C'est un fait, la Russie est désormais la nouvelle terre du black symphonique et ce depuis quelques années. Les groupes sont suffisamment variés pour attirer l'oreille des amateurs et c'est peu de le dire : on trouve de tout chez ces Russes. Leur principal atout, c'est de pouvoir s'octroyer une production à l'européenne tout en gardant cette identité de l' « Est », présente dans les mélodies, même si les influences norvégiennes se font ressentir.
Sinister Frost est aussi né dans cet état d'esprit, avec comme but de créer un black symphonique mélodique basé sur le froid, ce qui correspond aux contrées hivernales de leur pays. La pochette, le nom des titres ainsi que les photoshoots montrent cet amour pour tout ce qui touche à la glace et à la neige.
Après avoir stabilisé son line-up en prenant dans ses rangs la batteuse Varaska de
Blackthorn,
Sinister Frost enregistre son travail aux Miomi Rcds entre juin 2010 et mai 2011 avant de terminer avec les samples et les orchestrations. Beaucoup de boulot en perspective avant une signature cette année chez MSR et la sortie de leur premier opus « Cryotorment ».
Dès le titre instrumental éponyme, on devine qu'on aura à faire à une musique glaciale, parfaite pour les grandes chaleurs de cet été. Les claviers posent des nappes extrêmement froides et inquiétantes, accompagnées de samples de vent, avant d'enchaîner avec «
Mystery of
Sinister Frost », la version plus musclée de cet instrumental. Départ sur les chapeaux de roue, alternance de parties aux claviers et de parties metalliques ainsi que de growl et de chant black, sans oublier la fusion des riffs black et des riffs death. On se retrouve exactement dans le schéma typiquement russe, qui est de s'octroyer différentes influences metalliques afin de les mélanger avec une production moderne, des ambiances glacées et des orchestrations très bien installées.
Le black symphonique de
Sinister Frost est donc carré et très bien fichu, dommage toutefois que certaines touches à la
Dimmu Borgir se fassent ressentir dans la majorité des pistes. Certaines mélodies sont prévisibles et assez proche de ce qui a déjà été fait par le passé. Cependant, heureusement que
Sinister Frost arrive à intégrer sa patte ainsi que des variations de rythme, comme sur «
Nightmare », offrant un début doux, avant une déferlante de riffs et de claviers. Le calme avant la tempête de neige...
Le piano est aussi très important dans ce « Cryotorment ». Mélangé aux claviers, aux samples et à des riffs bien placés, il intègre parfaitement ce côté hivernal et l'auditeur se croit alors seul au milieu d'un champ de neige. C'est le cas avec « Vicar of the
God of
Death » ou «
Gomorrah and Sodom Pt.2 ».
Bien qu'encore à un stade embryonnaire,
Sinister Frost a de quoi attirer du monde avec son frosty black symphonique, on attend donc de nouvelles compositions, et surtout du concret : six morceaux pour un total de trente et une minutes, c'est très peu et on reste rapidement sur notre faim. Mais en tout cas, si vous avez trop chaud, et que vous avez aimé, par exemple, le dernier méfait d'
Astral Winter, vous pourriez être conquis par ce « Cryotorment ».
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