Cronica de un Vil y Seductor Ritual

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14/20
Nom du groupe Noctambulath
Nom de l'album Cronica de un Vil y Seductor Ritual
Type Album
Date de parution Janvier 2010
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Elixir A
 02:12
2.
 En el Silencio de la Noche
 03:44
3.
 Gran Cuervo de la Oscuridad
 06:38
4.
 En el Mas Alla
 06:08
5.
 Sirviente de Muerte (Orchestral)
 07:26
6.
 Belleza y Crueldad
 04:47
7.
 Noches de Eterna Soledad
 05:28
8.
 Almas Enfermas
 04:46
9.
 Pia Luminis in Bellum
 02:33

Durée totale : 43:42

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Noctambulath


Chronique @ ericb4

12 Juillet 2016

Pas un foudre de guerre, mais l'effort s'avère encourageant...

Formation sud-américaine metal gothique aux relents dark encore discrète hors de la scène metal locale, Noctambulath a pris soin de laisser mûrir son projet pour nous octroyer son premier album full length à l'aune de ce « Cronica de un Vil y Seductor Ritual », 5 années suite à sa création et avec dans sa besace une menue démo intitulée « Sirviente de Muerte » (2006). A l'image des 9 pistes de cet ultime opus, aux paroles exclusivement rédigées en espagnol, le septet vénézuélien livre un énergisant et énigmatique metal gothique, calé sur le schéma oratoire de la belle et la bête, dans le sillage de Draconian, avec quelques touches dark sympho. Une production plutôt propre s'esquisse, témoignant d'une qualité d'enregistrement correcte et d'un mixage encourageant pour un premier méfait de longue durée, même si quelques finitions manquent encore à l'appel.

La construction de l'oeuvre insère une kyrielle de titres enflammés et faisant montre d'arrangements de bon aloi, ceinturés de courtes plages instrumentales, ayant leur rôle à jouer, eu égard à une atmosphère de fond qui leur est propre. D'une part, telle une troublante incursion dans un désert brûlant, le laconique et quasi dunaire instrumental d'introduction « Elixir A » vogue sur d'ondoyantes, aériennes et mystérieuses nappes synthétiques, celles-ci samplant une ample et orientalisante orchestration, dans le sillage d'un générique d'une production hollywoodienne. Puis, l'opus s'achève comme il a commencé, par un bref instrumental aux arrangements effilés, simulant une dense orchestration. Ainsi, « Pia Luminis in Bellum » livre de subtils accords et une lumière harmonique en demi-teinte, à l'image d'une heureuse fin de périple, où l'on croît percevoir l'once d'une oasis au bout de cette immensité sablonneuse.

Le combo octroie également quelques moments bien enlevés, voire tubesques, qu'on ne quitte qu'à regrets. De truculents gimmicks à la lead guitare nous accueillent, rapidement relayés par une frondeuse rythmique et un riffing nerveux et roulant sur « Gran Cuervo de la Oscuridad ». De jolis arpèges au piano s'insinuent au moment où feule la féline créature, prête à nous lacérer le tympan. De cette infiltrante torpeur émerge de claires patines habilement mises en joute par la sirène, contribuant à rendre le refrain plus immersif qu'attendu. En outre de franches accélérations du tempo alternent avec une frappe déjà bien sèche sur les fûts, rendant l'instant éminemment incandescent. De son côté, l'entraînant et vitaminé « Belleza y Crueldad » s'élance à la manière d'Abrasantia, sous le joug des célestes impulsions de la douce. Une touche latina s'insère dans la trame de cette offensive plage, contribuant à magnétiser d'autant plus le pavillon. Difficile également de rester de marbre face au sweeping d'un lead guitariste au faîte de son art. De plus, un tracé mélodique tout en nuances s'observe, le long d'une pièce apte à galvaniser les foules.

Mais, le collectif a aussi resserré son jeu, frappé avec plus de mordant, distillant un surplus d'énergie bien venu mais parfaitement contrôlé. Ainsi, le diluvien « En el Silencio de la Noche » assène un inaltérable et martelant tapping coalisé à une section rythmique en furie, servi conjointement par une empreinte growleuse d'une bête en colère d'inspiration dark gothique et de sémillantes envolées quasi lyriques d'une belle qui ne se laisse pas compter. Ou lorsque l'angoisse des profondeurs abyssales contraste avec la lumière quasi immaculée insufflée par les anges, non sans rappeler Draconian, sous-tendue par un soyeux tamis organique. Par ailleurs, le virulent et saisissant « Almas Enfermas » nous propulse dans un véritable champ de mines percussive. De son côté, la bestialité du growler déchire le tympan, contrastant avec les flamboyantes envolées de la jeune diva, et ce, suivant un cheminement harmonique redoutable de précision et dans une ambiance hispanisante propice au headbanging. Un remarquable picking à la lead guitare nous pousse à une irrémédiable remise du couvert. Enfin, l'envoûtante fresque d'obédience dark gothique « Sirviente de Muerte (Orchestral) » distille ses riffs mordants adossés à une rythmique plombante mais pleine de vivacité. Les serpes oratoires de la caverneuse créature n'ont de cesse de nous entailler le tympan. La belle parvient à conférer à cette piste regorgeant de blasts et de meurtrissures de la double caisse une opportune pointe d'angélisme. Complexe, tourmentée, lugubre, la volcanique pièce se pare de séries de notes en cascades d'une noirceur infinie, d'un solo de guitare bien amené et témoignant d'un redoutable legato aspiré par un venimeux et inlassable serpent synthétique.

Sinon, des effets de contraste atmosphérique ou rythmique sont parsemés sur notre parcours auditif. Ainsi, d'intrigantes gammes organiques nous mènent au rugueux « En el Mas Alla », où rugit la léonine empreinte. Insolemment violent, fougueux, ce titre n'en recèle pas moins quelques passages d'une mélodicité finement esquissée, où le convoi instrumental sait ralentir la cadence, et dont se pare le refrain, judicieusement mis en habits de lumière par la douce. Un pont technique aux rampes de claviers telles de vertigineuses montagnes russes s'installe. La basse qui lui est associée, vrombissant progressivement, marque le point de départ d'une folle embardée. Lorsque les lignes de chant s'assimilent à cette rayonnante trame, le spectacle y gagne en puissance et en emphase, l'ensemble s'achevant crescendo. D'autre part, de véritables tirs en rafale de riffs déjantés nous accueillent sur le mid/up tempo « Noches de Eterna Soledad », angoissant et visqueux titre dark gothique, où la vénéneuse bête nous mord à chacune de ses apparitions, sa comparse, par ses inflexions haut perchées et d'une justesse indéfectible, tentant de nous rassurer comme elle peut. Mais, dans cette sinistre scénographie, on craint de ne pouvoir s'en sortir indemne, sinon sans quelques balafres pour solde de tout compte.

Résultat des courses : à condition de se placer dans un registre dark gothique à chant mixte contrasté et d'orienter son regard vers de chatoyants espaces latinos, on appréciera la plupart des titres de cette offrande, à appréhender dans son jus. Quelques notes parasites trahissent un propos à affiner encore, mais la qualité d'enregistrement sus-mentionnée permet d'éviter partiellement cet écueil. Une construction classique mais une distribution cohérente des morceaux autorise une écoute prolongée. Toutefois, peu d'originalité et de variété transparaissent de cette rondelle, au demeurant plutôt grisante par son assise rythmique et intrigante par son ambiance crépusculaire. On conseillera cet effort aux amateurs du genre, pour une première approche du potentiel d'un groupe qui en a sous le pied. Bref, un encourageant exercice à défaut d'être un foudre de guerre.

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