D.V.S.R.

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16/20
Nom du groupe DVSR
Nom de l'album D.V.S.R.
Type Album
Date de parution 23 Novembre 2015
Style MusicalFusion
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. I V I 00:32
2. Six Figures Deep 03:07
3. Fatal Attraction 04:26
4. Shutdown... 03:27
5. Life and Death 04:19
6. Beneath the Skin 03:48
7. Remission (ft. Matt Gelsomino of Novelists) 03:39
8. Hooded Race 04:22
9. The Forked Tongue 03:34
10. React 04:04
11. Unconscious 05:22
Total playing time 40:34

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DVSR


Chronique @ Hacktivist

27 Décembre 2015

« D.V.S.R. » est un bon crû de djent/rap metal complexe et déchiré.

Au lendemain de l'année 2011, on ne pouvait sans doute jamais imaginer qu'un groupe aussi récemment formé et qui ne véhiculait aucune ambition particulière à son arrivée sur la scène djent puisse servir d'influence majeure à un autre ayant vu le jour deux ans plus tard. Pourtant, au-delà d'une équation réductrice mais inévitable qui consisterait à dire que DVSR serait l'association d'Hacktivist et bien sûr de Meshuggah pour l'utilisation de la guitare à huit cordes et de sonorités complexes (entre autres), les Australiens parviennent à tirer leur épingle du jeu sous l'impulsion de leur jeune leader énervé, Matthew "AntiMatter" Youkhana. C'est ainsi que les fans des deux formations ont continué à se renvoyer la balle à qui placera le plus gros flow sur une instrumentation froide et perturbante à coups de démos et de titres dévoilés au compte-gouttes. Après un peu plus d'une décennie de tests et d'expérimentations dans les années 2000, voilà qu'un nouveau sous-genre bâtard vient perturber l'exercice et la tentative de définir ce qu'est réellement le djent en flirtant avec le hip-hop et quelques autres vieilleries issues du néo-metal (Limp Bizkit, Korn). Suite au changement de nom en novembre dernier ayant eu pour tâche d'enterrer les deux années de Devastator, un premier essai nommé « D.V.S.R. » est finalement présenté en cette fin 2015 même si au grand dam du groupe, le quintet garde toujours un pied dans l'ombre de leurs collègues Britanniques qui avaient pu délivrer un EP éponyme en 2012 (puis réédité un an plus tard). Ça a tout d'un choc des titans.

Pour éviter le surplace, les confusions et surtout gagner en popularité, le combo a justifié sa nouvelle appellation d'une main de maître en nous laissant un "Designed Via Strength & Respect", ce qui forme l'abréviation complète DVSR. De façon à mettre en valeur les couplets rap de l'interprète, la troupe centre ici l'essentiel de ses textes sur le côté tranchant et très revendicatif, de la même façon que les gars portés par le chanteur-guitariste-producteur James Timfy. Avec une mention "Explicit" présente sur près de 70 % des titres (huit sur un total de onze), on peut dire qu'en effet, on a là une musique sérieuse et engagée qui appelle d'une certaine manière à prendre les armes. En auto-production depuis la sortie de leur premier single en 2013, le collectif mise davantage sur l'aspect local et cherche à atteindre l'indépendance totale vis-à-vis des grosses maisons de disques, ce qui ne les empêche pas d'être activement suivis par Matt Leost de Chase Music Group (Boris The Blade, Day Break, Sentinel ou encore Storm The Sky) et d'avoir signé avec Bearclaw Productions, le petit label de Chris Blancato (à qui on doit notamment l'unique EP de Nothlane en 2010 sous l'ère Adrian Fitipaldes et l'harmonie du son sur la pièce « Rot » mettant en vedette le nouveau vocaliste Marcus Bridge). S'ils ne disposent pas forcément de la "popularité" de H, on peut tout de même noter que la plupart de leurs morceaux sont systématiquement relayés par le webzine ItDjents ainsi que par le biais de la chaîne BeheadingTheTraitor. Côté line-up, rien n'a bougé, et aucun des membres n'a appartenu à un projet parallèle significatif, si ce n'est que le batteur Matthew Nekic a eu l'occasion d'entrer en studio pour les hardcoreux de Heiress. S'agissant d'un premier album, le travail de composition s'avère concluant et dans la lignée des 2-3 pièces indépendamment publiées depuis la naissance de DVSR, avec tout de même un bémol concernant les ré-enregistrements de celles-ci qui perdent la moitié de leur intensité d'origine.

On ne peut pas dire que l'album débute en de très bons termes. Même en tant qu'introduction, « IVI » semble déjà nous infliger une souffrance lente et pénible, et ce, via l'exemple parfait d'un riff djent à la fois massif et torturé. La tension monte d'un cran avec « Six Figures Deep » qui reprend et développe l'ambiance du titre d'ouverture en instaurant un réel climat de terreur et de chaos. Matthew lance son flow abrasif et sans concession, s'adressant directement aux célébrités cupides, richissimes et aux personnalités avides de pouvoir qu'il cible violemment : « You’re nothing but a weak young mind with a speech, fucked up ». Entre des morceaux tels que « Beneath the Skin » et ce « React » qui contient des riffs façon démarrage d'une moto en panne, la différence sera toutefois assez minime. A vrai dire, elle ne tiendra qu'en une mélodie perturbante émanant de la guitare qui tentera vainement de varier le jeu face à un phrasé toujours plus assassin. Chaque chanson étant structurée en prenant appui sur le même moule - celui d'Hacktivist on peut le dire, on remarquera que le rappeur débitera un plus grand nombre de mots sur la dernière minute, là où l'émotion atteindra généralement son paroxysme. Au niveau du contenu lyrique en revanche, peu de quoi être déçu si l'on s'attache en détail aux sujets abordés principalement très sombres et réfléchis, parfois complétés d'une note d'espoir. Par exemple, « Life and Death », comme son nom l'indique, est partagé entre la vie, le chagrin d'amour et les démons intérieurs du frontman. C'est peut-être pour cela qu'on sent un engagement plus passionnel dans ce tube, sublimé par des proses telles que « But emotionally immobile crippled within the skull it's hurting ». On regrettera seulement qu'avec cette nouvelle version d'album, d'une part les vocalises psychédéliques du bassiste Adrian Tate soient vraiment en retrait et que de manière générale, certaines lignes de "chant" paraissent plus aplanies, et manquent un poil d'harmonie avec l'instrumentation.

Dans la seconde partie de « D.V.S.R. », on pourrait penser qu'avec la doublette qui n'a pas obtenu le "Parental Advisory" pour outrage à la société, il n'y a plus rien de très fort à revendiquer et que le quintet a enfin décidé de relâcher la pression... C'était sans compter sur la huitième piste « Hooded Race » qui dresse une vision noire et fataliste de l'avenir lorsque l'artiste engage avec ferveur un « I fear a future shaded by our thoughtless actions, the vanta-black that fills the sky reflects the madness ». Hormis l'arrière-plan contenant quelques traces atmosphériques, les guitares piquent et bourdonnent avec une puissance non dissimulée. En vérité, la fracture se produit immédiatement à l'écoute de « Remission », sorte de melting-post entre des couplets rappés rappelant 3rd Strike sans le son djent et des refrains subtiles et rêveurs nous évoquant le Northlane le plus récent. Tandis qu'AntiMatter se met à parler plus calmement qu'à l'accoutumée, c'est Matt Gelsomino des Français de Novelists qui assure le chant clair avec le soutien d'un timbre vocal féminin qui lui, accentue d'autant plus les influences issues du metal progressif. Chose suffisamment rare pour être soulignée, on entend un solo de rock électrique dans sa forme la plus classique, sans lourdeur ni rien. Passé l'histoire complexe et les remises en question joyeuses du type : « Should I be dead ? Rested in red ? », une bonne gonflée d'énergie et d'adrénaline prend le pas sur la ligne d'arrivée de « Fatal Attraction ». On comprend tout l'intérêt d'avoir gardé un bourdon musical gênant voire irritant pour qu'il forme progressivement une scène spatiale et très particulière où les éléments se déchaînent à tout-va. Pour enfoncer le clou, il est intéressant de relever que la conclusion de l'opus, qui n'est autre qu'« Unconscious » - la première claque, le premier titre du parcours discographique du combo est un peu le « Cold Shoulders » des Australiens tant la popularité, l'intensité et l'assurance de l'oeuvre se ressemblent.

Qu'on le veuille ou non, le développement d'Hacktivist empêche DVSR de tracer sa route en toute tranquillité. Au-delà des trois anciens morceaux malmenés par le groupe, des ressemblances de riffs et de l'influence qui n'est jamais très loin, cet éponyme est un bon crû de djent/rap metal complexe et déchiré. Connaissant le poids qui pesait sur leurs épaules avant que ne paraisse officiellement ce « D.V.S.R. », cela ajoute à leur réussite, aussi underground soit-elle.

5 Commentaires

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Molick - 28 Décembre 2015: Beaucoup trop stéréotypé pour ma part, les riffs sont trop clichés pour pour me parler. Et même les passages atmo ont déjà été entendu mille fois avant.

Bref en soi c'est pas mauvais, mais tellement peu personnel que ça me parle pas.
Hacktivist - 28 Décembre 2015: Il faut s'y faire avec le Djent, c'est souvent le même type de riffs même si certains groupes essaient d'innover et de relancer la machine.

En fait, je pense surtout qu'il n'y avait la place que pour une seule formation dans le djent/rap. Etant fan d'Hacktivist, je retrouve la même recette chez DVSR mais avec moins de variations au niveau du chant et de l'instru'.
dayedayedaye - 28 Décembre 2015: Merci pour la chronique !
J'avoue que j'etais assez sceptique quant aux premiers titres qui avaient fuités ... Je me disais direct ( a tord ) que c'etait de sous Hacktivist ( que j'adore ) , et finalement je suis tres agreablement surpris de l'album .
La prog et les ambiances sont tres bonnes !
Bref super album pour moi !!
MrSD - 29 Décembre 2015: Une bonne surprise. Je connaissait déjà Hacktivist et même si ici niveau djent et ambiances il n'y a rien de nouveau, c'est efficace.
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