Creatures of Habit

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12/20
Nom du groupe Spirit Descending
Nom de l'album Creatures of Habit
Type EP
Date de parution 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. The Descent 05:15
2. Creatures of Habit 04:48
3. Petrify 07:53
4. Heartbeat Serenade 05:38
5. Delirium (Twisted Alice) 07:15
6. Revenge, She Said 09:53
Total playing time 40:42

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Spirit Descending


Chronique @ ericb4

20 Décembre 2015

Une œuvre frénétique ayant pour corollaire quelques flottements harmoniques...

Un vent d'inspiration renouvelé nous parvient du fin fond d'une Californie encore inassouvie en talents metal symphonique gothique à chant féminin. C'est précisément dans cette mouvance stylistique que Spirit Descending vient sévir, cinq ans après son initial et menu album full length éponyme. Et ce, avec la ferme intention de s'illustrer à son tour dans un foisonnement ininterrompu de formations inscrites dans ce registre. S'infiltrant dans le sillage atmosphérique de Lacuna Coil, avec un zeste de In This Moment sur la partie rythmique et quelques touches mélodiques de Kingfisher Sky, le jeune combo américain n'en révèle pas moins une personnalité forte et affirmée, avec un son graveleux bien à lui.

Cofondé en 2008 par le batteur Erik Garibay et la guitariste Elaine Garcia, Sprit Descending compte également dans ses rangs la claviériste et bassiste Amanda Rostykus, sans oublier Krystin Dulay, chanteuse au grain de voix chatoyant. De cette collaboration émanent six roboratives compositions aux atmosphères variées d'obédience symphonique gothique majoritairement pour un voyage énigmatique de plus de quarante minutes. De leur côté, les conditions d'écoute s'avèrent assez confortables eu égard à une qualité d'enregistrement convenable et un mixage équilibrant les parties instrumentales et vocales entre elles. Qu'en est-il alors du contenu de cette production tant appelée de ses vœux par le collectif ricain ?

Le combo a d'abord eu pour souci de proposer une kyrielle de titres rythmiquement vifs dans un registre symphonique gothique bien marqué, techniquement bien ficelés mais parfois en proie à la désaffection mélodique partielle. A commencer par l'entame de l'opus. Ainsi, un tapping martelant et une voix puissante bien calée dans les notes médianes octroyées par Krystin Dulay nous installent à bord de « The Descent », titre rythmiquement mordant d'obédience gothique et au riffing rocailleux. Si les couplets se montrent déroutants eu égard à des suites d'accords insécurisantes et à des breaks inattendus, il en va autrement sur les refrains, plutôt engageants. Dans cette ambiance un tantinet noirâtre, la belle sait aussi se faire growleuse à ses heures, alternant les exercices de style avec aisance. Même constat pour d'autres terrains minés. Quelques arpèges à la lead guitare nous introduisent sur le fouettant « Petrify », roboratif titre power symphonique gothique où l'envoûtante empreinte vocale de la sirène est omniprésente. De faux airs orientalisants se conjuguent à cette longue traversée du désert, prenant par moments l'aspect de fatals sables mouvants. Une ligne harmonique peu convenue mais, au final, assez plate, ne retiendra pas nécessairement un tympan non averti.

Le groupe a aussi joué sur les contrastes rythmiques pour tenter de nous rallier à sa cause. Ainsi, un serpent synthétique au coude à coude avec une lead guitare nous font signe d'entrer dans l'univers tourmenté de « Delirium (Twisted Alice) ». Une mystérieuse ambiance, renforcée par des growls glacials, s'échappe de cette pièce gothique à l'obscurité mélodique marquée. Des contrastes rythmiques nous sont bien proposés mais ne sont pas du meilleur effet. Du coup, la sauce ne prend pas vraiment. D'autre part, une tornade power symphonique gothique s'inscrit à l'instar de « Heartbeat Serenade », non sans évoquer Gwyllion. Quelques sinuosités vocales claires et growlées nous invitent à suivre une plage polyrythmique aux riffs crayeux empoignant le pavillon, le faisant tourbillonner jusqu'à l'apoplexie. Difficile toutefois de ne pas s'égarer dans cette profusion de variations de tonalités, le morceau gagnant progressivement en complexité technique, mais laissant hélas peu de place à un cheminement mélodique net et infiltrant.

Parfois, l'espace percussif ralentit la cadence pour nous laisser souffler. Ce qui est le cas sur le titre éponyme de la galette. De vénéneuses nappes synthétiques accolées à une guitare acoustique suivent de claires inflexions de la déesse, à la façon de Judith Rijnveld (Kingfisher Sky) sur « Creatures of Habit », plombante plage symphonique gothique en mid tempo. Une étrange ambiance un poil bourbeuse se dessine alors sur une piste en proie à la répétibilité de ses harmoniques et qui jamais ne laisse exploser sa lumière mélodique. Aussi, les sinueuses impulsions de l'interprète, au demeurant agréables, ne suffisent guère à nous faire adhérer à un environnement musical résolument linéaire.

Enfin, nos acolytes se sont essayés au redoutable exercice de composition d'une fresque, inscrite au sein d'un espace polyrythmique. L'outro « Revenge, She Said » en est une illustration. D'inspiration symphonique gothique, non sans rappeler Lacuna Coil, avec une pointe d'Autumn, première mouture, cette pièce délivre un tracé mélodique saisissant par l'ambiance éthérée qui s'en dégage, même si, par moments, l'ensemble peut apparaître déconcertant. Breaks et reprises jouent à qui mieux-mieux, alors que des riffs acérés assistent la sirène dans ses tribulations, évoluant avec célérité et quelques modularités sur des refrains qu'on suit sans sourciller. Soudain, sans crier gare, des growls acariâtres font saigner les tympans, la maîtresse de cérémonie se montrant alors impitoyable pour les âmes sensibles, contrastant avec ses envolées quasi lyriques. Dommage que ces divers espaces vocalisés soient aussi emmêlés, conférant une atmosphère brouillasseuse à un morceau qui aurait gagné à jouir davantage d'effets de relief pour une mise en valeur optimale. Aussi, malgré d'inspirés accords échappés de l'instrumentation, des qualités vocales éprouvées, l'accroche auditive accuse quelques faiblesses à mi-piste, les harmoniques de la piste devenant, de fait, des plus redondantes.

On ressort de l'écoute de la rondelle à la fois interpelé par l'art de savoir conjuguer les contrastes et décontenancé par les lignes mélodiques qui rarement atteignent leur cible, celle de nos émotions. On regrettera aussi quelques finitions lacunaires dans leur principe d'émission et des enchaînements intra pistes quelquefois déconcertants. Au final, le combo californien s'en sort de justesse grâce à son riffing de bonne facture, à sa robuste rythmique, à ses ponts techniques convenablement amenés et mis en exergue, et aux qualités d'interprétation de sa sirène. On l'aura compris, le groupe témoigne d'un potentiel technique avéré, qu'il conviendrait de valoriser par une assise artistique plus convaincante et davantage de rayonnement harmonique. Pour l'heure, cette œuvre en demi-teinte ne saura suffire à combler les attentes des amateurs les plus exigeants de ce registre metal, si ce n'est pour une écoute ou deux de courtoisie, pour le simple plaisir de la découverte. Autrement dit, on attend plus, beaucoup plus, de cette jeune formation pour la voir convoler auprès de ses illustres sources d'influence. Peut-être un prochain full length pourrait-il inverser la tendance, afin qu'un auditorat élargi soit de mise. Désormais, la balle est dans leur camp...

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