J'ai cherché, fouillé, scruté, décortiqué, abreuvé de mille requêtes la barre de recherche de SOM, pas moyen de trouver une trace de
I'll Be Damned ! "De qui ?" me demande l'illustre inconnu qui ne donnera pas son nom! Évidemment, impossible d'écouter un groupe référencé nulle part, sauf à tomber dessus par hasard ou si une bonne âme vous le conseille, un peu comme à l'époque où le
Web n'existait pas et que le Net c'était juste le filet au milieu du court de tennis...
Revenons donc à nos Danois (encore des Danois, décidément, ce pays m'étonnera toujours !) et ce groupe nommé
I'll Be Damned, qui, malgré 3 albums au compteur, n'est pas encore très reconnu dans la communauté metal et le moins qu'on puisse se demander c'est bien pourquoi ?
Est-ce le mélange des genres ? Réponse A
La difficulté pour le classifier ? Réponse B
Le désintérêt pour le Danemark ? Réponse C
La médiocrité de l'œuvre ? Réponse D
Puisque vous n'avez pas droit au coup de fil à un ami, dans l'ordre des réponses :
A- peut-être
B- sûrement
C- certainement
D-sûrement pas
Je ne m'explique donc pas son absence de notre webzine préféré et je vais de ce pas y remédier avec ce bouillant de "
Culture" (oh oui je sais, mais bon!)
Pour commencer, comme beaucoup de ses compatriotes, ce groupe fait plutôt dans le hard rock "énervé", autrement dit, ça ne fait pas dans la douceur ; la production est plutôt de type "brutale" et le chanteur a toujours l'impression d'avoir un doigt coincé dans la porte. Autre point commun, avec, par exemple, Statement, c'est l'engagement du groupe, notamment dans les thèmes abordés, avec des textes très revendicatifs sur des sujets de société: la politique, l'argent, la religion, les médias pour ne citer que les principaux.
Dans le son, ce qui surprend d'emblée dans le très délicat "Fuck You
Money" ou encore "
Primal Fear" c'est déjà cette agressivité ; dans la distorsion des guitares qu'on laisse dériver, dans le chant qui se dirige vers le hurlement, il y a du
Pantera dans ces Damnés Danois... mais pas que ... Autre particularité, le côté prog qui déboule sans trop qu'on s'y attende, une cassure de rythme, puis deux comme dans "Good Talk, Not
Happening", un solo cinglant et toujours ce chant à la limite du hurlement.
À contrario, on détecte un petit côté "southern" dans les riffs de "
Hell Come" mais aussi "Let Me
Bleed" avec ses duos de guitare, souvent à la tierce et un chant "un peu apaisé" (le repos des cordes vocales peut-être ?), en tout cas, la saturation est propre, les solos punchy ; un petit mot sur la batterie omniprésente, très sèche, avec une attaque très directe, pas de volume, notamment sur la grosse caisse...
On retrouve un peu les mêmes éléments sur "
Through the Walls" mais avec un travail plus soutenu de la basse pour bétonner une grosse rythmique et la batterie toujours bien appuyée ; parfois ils tentent la modération, un peu moins rentre-dedans mais si le chant est plus clair et moins rugueux, c'est la section rythmique qui se charge de vous rappeler que c'est pas du
Hard mélodique (pauvre de moi !)
Le côté obscur, presque trash, reprend ses droits dans "Anything You
Hand Me" avec son petit larsen d'introduction et où l'on retrouve l'organe bien échauffé de Mark Daamgard. La basse vient tempérer un peu l'audace du chanteur pour laisser la place à un solide solo aussitôt boosté par la rythmique, de l'énergie, en veux-tu, en voilà !
La touche Stoner est présente dans "Run Me Over" qui avance dans un mid-tempo très soutenu, on a droit à un petit solo pas dégueu et un batteur qui multiplie les roulements (on ne les compte plus !). Bref, pas trop le temps de s'ennuyer, il y a de quoi décrasser vos esgourdes sans temps mort, ça avance, telle une déferlante implacable...
Pour le final, un morceau énigmatique de 8'12 intitulé "Forever, Right ?" dans lequel la ponctuation est importante puisqu'il s'agit d'une question ! Curieuse structure alambiquée avec une longue intro de 1'50 digne de
Avenged Sevenfold, puis on évolue tranquillement vers un premier break en plein milieu du titre, moment de flottement où le chanteur susurre son texte avant de retrouver progressivement sa fougue et sa folie dans un crescendo qui embarque la guitare pour un solo final libérateur ... Sur leur album précédent,
I'll Be Damned avait écrit un titre assez similaire, "The Entire
Universe", avec des breaks inattendus et des variations dans les phases de chant en mode montagnes russes.. À vrai dire, le casque sur les oreilles, vous étiez très loin dans une contrée inconnue et lorsque les derniers accords finissent en sustain, c'est la libération et le retour à la réalité...
Voilà donc un groupe dont l'opus "
Culture" mériterait sans doute d'être plus connu et que je suis presque fier d'avoir contribué à faire connaître, parce qu'ils sont forts ces Danois, bien que tout concourt à brouiller les pistes pour les identifier, à l'instar du Grand Danois qui, contrairement à son nom, vient d'Allemagne !!!
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