Après sa démo prometteuse « The Rehearsal Room » en 2006, les thrasheux français de
Korrosiah étaient attendus au tournant en 2010 pour un premier album qu’on espérait encore plus ambitieux. Fort une nouvelle fois d’intéressantes influences croisées avec
Machine Head,
Exodus,
Heathen,
Testament voire
Death, la production de
Korrosiah a indéniablement fait un bond en avant, avec un son encore plus percutant, et offre quelques ambiances attrayantes au premier abord. Pourtant on peine cette fois à adhérer à une large partie des titres de ce nouvel opus.
Certes, ce premier album regorge d’idées ambitieuses, en alternant des titres dans la veine directe des groupes de la Thrash Bay
Area, avec d’autres s’aventurant d’avantage dans le Metalcore avec un petit appel du pied en temps utiles au death-thrash de Schuck Schuldiner sur l’album «
Leprosy » à
Obituary ou encore
Sadus.
C’est le trio « Lurking in the dark » / « zodiac » / «
Greed » par lequel débute l’album qui se révèle la partie la plus intéressante, enchainant d’une intro angoissante à souhait, à un brûlot thrash efficace et ponctué de guitares chirurgicales puis un titre mi-Thrash mi-Metalcore ambiant et dépressif, tous trois parfaitement exécutés.
La suite de l’album sera beaucoup moins enthousiasmante, avec des titres à la construction souvent maladroite, des changements d’ambiances trop brutaux pour convaincre, un chant saturé ou clair poussé par moments dans ses derniers retranchements, quelques breaks et renversements de la batterie creux, et des mélodies principales finalement moins abouties.
Pire, certains titres demeurent incompris, comme le brouillon et enchevêtré de solos futiles « From
Hell » ou le difficilement supportable «
Casus Belli » qui s’apparente à un fourre-tout de riffs extirpés d’une mauvaise démo.
Ce Creepy Feeling qui aurait du transformer l’essai pour
Korrosiah garde malheureusement un goût d’inachevé, car s’essoufflant au fur et à mesure de la progression des morceaux. Dommage d’autant que les musiciens avaient la volonté de travailler leur son pour le rendre plus épais, et que l’album se clôture sur un excellent «
Near Death Experience », thrash-death progressif intelligent, digne d’une composition exemplaire de Chuck Schuldiner avec une ambiance glaçante d’un Hôpital de la Terreur, mais qui arrive trop tard pour faire oublier un cœur d’album relativement pauvre.
En conclusion, ce pétard mouillé au bas mot ne peut se voir octroyer plus qu’un 7/20, et ce en toute bienveillance et avec une certaine indulgence.
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