Iron Curtain est un combo espagnol fondé en 2007, originaire de Murcie. A l'occasion de son quatrième album qui sort en cette fin d'année 2019 chez
Dying Victims Productions, il n'est pas incongru de se plonger dans ce que propose cette scène ibérique, longtemps dominée par les historiques Obus et autres
Muro. Affublé d'une pochette représentant un Thésée metallisé vu de dos plutôt maladroite mais parfaitement dans l'esprit kitsch de la première moitié des eighties,
Danger Zone se voit propulsé sur le devant de la scène par son label, habituellement plutôt habile dans ses choix de poulains.
A l'heure où le heavymetal dit de tradition ne rend pas les armes,
Iron Curtain y va de son hommage à cette scène tout au long du disque. Bourré d'emprunts aux grands aînés de la NWOBHM (le Maiden période DiAnno et la bande à Lemmy en tête), les 8 titres de l'album (pour 32 petites minutes) ne font preuve d'aucune, mais alors vraiment aucune originalité. Ce n'est certes pas ce que l'on demande à ce genre de groupe, mais tout de même, ici la notion de plagiat est bien présente. Difficile de ne pas penser au groupe de Lemmy dès l'opener "
Wildlife" qui sonne très Motörhead, aidé par l'organe éraillé du chanteur. "Stormbound" évoque clairement Iron Maiden "Rock
Survivor" représente un parfait mix vieux Maiden/AC/DC en fonction de ses passages. Bref, l'abécédaire des références est ici présent, plus que de raison, avec riffs mille fois entendus ("
Danger Zone" là encore très Motörhead dans ses couplets et affadi par un fade-out moche comme tout) et des gimmicks rock'n'roll datés (le début de "The Running Man", dont les dernières notes au piano rappelleront avec nostalgie le superbe film d'Alan Parker Midnight Express).
Alors, quelle attention porter à ce genre de groupe, tout juste bon à faire un lever de rideau (pardon!) à la sauvette de tournées nationales de groupes plus établis ? La question se pose. Notons pour être juste une vraie capacité à pondre des refrains simples et mémorisables sur quasiment tous les titres du disque, mais aussi à faire taper du pied en cadence ("
Rough Riders"), car si rien n'est réellement mauvais dans ce rideau de fer, rien ne l'extirpe de la masse ni ne donne réellement envie d'être passionné par les sept premières pistes du disque. Un mot sur le très
Megadeth période Youthanasia "
Lonewolf", placé en conclusion, franchement réussi malgré sa référence trop évidente. Sur ce titre, la voix modulée fait mouche, le morceau et sa mélodie principale s'envolent avec un beau solo et constituent une vraie réussite. Ses 6 minutes donnent envie de remettre le couvert, seul rai de lumière en décalage avec un album par trop convenu.
Renvoyant l'auditeur dans les années
1980-1983 avec ses codes et sans imagination,
Iron Curtain propose un album bien court, mais aussi sans réel intérêt en dehors de sa dernière piste, si ce n'est la plaisir d'écouter quelques morceaux corrects, bourrés de références, et aux refrains plutôt réussis. Ne serait ce un dernier titre bien au-dessus du reste de l'album, et évoluant à l'inverse de ce que suggère son titre dans une zone de confort trop balisée,
Danger Zone est bien trop commun pour donner envie d'y aller. On a connu
Dying Victims plus inspiré sur ce coup.
Les dernières notes de The Running Man sont issues du film Running Man avec Scharzy et non Midnight Express
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