Makoto Mizoguchi nous avait sérieusement mis l’eau à la bouche avec le MCD
Wretched Existence paru chez Relapse, mais le full lenght tant attendu qui devait suivre s’est fait attendre, attendre… Si bien que l’on commençait à se demander si il sortirait un jour. Heureusement après quelques tergiversations
Abraxas signe finalement avec Sevared Records qui flaire les bons coups en cette année 2011, Barrett Amiss a en effet récupéré l’armada scandinave
Insision,
Deranged et
Blood Red Throne dans son catalogue.
C’est donc après moult péripéties que débarque enfin
Damnation (2011), en cet été où se bousculent les sorties
Death Metal.
Tout d’abord il faut tirer un coup de chapeau à Raul Gonzalez qui a dessiné un artwork maléfique, agressif et graphiquement parfait, à l’image du contenu musical.
Avec toutes les vieilles formations sur le retour ainsi qu’une myriade de jeunes suiveurs au talent plus ou moins marqués, jouer un
Death Metal à l’ancienne (bien que ce terme soit réducteur ici) peut se révéler casse gueule. Seulement nous n’avons pas affaire ici à des perdreaux de l’année, le directeur des opérations Makoto Mizoguchi a notamment joué en live pour
Hate Eternal et composé sur le monstrueux
Awakening of the Rebel de
Internal Suffering.
Après l’excellente instrumentale
Astaroth posant idéalement le décor et faisant monter la sauce,
Through Blood We
Return rentre dans le tas avec un jeu de guitare très incisif.
Damnation n’est pas doté d’une production classique pour du
Death Metal, pas forcément über grave et axée sur la lourdeur, la crasse ou la puissance, mais avec beaucoup de fréquences mid et des guitares sonnant presque thrashy, à l’image d’un
Centurian /
Nox. D’ailleurs tout comme le talentueux Rob Oorthuis, Makuto possède un style propre difficile à cataloguer, une chose est sûre c’est diablement efficace. Et question efficacité, le titre
Damnation Uncreation se pose là, avec un mid tempo hypnotique et un refrain totalement imparable.
L’autre particularité de
Abraxas est de posséder un chanteur absolument redoutable en la personne de Mike Hrubovcak (frère de J.J. bassiste de
Hate Eternal, si vous ne savez pas comment ça s’épelle faites comme si, ou demandez à Gandhiego…), l’ex
Monstrosity livre ici une prestation dantesque grâce à un guttural profond hors du commun, rappelant parfois celui du terrible Mr
Hustler (ex
Blood Red Throne). Sur
Ingrowing Masochistic
Perversion il montre tout l’étendu de son talent, sachant aussi placer des parties criardes redoutables.
Même si
Damnation ne paraît pas exceptionnel au premier abord, il propose un
Death Metal énergique aux riffs faussement simplistes et faisant mouche systématiquement,
Leviathan of
Blood and
Fire et son armada de riffs
Death / Thrash mettra d’ailleurs les plus septiques à genoux. Le jeu de batterie de Lance Wright quant à lui est à l’image de l’album : ne payant pas forcément de mine, mais dévoilant une facilité déconcertante tant dans les passages old school que dans les accélérations.
La sympathique reprise To the Wall de
Sepultura (confirmant les fondements
Death / Thrash de la galette) contribue un peu plus à l’impression largement positive de l’ensemble, prouvant que tout n’a pas encore forcément été dit dans le
Death Metal, et qu’il n’était nul besoin de battre des records de vitesse ou de se lancer dans une caricature des vieux trucs cultes pour pondre un disque intéressant.
Eternal Death Metal Damnation.
BG
a.m.s.g
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