et touchantes patines de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient renié ni Diabulus In Musica ni leurs compatriotes de Fortaleza. D'une sensibilité à fleur de peau, « Echoes », pour sa part, s'illustre telle une romantique et ''xandrienne'' ballade déversant inlassablement ses délicats et poignants arpèges, qui ne se quittera qu'avec l'indicible espoir de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Mais le propos atteindra véritablement son apogée à l'aune de sa plantureuse pièce en actes symphonico-progressif et cinématique. A la fois épique, romanesque, un brin théâtralisant, c'est avec aplomb que le luxuriant et puissant « Flames of Passion » déroule ses 6:44 minutes d'un spectacle aux multiples rebondissements. Dotée d'arrangements instrumentaux d'inspiration ''nightwishienne'', l'orgiaque offrande se double d'un martelant tapping, d'une vibrante touche latina et d'une somptueuse gradation de la densité orchestrale. Evoluant sur un infiltrant filet d'harmoniques, le brûlot gagne en pugnacité et en tonicité percussive ce qu'il ne perd nullement en mélodicité, loin s'en faut. Et ce ne sont ni les enchaînements couplets/refrains ultra sécurisés ni les ensorcelantes oscillations de la princesse qui nous éloigneront de ce galvanisant paysage de notes. C'est donc avec les honneurs que se clôture l'opus...

Est-ce à dire que le sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait... Ainsi, se faisant plus mystérieux que ses voisins de bobine, le mid tempo symphonique gothique « Premonition » interpelle par sa sombre atmosphère autant qu'il déconcerte par ses poussives accélérations. Accusant, en prime, une sente mélodique en proie à de tenaces linéarités et une intarissable répétibilité de son brumeux cheminement d'harmoniques, l'intrigant méfait peinera à encenser un tympan déjà sensibilisé aux vibes de ses maîtres inspirateurs.

On l'aura compris, à l'instar de leur première livraison, nos compères martèlent déjà fort le sol de leur empreinte. Ayant pris soin d'ouvrir large le champ des possibles sur les plans stylistique, rythmique et surtout atmosphérique, nous livrant une œuvre à l'ingénierie du son rutilante, le combo affiche parallèlement un réel potentiel technique et une indéfectible inspiration mélodique. En dépit d'une relative baisse de régime et d'une originalité encore bien timide, et au regard des quelques prises de risques concédées et du petit supplément d'âme dont s'abreuvent de nombreux passages, la pulsionnelle et émouvante offrande n'a pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, le combo lançant dès lors un message fort à l'âpre concurrence inhérente à ce registre metal. Ce faisant, parmi ses nombreux homologues, le Mexique pourra sans nul doute compter sur les talents de ce fringant quartet pour fièrement le représenter à l'international, et ce, dans la catégorie des sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

Note : 15,5/20

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