L’expérience du premier album studio n’aura pas été de tout repos pour les russes de
Xe-None. En effet, la sortie de « Dance
Metal [Rave]olution » en 2008 a plutôt été controversée, entre les adorateurs et les détracteurs d’un
Metal plutôt étrange et hors du commun. Car même si le quintette se fait plutôt discret en
Europe, il n’en reste pas moins les certains créateurs d’un « dance metal », entre electro, indus et techno dans leur contrées hivernales. Rassurez vous, ce nom n’a rien d’officiel, il s’agit simplement d’une habitude que le combo a pris. Aux auditeurs de juger donc…
Dans tous les cas,
Xe-None, après encore un EP enregistré en 2009, contrôle cette fois ci le dérapage effectué avec le premier album afin de nous sortir un «
Dancefloration » moins bizarre, moins casse-oreille, et surtout plus mature…
Pour les amateurs de metal indus qui auraient ratés un numéro, « Dance
Metal [Rave]olution », créé par des adorateurs de musique industrielle et de metal, se caractérisait par des morceaux assez typés techno, ultra dansant, presque EBM, trop dynamiques et sans répit, embarqués par un poum-poum incessant, des guitares beaucoup trop en arrière plan, une alternance chant masculin et féminin du plus mauvais effet, accompagnée de sonorités électroniques à la limite de l’indigestion. Les mots sont forts mais représentent bel et bien ce qu’était
Xe-None avant ce… «
Dancefloration ».
Pourtant bien d’autres groupes se sont essayés à mélanger « techno » et « metal », la génération « electro-indus » entre autre, voire les confrères italiens à la T3chn0ph0n1a. Mais il faut l’avouer, cette année,
Xe-None se surpasse, et nous livre un album assez…rocambolesque.
Basant son concept sur les contrastes entre technologies présentes et passées, voire une certaine nostalgie de nos engins de l’époque,
Xe-None nous fait danser une nouvelle fois le temps de 9 titres et de près de 40 minutes. J’ai volontairement omis un morceau, mais celui étant particulier, je détaillerais davantage son contenu plus tard. Mais pour le moment, concentrons-nous sur les chansons en question. De « Heartcore » à « VHS » le rendu est techno et metal, l’un ne dominant pas sur l’autre. Evidemment, les éléments electroniques, et les techno beats sont de la partie, à l’image de combos d’electro indus, mais en plus poussé. A l’instar d’un « Summertime » ou d’un « Dance Row », l’ensemble est ultra dynamique, et vraiment adapté à tout adorateur d’indus ou d’electro. La voix du chanteur Lexy est plus rentre dedans qu’à l’accoutumer, plus en retenu sur certains passages et moins déraillée. Par contre il accentue davantage les cris aigus très saturés à la
T3chn0ph0b1a, tout comme sur un « Faceless » où la voix au timbre spécial d’EvilAnn se pose avec attention, rappelant tout de même les voix féminines presque synthétiques des chansons techno que l’on a déjà entendues.
Mais ne vous y méprenez surtout pas, les guitares sont toujours là pour lancer des offensives et nous rappeler que nous écoutons bel et bien du
Metal, comme sur le déchainé « Heartcore », aux riffs destructeurs et techniques, ou un « Dreamcity » voire un « BlackHole Time » plus lents, plus atmosphériques mais plus axés sur des rythmiques bien metal malgré des éléments indus peut-être même trop omniprésents.
Heureusement,
Xe-None s’est arrangé sur cet opus pour diversifier les morceaux, et même si le tout se veut dense, tout est arrangé au millimètre près afin que rien ne se ressemble. Les introductions notamment, possèdent ce petit son électronique qui lui est propre. Mais pas seulement. Un titre à lui tout seul peut posséder ce petit son en fil conducteur, à la façon de « I Seek You » ou «
Cyber Girl », reprenant des sonorités déjà perçus dans de vieux jeux vidéo, le premier faisant penser à un « Video Kid » de
The Birthday Massacre, le second morceau rappelant les passages de Super Mario dans des tuyaux ! Une petite originalité qui vaut le détour, malgré un chant féminin à tendance casse-oreille et pas totalement juste…
Maintenant, il est temps de venir au dixième titre. Il semblerait que ce soit la chanson la plus inattendue de tout l’album, et de toute la discographie de
Xe-None, connaissant les personnages en question. Finis les éléments techno, le rythme danse, et même l’electro/indus. Place au metal pur et dur, bienvenue au metal extrême !
L’introduction dotée de samples de vent et de véhicule à chenille ne laisse présager pourtant rien. Mais quand la batterie (boîte à rythme ?) est lancée, rien ne l’arrête. Double pédale, blast beat, riffs à la limite d’un Black mélodique, chant crié presque saturé, clavier aux allures de sympho et sons de piano…nous voilà embarqués pendant plus de six minutes dans un enfer musical, un déluge de riffs, d’ambiances sombres, même lors du refrain poussé à l’extrême par une EvilAnn qui n’en fait pas des masses. On n’est pas loin ici des compositions d’
In Silentio Noctis en moins « lyrique » ou des premiers
Catamenia en légèrement moins rapide et sympho malgré ce gros côté furieux prédominant, peut-être plus proche d’un « Above » de
Samael pour le côté extrême et la voix. Un morceau prenant et étonnant qui plus est.
En voilà quelque chose de bon. Ces russes nous en mettent plein les oreilles, et nous offrent un opus varié, entraînant, surtout bâti pour les admirateurs d’electro/indus ou de techno. Un ensemble assez « select », tout de même, bien que plus
Metal, plus recherché, et plus mature. Il s’agit d’un gros changement en perspective par rapport à un « Dance
Metal [Rave]olution » presque risible. Bien qu’on puisse toujours affirmer que
Xe-None nous fait encore du
Xe-None, il est clair qu’un gros petit plus a été incorporé aux morceaux, rendant ce dernier «
Dancefloration » bien moins fantaisiste et décadent.
Mais je dois t'avouer que je préfère comme ça. L'album d'avant était, justement, trop parodique et imbuvable. Et pour la chanteuse, je crois avoir précisé qu'elle était pas toujours top ;)
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