Cure

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14/20
Nom du groupe Erra
Nom de l'album Cure
Type Album
Date de parution 05 Avril 2024
Labels UNFD
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Cure
 03:45
2.
 Rumor of Light
 04:02
3.
 Idle Wild
 04:12
4.
 Blue Reverie
 05:01
5.
 Slow Sour Bleed
 04:07
6.
 Wish
 01:25
7.
 Glimpse
 04:23
8.
 Past Life Persona
 04:40
9.
 Crawl Backwards Out of Heaven
 03:22
10.
 End to Excess
 04:11
11.
 Pale Iris
 04:23
12.
 Wave
 04:58

Durée totale : 48:29

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Erra


Chronique @ Groaw

01 Mai 2024

Transcender les attentes ou rester pris au piège d’un passé glorieux : un choix bien complexe pour Erra

Longtemps cité comme l’un des plus grands espoirs de la scène metalcore, le quintet américain d’Erra a été un énorme souffle de fraîcheur dans un style qui était en perte de vitesse. Dans un registre à la fois progressif, mélodique et djent, le groupe a su au travers de ses albums peaufiner son identité et sa plume, non sans cacher ses diverses inspirations piochés dans des formations telles que Periphery, Born Of Osiris et dans une moindre mesure Meshuggah.
Si chaque apparition du collectif est pour le moment et à chaque fois un succès assez retentissant, nous ne pouvons cependant pas dissimuler notre crainte quant à l’horizon de nos musiciens. Car si jusqu’à présent le répertoire du combo est, à quelques errements près, d’une efficience qui ferait pâlir de jalousie bon nombre de ses compères. Pour autant, on sent que les Américains sont quelque peu en panne d’inspiration depuis quelques années, ce qui laisse présager un essoufflement et une perte d’intérêt prochain.

La publication des deux premiers opus Impulse et Augment ont été le tremplin de départ de diverses troupes parmi lesquelles Novelists, Earthilists ou encore Aviana. Pour le second, il est d’ailleurs encore cité comme l’une des meilleures toiles de metalcore progressif/mélodique, une reconnaissance confirmée avec l’apparition du quintet pour la toute première fois dans les charts musicaux.
La suite fut en revanche plus délicate pour notre quintet avec une signature sous la maison de disques Sumerian Records qui donnera lieu à deux autres ouvrages Drift et Neon, dans une certaine continuité de leurs débuts mais avec un modèle et une structure plutôt vieillissants. Quant au disque éponyme, au-delà du changement de label pour UNFD, il laissera quelques signaux encourageants avec quelques réintégrations de sonorités « brutes ». C’est avec Cure, sixième esquisse de la formation, que nous allons pouvoir vérifier si les maux de nos artistes sont guéris ou si au contraire ils se sont renforcés.

Pour ce qui est de l’écriture, nous n’observons malheureusement aucune évolution, aussi minime soit-elle. Notre groupe américain persiste dans la plupart de ses compositions dans un modèle couplets screamés et refrains au chant clair qui n’a plus grand-chose de surprenant passé deux-trois morceaux. Aussi déroutant que cela puisse paraître, ce sont les titres les plus accessibles, ceux pour lesquels les hurlements sont quasiment aux abonnés absents et où la patte mélodique est mis au premier plan qui nous laissent les meilleures impressions.
En ce sens, un Blue Reverie nous emmène dans une curieuse douceur et affiche également une progression assez lente, un développement et une atmosphère qui nous mène en milieu de mélodie à un breakdown loin d’être virulent mais qui possède suffisamment de profondeur et de matière pour prolonger le caractère planant du morceau. Cette ambiance plutôt aérienne nous rappelle fortement Northlane sur sa période Node, une empreinte emplie de mélancolie.
Pour Last Life Persona, nous sommes dans ce même registre vaporeux, songeur et progressif qui nous dirige presque dans un style rock. Le riffing principal est d’ailleurs semblable à ce que l’on pourrait entendre chez Deftones dans ses travaux les plus poétiques. La chanson est marquée principalement par son aspect nostalgique et sensible, même si l’on regrette sans doute un morceau qui traine un peu en longueur et dont la mélodie peut finalement épuiser.

Dans son apparence musclée, le quintet montre toujours des riffings diablement efficaces, bondissants à l’instar du morceau éponyme qui démarre de bien belle façon l’album avec son essence djent, mécanique et froid dans ses résonances graves mais bien plus harmonieuses dès lors qu’elles adoptent des sons aigus. On a parfois cette fâcheuse tendance à réentendre ces notes dans d’autres compositions comme sur Pale Iris, preuve d’un collectif qui reste trop ancré dans ses acquis et que l’on finit par zapper. Dans d’autres cas, c’est un sentiment de vide que nous prodigue nos artistes avec des rythmes basiques et ennuyants. Slow Sour Bleed, dans un tempérament électronique, répète pendant quatre minutes la même ligne de guitare, le tout sous un instrumental faiblard et peu aguicheur.

Dans ce panorama critique de la trajectoire d'Erra et de sa sixième galette, un constat quelque peu amer se dessine : le quintet semble aujourd'hui pris dans les rets de son propre succès et peine à renouveler son inspiration et son écriture. Cure révèle une dichotomie entre des moments de grâce, où les mélodies disposent de nuances aériennes captivantes et des passages plus convenus, voire redondants qui témoignent d'une certaine routine dans la patte musicale de nos Américains. Si le chemin parcouru par notre troupe reste marqué par des succès indéniables et des influences inspirantes, l'avenir semble exiger une réinvention audacieuse, un bouleversement pour lequel nos musiciens ne semblent pas encore préparés.

3 Commentaires

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supertiptip - 02 Mai 2024:

C'est plus un constat globale dans le Metalcore, tu n'as plus de riffs qui se retient et un son ultra compresser ou doubler avec des tonnes de FX J'ai l'impression que tous les groupes soit surcharge leur compo au moment de faire le mixe soit  tombe dans le pop rock/metal soit fond un espèce de hardcore violent sans groove et sans riffs, juste avec des rythmique ultra violente.

Groaw - 03 Mai 2024:

Je te rejoins dans le constat que le metalcore se veut bien plus accessible en termes de composition et de production ces dernières années mais je ne pense vraiment pas que cette facilité d'accès soit une mauvaise nouvelle. Dans un sens, on a une ouverture vers un nouveau public qui n'a habituellement pas l'habitude d'écouter du metal et de l'autre côté, nous avons les puristes pour qui les groupes tentent une ouverture d'esprit à des codes qu'ils n'avaient presque jamais entendus auparavant. En ce sens, je te conseille la vidéo de Dealer 2 Metal (aka Aziz de Bad Situation) qui est assez consice mais qui présente parfaitement la situation actuelle du metalcore.

Pour en revenir à Erra, ce n'est absolument pas cette accessibilité qui pose problème puisqu'au contraire, ce sont les compositions "faciles d'accès" qui sont clairement les meilleures de cette dernière galette. Le problème principal ici vient des morceaux "classiques" dont les riffings sont clairement empruntés des précédents opus et, pire encore, recyclés au sein du même album. Par conséquent, l'intérêt est très limité et le résultat assez décevant.

supertiptip - 06 Mai 2024:

Ducoup pour ce Erra c'est ce qui aurait été de "mauvaises" chansons dans un précendent album sont les meilleurs dans celui là, pour le recyclage chui d'accord. Attention je suis content à la fois pour le public et pour les groupes qu'ils y aient de nouveaux public groupes et succès. Je trouve juste dommage qu'ils oublie les riffs et surchargent leur musique pour un résultat que tu oublies vite. et que tout se ressemble

 

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Commentaire @ nowifibe

29 Décembre 2024

Un album qui prouve l'évolution constante d'ERRA

Cure est le sixième album studio du groupe de metalcore progressif Erra. Un album sorti le 5 avril 2024 via l'UNFD. C'est tout pour les informations générales de cet album.

Cet album témoigne vraiment de l'évolution du groupe dans ses compositions, ses émotions et surtout sa maîtrise grandissante. Cet album est une véritable réussite.

Cure est un album qui démarre en force avec son morceau phare "Cure" déjà connu depuis le 1er février 2024. Un morceau tellement puissant, rempli de riff exceptionnel et d'une créativité dont seul Erra connaît la recette. Mélant scream/growl et chant clair à la perfection et à la bonne dose.

L'album suit sur "Rumor Of Light" qui commence en puissance! Un riff plus classique mais très efficace qui vous fait bouger la tête dès les premières secondes. Comme à leur habitude, après le riff, place à l'espace, à la légèreté pour repartir de plus belle. Le Mid-Breakdown nous casse la figure une dernière fois avant de faire place aux légères guitares. Le solo rapide qui suit en taping en fond est déjà un classique.

"Idle Wild" juste après est un morceau aux allures électroniques et aux inspirations Deathcore avant de nous prouver le contraire avec des riffs très métalcore et un chorus envolé avant d'attaquer le riff djent qu'on attendait avec impatience.

"Blue Reverie", qui était déjà sorti le 22 février 2024, étant le 3ème single avant l'album est un morceau un peu plus calme, au premier abord. Vous aurez d'abord 2:40 de plaisir envolé et calme. De gros accords, d'électronique, quel plaisir, quel miel pour les oreilles. Mais ne vous méprenez pas! Ce n'est qu'un début. Ce qui vous attends après est magique, une puissance, un riff d'une efficacité et d'une puissance sans limite. Un vrai poulet.

"Slow Sour Bleed" est particulier. Un morceau qui commence sur de l'électronique très Techno avant de nous envoyer une énorme patate. Le morceau est beaucoup plus électronique que les autres, mais ça marche! C'est géré d'une manière tellement efficace, tellement parfaite. Un vrai plaisir pour les oreilles.

"Wish" et "Glimpse" se suivent. On vous berce d'abord dans une ambiance particulièrement incroyable qui fait très proggy. Quand vous entendez cette transition entre les deux morceaux, olalala... Une puissance, très peu égalée dans le domaine. Qu'est-ce que ça fait plaisir. Un riff d'une efficacité sans faute, typique d'Erra. Les claques qu'on se prend tout au long du morceau sont délicieuses. À 00:45 avec les riffs secrets à la Erra et les harmoniques dérangeantes, quel plaisir. Cette voix claire et ces refrains, c'est du poulet.

Après un tel poulet, que faire ? Et bien, "Past Life Persona" est la : "On va faire de la pop avec un riff qui tape". C'est la première chose qu'on ressent quand on écoute ce morceau plus calme et plus catchy! Après tant de claques, et bien ca fait du bien. Un morceau qu'on sent plus personnel, plus fort en émotion. Les riffs "new-emo" sont totalement maîtrisés.

Bon, assez dormi, place à "Crawl Backwards Out of Heaven". Sorti comme 4ème single avant l'album le 14 mars 2024. Le morceau vous agresse dès les premières secondes, un riff et des bands à vous laisser par terre derrière vous. On l'attendait et le voilà, le "OH!", on est heureux. Le chorus puissant, en growl. Le chorus ne laisse pas indifférent, puissant, profond et surtout, quel BREAKDOWN. Pas besoin de plus de 3 notes pour ressentir toute l'émotion derrière.

"End to Excess" commence doucement avec une chouette suite de notes et des voix angéliques. Mais très vite fait place au growl et à un riff puissant suivi d'un gros double pédalier pour faire boum-boum dans vos oreilles. Le chorus envolé efface toute trace de ce que vous venez d'entendre avant de vous la rendre juste après. La division de ce morceau en 2 est très bien réalisée. Le Breakdown est vraiment bien transitionné, on ne le voit pas venir et pourtant, une belle claque.

"Pale Iris" haha, quel morceau. Le premier single annonçant le retour d'Erra, il fallait bien sortir quelque chose. Quel plaisir, ce morceau est une preuve qu'Erra mérite sa place dans les meilleurs groupes de métalcore moderne actuellement. Un riff parfait, un chorus surpuissant et un djent absolument titanesque. Ils prouvent leurs maîtrises dans toutes leurs actions. Le Mid-Breakdown est exceptionnel, sensationnel, tu as envie de l'entendre en boucle.

"Wave" est le morceau qui conclut l'album et quelle basse! Un bon gros djent pour terminer? Oui monsieur! Le riff principal est bon, le mélange voix claire / voix saturée est très bien réalisé et le chorus est superbe. La partie calme à la fin vous transporte une dernière fois dans cette écoute, quel batteur.

De manière générale, je pense sincèrement que nous avons ici l'album de l'année. Et nous ne sommes qu'en Avril! Un album remplit de maîtrise, de riffs exceptionnels, de prog, d'une batterie puissante et d'une gestion de l'ambiance et de l'électronique presque parfaite. Je n'ai rien à dire de négatif sur cet album, la façon dont les riffs se suivent est parfaite entre émotion et puissance.


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