Il y a des groupes, comme
Deathspell Omega, dont chaque titre vaut largement un album. C’était arrivé avec le fantastique «
Mass Grave Aesthetics » sur le split avec
Malicious Secrets, Anateus et Mütiilation… ça se reproduit – peut être même plus fort – ici, sur «
Crushing the Holy Trinity » avec ce fabuleux « Diabolus Absconditus », titre qui vaut à lui seul l’acquisition de cette compilation en 3 CDs.
« Si
Monumentum Requires, Circumspice » nous a bien habitué au nouveau style du groupe : un style évangéliste, morbide, malsain comme je ne l’ai jamais entendu. Avec l’âge, nos « amis » progressent eux aussi : si l’on ne peut pas décemment dire que
Deathspell Omega a atteint avec ce titre un statut quasi-divin, on peut en tout cas supposer que le Malin les a aidés à créer cette ambiance inégalée, mêlant mysticisme, froideur mortelle, solitude, haine, … bref, que des sentiments agréables, joyeux et vivifiants !
Le titre se décompose en deux parties. La première peut faire office de longue introduction à ce qui suit après le break à la guitare sèche… le passage le plus transcendant qu’il m’ait été donné d’entendre ! La guitare se fait pressente, accompagnée d’un gros blast, puis le ton redescend, le riff reste le même, la voix du chanteur plus morte que jamais… il se met à prononcer des paroles sur le ton de la narration, d’un calme extrême, jusqu’à ces mots, qui vous glacent le sang tellement les mélanges de voix, sur ces quelques mots, donnent l’impression d’entendre tous les Saints du Paradis hurler les mots de Dieu à la face des mortels dans une déferlante de feu et de haine délirantes : « Can't you see for yourself ? I am GOD. »
L’effet est absolument dément. Je sais bien que par écrit, cela doit paraître risible, mais écoutez-le une fois… je suis sûr qu’il y a du souffre là-dessous ! La suite du titre n’est pas en reste, même si le froid qui nous envahit avec le passage précédent redescend progressivement jusqu’au final, en même temps qu’une folie meurtrière vous donne l’envie d’éviscérer tout être vivant à proximité.
Une fois de plus,
Deathspell Omega sort un titre capable d’aspirer toute joie, toute émotion agréable, toute volonté de vivre hors de son auditeur. Le chant n’y est pas étranger, loin de là. Le jeu de guitare, très dissonant non plus, mais la clé de voute de cette œuvre de déshumanisation se trouve dans l’alliance des paroles (compréhensibles, donc interprétables) et du jeu, fort habile d’influences religieuses glissées dans les textes et dans la musique elle-même. Devant un tel morceau, on ne peut que capituler. Laissez le Froid vous envahir, abandonnez vous à ce sentiment d’abandon ultime… la
Mort, elle, ne vous oubliera pas !
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